L'impact des nouveaux bâtiments sur le climat encore trop important selon BPIE

Selon une analyse du BPIE, l'Europe pourrait ne pas atteindre ses objectifs pour 2030 et 2050 en terme de réduction d'émission de carbone. (Photo © Evening-tao)

L'objectif zéro carbone sera-t-il atteint d'ici 2050, s'interroge le Buildings Performance Institute Europe, un centre indépendant d'expertise sur la performance énergétique des bâtiments fondé en 2010. Selon le dernier rapport publié ce 18 janvier 2022, il semble que l'Europe ne parvient pas à réduire de manière efficace les émissions de carbone en ce qui concerne les nouvelles constructions.

 

Un examen attentif de six zones géographiques ciblées par l’UE (France, Belgique, Allemagne, Italie, Pologne et Espagne) met en lumière les écarts importants entre les normes de performance des pays de l’UE pour les nouveaux bâtiments, à la fois en termes de cohérence en ce qui concerne la définition des bâtiments à consommation d’énergie quasi-nulle (NZEB) telle qu’énoncée dans la directive sur la performance énergétique des bâtiments (DPEB), et en termes de niveaux d’ambition globaux.

 

Les gouvernements doivent aligner les efforts nationaux de décarbonisation du secteur de la construction sur l’ambition plus large de l’Union Européenne en matière d’atténuation du changement climatique, mais le cadre politique actuel n’encourage pas les États membres à progresser de manière cohérente et concertée vers la neutralité carbone d’ici 2050.

 

Aucune des zones géographiques ciblées présentées dans le rapport, par exemple, n’a de date fixe à laquelle les nouvelles constructions atteindront un niveau net zéro énergie et carbone. En fait, la définition de la directive PEB de « NZEB », et donc la norme applicable aux nouveaux bâtiments en construction, n’a pas été modifiée depuis plus de 10 ans.

 

Alors que la proposition de la Commission européenne du 15 décembre pour une directive PEB révisée propose une définition actualisée, BPIE avertit que la proposition actuelle n'est pas suffisante : le parc immobilier zéro émission est uniquement défini en termes d’énergie opérationnelle et les niveaux de performance énergétique ne sont pas plus ambitieux que ceux précédemment recommandés par la Commission en 2016 (ce qu’ils devraient être).

 

« Il y a des changements encourageants dans le paysage politique, mais à moins que tous les États membres de l’UE ne deviennent plus ambitieux, les réductions d’énergie et d’émissions de carbone dans le secteur du bâtiment risquent de ne pas être à la hauteur des objectifs de décarbonisation de l’Europe à l’horizon 2050 », a déclaré Oliver Rapf, directeur exécutif du BPIE.

 

Parmi ses recommandations politiques, le BPIE insiste sur le fait que la directive PEB révisée devrait se concentrer davantage sur la réduction de la demande d’énergie et la mise en œuvre du principe de l’efficacité énergétique d’abord. Cela comprendrait des dispositions plus ambitieuses sur les niveaux maximaux de consommation d’énergie et l’utilisation de sources d’énergie renouvelables, en plus d’un plan d’élimination progressive des combustibles fossiles. Des mesures permettant de mesurer les émissions de carbone opérationnelles et intégrées, avant de fixer des limites de carbone, devraient également être incluses dans la révision de la directive PEB. Il est également clairement nécessaire d’intégrer des mesures pour mesurer les émissions de carbone opérationnelles et intégrées, et de fixer des limites de carbone, en tenant compte de la perspective du « cycle de vie complet ».

 

« La Commission européenne et les États membres de l’UE devraient lire ce rapport comme un signal d’alarme indiquant que la transition énergétique n’est pas sur la bonne voie », conclut M. Rapf. « Les nouveaux bâtiments créent un héritage carbone qui générera des coûts pour de nombreuses décennies à venir. La révision de la directive PEB cette année est l’occasion d’introduire une règle zéro carbone pour les nouveaux bâtiments. »



Source : batirama.com

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