Toiture à faible pente : quels matériaux de couverture choisir ?

Les toits à faible pente et toits-terrasses doivent rester étanches à l'eau. D'où l'importance de choisir des matériaux adéquats et de veiller au bon traitement des eaux pluviale.

 

Le choix d’un matériau de couverture ne se fait pas seulement en fonction des habitudes locales, il est également dicté par la pente, l’exposition de la toiture (Règles Neige et Vent 65) et la longueur des rampants.

 

La pente à également un impact économique, une faible pente demandant moins de matériau pour une même surface couverte et un temps de mise en œuvre, de fait, largement réduit. Lorsque l’on parle de toiture inclinée, il est fait référence à des toitures de pentes supérieures à 15% pour lesquelles les matériaux de couverture sont nombreux.

 

Deux familes de produits

 

Ces matériaux sont répartis en deux familles : “

Petits éléments de couverture

” comme les ardoises naturelles ou en fibre-ciment, les tuiles plates ou tuiles canal, les plus courants et “

Grands éléments de couverture

”.

 

Mis en œuvre au départ sur des toitures de type industriel, les “grands éléments de couverture” sont des plaques métalliques nervurées ou de longues feuilles métalliques en zinc, cuivre, aluminium qui s’utilisent de plus en plus sur les bâtiments récents et, en particulier, sur ceux présentant des toitures dites de faible pente comprise entre 5 et 15% pour lesquels les “petits éléments de couverture” ne sont pas admissibles, compte tenu de leur pente minimale requise.

 

 

AVIS D'EXPERT

 

José Faucheux
Formateur au sein de la Capeb



« Une réalisation minutieuse de l’étanchéité »



« Les éléments de couverture de grande longueur, pouvant atteindre 15 m, imposant pas ou peu de zones de recouvrement transversal selon la longueur du rampant, donc limitant les points d’infiltrations sont, de fait, largement utilisés en recouvrement de toiture à faible pente.

 

En effet, un versant de toiture à faible pente est exposé plus longtemps aux eaux de pluie. La réalisation minutieuse de l’étanchéité est donc primordiale, en particulier au droit de perforations telles que conduits de ventilation ou de cheminée, fenêtre de toit qui peut se mettre en œuvre sur un toit à faible pente à condition d’adapter une ­costière sur la partie arrière.

 

Sur les rampants de grande longueur, pour faciliter l’évacuation des eaux pluviales, il peut être nécessaire de créer un chéneau ou une évacuation supplémentaire ou encore des “trop-pleins” pour jouer un rôle d’alerte et éviter les débordements.

 

Le calcul de la section des évacuations doit être réalisé sur la base d’une précipitation de 3 li­tres/min/m2. »

 

Solution n° 1 : Toit de 5 à 15%

 

 

Longtemps réservée aux bâtiments industriels, la toiture métallique séduit de plus en plus de particulier d’autant qu’elle peut également être productrice d’énergie.

 

Plaque ondulée ou nervurée, longues feuilles de zinc, cuivre, aluminium… of­frent une grande liberté de conception et s’adaptent à tous les régimes de pentes au dessus de 5%.

 

Concernant les longues feuilles métalliques (largeur de 0,50 à 1m, longueur jusqu’à 15m), la faible épaisseur des éléments et l’absence de nervure impliquent une mise en œuvre sur support continu selon les principes de la toiture froide ventilée.

 

Pour le recouvrement longitudinal des feuilles, deux types d’assemblages sont employés, par joint debout (joint en relevé avec double sertissage) ou sur tasseaux (avec couvre-joint).

 

Bien que plus connus sous le nom de bac acier, les plaques à nervures longitudinales généralement en acier galvanisé (largeur de 0,60 à 1,10m en moyenne, longueur jusqu’à 8m) peuvent également se décliner en aluminium, en zinc et en cuivre (largeur de 20 à 60cm, longueur jusqu’à 20 ou 34m) voire en version panneau sandwich (avec une âme isolante) ou panneau sandwich métallique aspect tuile canal.

 

Répondant aux exigences réglementaires en termes d’énergie renouvelable, il existe aujourd’hui des couvertures métalliques pré-équipées en usine de panneaux solaires photovoltaïques utilisable pour une application autonome ou pour le raccordement au réseau électrique

 

Intérêts :

la longueur des feuilles ou des plaques limite les recouvrements transversaux donc les points d’infiltration.

 

Solution n° 2 : Toit plat

Avec une pente inférieure de 0 à 5%, un toit plat a pour avantage de pouvoir être accessible, utilisé en jardin ou végétalisé pour répondre aux exigences d’une démarche environnementale.

 

Une toiture terrasse est composée de trois parties : l’élément porteur (béton, acier, bois …), l’isolant thermique (avec pare-vapeur) d’environ 160mm d’épaisseur pour répondre aux exigences de la RT 2012 et le système d’étanchéité qui peut être de différentes natures mais doit, dans tous les cas, être protégés des rayons UV et des chocs (protection intégrée en usine sur la face externe du revêtement d’étanchéité ou protection rapportée “meuble” comme un lit de gravillon  en toit-terrasse inaccessible ou protection dure sur les toits-terrasses circulables comme dalles en béton ou bois sur plots).

 

L’isolant thermique doit être choisi en fonction de l’utilisation du toit-terrasse : isolant de classe de compressibilité B (comme la laine minérale) pour les terrasses inaccessibles, classe C (comme le polystyrène ou le polyuréthane) pour les terrasses accessibles, les terrasses-jardins et celles végétalisées.

 

Concernant les revêtements d’étanchéité, la majorité des revêtements utilisés aujour­d’hui sont soit à base de bitume (matériaux manufacturés en feuilles bicouche bitumineuse) soit des membranes synthétiques à bases de polymère.

 

La qualité et la durabilité d’une toiture-terrasse dépendent de la bonne exécution des points singuliers au niveau desquels il faut impérativement prévoir la remontée de l’étanchéité protégée en tête (retrait, couvertine ou solin métallique)  afin que l’eau ne pénètre sous le revêtement d’étanchéité.

 

Comme pour les autres catégories de toiture, il est possible de poser des produits photovoltaïques : les cellules sont alors intégrées dans l’étanchéité (pente minimum de 2 ou 3% selon la nature du support).

 

Intérêts :

la conception d’une toiture-terrasse se fait à la carte en fonction de l’utilisation qui en sera faite et de l’importance de la circulation qui va influer sur le choix des matériaux.

 

F.I.T. : un classement pour les revêtements d’étancheité

 

 

Repris dans l’Avis technique du revêtement d’étanchéité, ce classement performantiel (défini par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment dans le cahier n°2358) comprend trois critères :

 

Système végétalisé : une solution pour toutes les pentes

 

Considérée comme une cinquième façade, le toit végétalisé trouve aujour­d’hui sa place sur presque toutes les toitures : en toit-terrasse (pente maximum de 5 %) avec un système intensif (substrat de 30cm à 1m planté de gazon et d’arbres, sur support béton), sur des pentes de 5 à 10% avec un système semi-intensif (12 à 30cm de substrat accueillant gazon et arbustes) sur support béton, bois ou acier) ou, sur des pentes jusqu’à 20%, avec un système extensif (substrat de 4 à 15cm planté de graminées, de mousses et sédums).

 

Tout nouveau et encore unique en France, Eternit a mis au point Verdura, un système de végétation extensive adapté aux pentes jusqu’à 60% qui se compose, en support, de plaques profilées en fibre-ciment (1,20x0,96 m) garantissant l’étanchéité de la toiture et associées à des bacs pré-cultivés (drainage, filtre, substrat de 6 cm et végétation) à réserve d’eau qui s’accrochent les uns aux autres par simple emboîtement.

 

 

INFOS PRATIQUES

 

Réglementation

 

  1. Les DTU concernant l’étanchéité des toitures font partie de la famille 43 parmi lesquels le :

 

  1. Les DTU concernant la couverture sont ceux de la famille 40 parmi lesquels le :

 

Formations

 

 

Ouvrages

 

 

 

Source : batirama.com / Virginie Bourguet

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