Le Douglas français : l’essence de demain pour la construction ?

Ces 40 dernières années, le Douglas a été très utilisé en France pour le reboisement. Cette essence s?impose aujourd?hui comme un matériau de choix pour le marché de la construction bois.

 

©Jean-Christophe Dupuy

 

Du Douglas « Made in France » ? Oui ! Et même près de 400 000 hectares plantés, soit plus de 50 % de la ressource européenne, et une production nationale de sciages de 700 000 m3 par an ! Originaire des États-Unis, cette essence a été importée en Europe au début du XIXe siècle par David Douglas, un botaniste écossais. Puis, elle est apparue au milieu de ce siècle en France, et servait plutôt d’ornement dans les parcs et les jardins.

 

« Dans le cadre de la politique de reboisement engagée par l’État avec l’appui du Fonds Forestier National (créé en 1946), le Douglas a ensuite été significativement introduit en forêt », précise l’association France Douglas. Dans le cadre du dernier Carrefour international du bois, qui s’est déroulé début juin à Nantes, France Douglas et l’entreprise Piveteau Bois, acteur majeur de la filière bois, ont présenté son potentiel et les solutions proposées pour la construction.

 

Un fort potentiel

 

« La production nationale de Douglas sera équivalente à celle de l’épicéa à l’horizon 2020, avec l’arrivée à maturité de nombreux massifs forestiers », annonce Piveteau Bois, spécialiste des produits destinés à la construction et aux aménagements extérieurs en bois. L’entreprise vendéenne participe en effet, avec bon nombre d’acteurs de la filière, à la préservation de cette ressource en collaborant activement aux actions et réflexions menées par l’association France Douglas.

 

Cette dernière structure, créée en 1993, « à l’initiative des producteurs et transformateurs des principales régions de production de Douglas, fédère aujourd’hui une cinquantaine d’industriels qui, ensemble, représentent 80 % de la production de sciages ». France Douglas assure également le suivi des travaux de normalisation autour de cette essence, engage des travaux de recherche pour valoriser ce matériau, accompagne les professionnels et communique sur ce bois et ses usages.

 

Une essence de qualité

 

Et l’un des principaux secteurs mis en avant par France Douglas pour l’utilisation de cette essence est celui de la construction. « Le but est de valoriser la qualité du Douglas et de le positionner, explique Jean-Louis Ferron, secrétaire général de France Douglas. Car cette essence possède de vrais atouts : une résistance mécanique et une durabilité naturelle»

 

« Et une faible empreinte carbone, ajoute Vincent Marlin, chef de produit matériau construction chez Piveteau Bois, puisqu’il s’agit d’une essence locale. » « Sa résistance mécanique est même 20 % supérieure en moyenne aux résineux blancs, complète-t-il. Sans oublier la facilité de collage et la bonne tenue des finitions. »

 

Seul bémol, son prix… 10 à 15 % plus cher que les autres résineux… « Le prix dans la limite d’une certaine fourchette n’est pas un frein si le différentiel de qualité est avéré », affirme Jean-Louis Ferron.

 

Des solutions multiples pour la construction

 

Aussi, France Douglas et ses adhérents travaillent actuellement à la mise en place d’une offre de produits « ciblée, standardisée, qualifiée aux plans technique et environnemental et harmonisée avec le cadre normatif et réglementaire » pour le marché de la construction.

 

« Nous avons ainsi distingué cinq familles de produits pour lesquelles les professionnels du bâtiment peuvent désormais disposer d’une assurance d’approvisionnement régulière, en qualité comme en quantité, auprès des adhérents de France Douglas, précise l’association.

 

Les produits concernés sont les produits dédiés à la charpente en bois massif, à l’ossature bois, au bardage, au platelage et les produits collés à usages structurels. Ils seront répertoriés dans un catalogue qui sortira pour les prochaines Assises nationales du Douglas qui auront lieu en septembre prochain. » 

 

Valoriser une essence locale

 

« Le Douglas, compte tenu de son apparition récente, détaille Jean-Louis Ferron, est encore peu référencé par les distributeurs, mais on le trouve par exemple dans des structures comme Point P, dans le réseau Vivre en Bois de Piveteau Bois, etc. Et auprès des entreprises de scierie et de 2nde transformation référencées par notre association… »

 

« Nous avons commencé à travailler l’essence Douglas il y a 15 ans, raconte Estelle Chotard, chef de produit aménagements extérieurs chez Piveteau Bois. Car notre politique est de valoriser les essences locales. Et le Douglas représente désormais 20 % des volumes de bois que nous utilisons. »

 

L’entreprise vendéenne a en effet introduit cette essence petit à petit dans sa gamme et commercialise désormais de nombreux produits en Douglas pour la construction, le revêtement (bardage, lambris, lame de terrasse) et l’aménagement extérieur.

 

Et compte accroître son volume de manière significative d’ici à 5 ans et « dépasser l’épicéa qui représente aujourd’hui 30 % » ! Les volumes importants qui vont arriver ces prochaines années sur le marché devraient trouver des débouchés…

 

Source : batirama.com / Delphine Després

 

 

Les forêts de Douglas en France

 

En Europe, devant l’Allemagne, l’Espagne et la Grande-Bretagne, la France s’impose comme le premier réservoir européen de Douglas, avec 400 000 hectares de Douglas, plantés dans différentes zones sur notre territoire.

 

Cinq régions concentrent cependant la majorité des peuplements (70 %) : le Limousin, la Bourgogne, Rhône-Alpes, l’Auvergne et Midi-Pyrénées. Les deux premières régions citées demeurent les plus fécondes.

 

Et, à un degré moindre, il est également possible de trouver des forêts de Douglas dans le Morbihan, l’Orne, l’Eure, le Bas-Rhin et les Vosges. Source : France Douglas, www.france-douglas.com

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