Combles : à isoler impérativement

Qu?ils soient utilisés ou non, habitables ou pas? les combles doivent impérativement être isolés. Petit tour d?horizon des solutions aujourd?hui proposées en fonction de la configuration des lieux.

 

Lorsqu’elle n’est pas isolée, la toiture représente une part importante des déperditions thermiques : 30 % à 40 % environ des pertes énergétiques. C’est donc l’endroit de la maison le plus rentable à isoler. Bien isoler des combles permet de préserver une température optimale fraîche en été et douce en hiver, d’éviter les problèmes de condensation et de réaliser des économies de chauffage considérables. En rénovation, l’isolation peut se faire par l’intérieur ou par l’extérieur avec une palette de produits et de mises en œuvre très étendue. Pour réussir l’isolation de combles aménagés, une des questions à se poser est, notamment, comment réaliser une isolation performante tout en conservant le maximum d’espace ?

 

Des systèmes multifonctions

 

L’isolation intérieure reste encore aujourd’hui, la technique la moins chère à mettre en œuvre. Avant d’installer un isolant sous rampant, il est conseillé de vérifier l’état de la charpente et, éventuellement, de la traiter. Parallèlement aux techniques traditionnelles d’isolation par l’intérieur, il se développe de véritables concepts multifonctions pour rénover et isoler par l’extérieur en une seule opération. La réfection de la toiture peut être l’occasion de prescrire ce type d’isolation qui demande toutefois d’avoir une charpente relativement plane.

 

Source : batirama.com/V.B.

 

 

Sommaire RT 2005  

 

Solution n° 1 : Isoler les combles perdus

 

 • DANS QUEL CAS ? Pour séparer les combles non chauffés du logement par une barrière isolante et éviter ainsi les ­déperditions de chaleur.

 

• LES PERFORMANCES EXIGEES PAR LA RT EXISTANT ? R = 4,5 m2.K/W

 

• LES PERFORMANCES THERMIQUES DE LA TECHNIQUES ? Pour respecter la résistance thermique imposée par la réglementation, il faut choisir une épaisseur minimum de 205 mm de laine minérale en vrac à souffler ou de 200 mm de ouate de cellulose ou de 170 mm de laine minérale en flocons à épandre ou encore de 200 mm de laine minérale en rouleau ou en panneau.

 

• LES LIMITES ET LES FREINS ? Si la pose de l’isolant sur le plancher évite d’isoler toute la toiture, de traiter les infiltrations d’air et de ventiler les combles en été, cette technique n’autorise pas un accès régulier aux combles en dehors des visites techniques, d’entretien ou de réparation.

 

Cas 1 : Isolant en vrac soufflé

 

La technique de “l’isolant soufflé”, de la laine minérale ou de la ouate de cellulose en vrac soufflées mécaniquement sur le plancher à l’aide d’une machine spécifique, est particulièrement bien adaptée aux combles perdus difficilement accessibles.

 

L’accès au chantier peut se faire soit par la trappe d’accès, soit par l’extérieur du logement, au niveau de la toiture en supprimant simplement quelques tuiles. La machine achemine l’isolant dans les combles par propulsion au travers d’un réseau de tuyaux étanches. La qualité de cette technique dépend totalement de sa mise en œuvre régie par un Avis technique. Les fabricants de laines minérales préconisent ainsi d’installer la machine aussi près que possible de l’accès aux combles afin de limiter la longueur du tuyau de soufflage.

 

 

♦ Le tuyau doit être tenu en position horizontale à une hauteur approximative de 1 m afin que le jet de laine atteigne environ 2 m, assurant ainsi une répartition régulière du produit. Pour mesurer l’épaisseur de l’isolant lors du soufflage, il faut préalablement disposer des piges graduées.

 

♦ Les boîtiers électriques doivent être repérés à l’aide d’affichettes et il faut installer un contour de trappe. Bien peu de contraintes, en fait, pour un procédé qui permet, d’une part, de varier l’épaisseur de l’isolant et la résistance thermique à souhait (pas d’épaisseur fixe comme avec de la laine en rouleau par exemple) et, d’autre part, d’assurer une isolation homogène, uniforme et sans joint : l’isolant en vrac ­remplit les moindres recoins, ce qui limite les déperditions thermiques.

 

À noter qu’en dehors des zones très froides ou montagneuses, un pare­vapeur n’est pas nécessaire lorsque les combles sont correctement ventilés. Alternative au soufflage mécanique, certains produits en vrac peuvent être posés par épandage manuel à l’aide d’un simple râteau.

 

AVANTAGES : chantier propre ; pas d’intervention longue et dérangeante pour le client ; une manutention limitée ; une mise en œuvre rapide ; pas de dépose de l’isolant existant qui peut rester en place ;

 

INCONVENIENTS : le groupe de ventilation doit être situé hors du volume destiné à recevoir l’isolant et à une hauteur suffisante pour ne pas aspirer l’isolant en vrac ; s’il existe une ventilation basse de la couver­ture, des déflecteurs doivent être posés pour éviter tout mouvement d’air dans l’isolant.

 

Cas 2 : Rouleaux ou panneaux à poser

 

Laine minérale (de roche ou de verre) ou laine de chanvre… en rouleaux ou en panneaux semi-rigides… selon la configuration des combles, plusieurs solutions de mise en œuvre de ces produits sont envisageables.

 

♦ Lorsqu’un plancher existe, il suffit de dérouler la laine en prenant soin de bien ajuster les lès bord à bord et de positionner le pare-vapeur (lorsqu’il y en a un) en dessous c'est-à-dire du côté chauffé de l’habitation. Généralement à  base de kraft ou d’aluminium, le pare-vapeur évite tout risque de condensation dans l’épaisseur de l’isolant. Lorsque le produit n’est pas revêtu, il faut donc prévoir un pare-vapeur indépendant.

 

♦ Pour des combles sans plancher existant, l’isolant sera disposé entre solives. Après avoir mesuré l’écartement entre les solives, la laine (dont l’épaisseur doit correspondre à la hauteur des solives) est découpée à dimension plus 1 à 2 cm environ pour assurer la tenue à la compression. Une fois l’isolant en place, il est possible de réa­liser un plancher cloué. L’épaisseur d’isolant doit alors être inférieure de 2 cm à la hauteur des solives pour ménager une lame d’air ventilée et éviter tout risque de condensation.

 

À noter que pour une isolation renforcée ou lorsque l’épaisseur d’isolant à mettre en œuvre est supérieure à la hauteur des solives existantes, il est conseillé de poser deux couches croisées, ce qui supprimera tout pont thermique. La deuxième couche sera, dans ce cas-là, non revêtue. Quelques règles de sécurité à relever : les déplacements devant s’effectuer en marchant exclusivement sur les solives (le faux-plafond fixé en dessous n’étant absolument pas apte à supporter des charges), il est donc conseillé de déplacer un panneau de bois en appui sur les solives à l’avancement du chantier.

 

AVANTAGES : une mise en œuvre économique, simple et rapide, les rouleaux étant auto-déroulants ce qui permet de gagner du temps ; renfort d’isolation possible avec une deuxième couche croisée?; certains produits en laine minérale sont revêtus d’un voile protecteur pour un plus grand confort de pose.

 

INCONVENIENTS : le support doit être parfaitement plan.

 

 

Sommaire RT 2005

 

Solution n° 2 : Les combles aménagés

 

• DANS QUELS CAS ? L’isolation des combles est indispensable dès lors qu’ils sont chauffés pour éviter les déperditions de chaleur et assurer le confort d’été et d’hiver.

 

• LES PERFORMANCES EXIGEES PAR LA RT EXISTANT ? R = 4 m2.K/W

 

• LES PERFORMANCES THERMIQUES DE LA TECHNIQUES ? Elles varient selon les procédés retenus - en isolation intérieure, il faut poser une couche de 160 mm de laine minérale ou, en deux couches, 60 mm de laine minérale entre chevrons + 80 mm sur chevrons .

 

- pour le procédé “Sarking”, utiliser 120 mm de mousse de polystyrène extrudé ou 160 mm de laine minérale ; un  caisson chevronné avec une âme en PSE Ultra et un panneau sandwich contrelatté avec une âme en PSE TH offrent respectivement une résistance thermique jusqu’à 4,90 m².K/W et 6,20 m².K/W. Pour répondre aux exigences de la RT, il est par exemple possible d’utiliser un caisson chevronné avec une âme en mousse de polyuréthanne de 125 mm ou en PSE TH 38 de 160 mm ou un panneau sandwich chevronné avec  une âme de 145 mm de laine de roche, 170 mm de laine de lin ou 105 mm de mousse polyuréthane…

 

• LES LIMITES ET LES FREINS ? Certains fabricants proposent aujourd’hui des complexes d’isolation plus performants que les solutions classiques tout en permettant d’augmenter encore le volume habitable. Parmi ces nouveautés, un produit associe isolant mince et laine de verre (fabricant KDB) conjuguant confort d’été (grâce à la barrière thermique réfléchissante) et performance thermique de l’isolant classique. L’autre tendance est d’intégrer un écran de sous-toiture HPV (Haute perméabilité à la vapeur d’eau) au complexe isolant permettant ainsi de gagner de l’espace en supprimant la lame d’air mais tout en permettant la migration de la vapeur d’eau.

 

Cas 1 : L’isolation par l’intérieur

 

L’isolation sous rampant par panneaux souples, semi-rigides ou encore rigides est la solution traditionnelle par excellence.

 

Elle consiste à appliquer deux couches d’isolants sous une ossature métallique suspendue à la charpente qui recevra le parement de finition (plaque de plâtre, panneaux de particules, lambrissage bois…).

 

♦ La première couche d’isolant est calée par simple compression, sans aucune fixation, dans l’épaisseur des chevrons puis recouverte d’une deuxième couche croisée fixée et maintenue selon les fabricants par vissage sur chevrons, par clipsage mécanique dans une fourrure ou encore en embrochant l’isolant sur les suspentes métalliques et en le maintenant par des cavaliers vissés sur les suspentes…

 

♦ La deuxième couche d’isolant peut être agrafée sur un contre-chevronnage en bois. La pose du parement de finition se fera alors directement sur celui-ci.

 

♦ La ventilation de la couverture est indispensable. Il faut donc ménager une lame d’air d’au moins 3 cm entre l’isolant et la couverture et ce, sur toute la sous-face de la toiture. Cette lame d’air doit être portée à 6 cm lorsque la couverture est étanche à l’air (tôle, zinc). La pose d’une isolation bi-couche est une solution assez longue à mettre en œuvre mais qui permet, grâce à l’intégration de l’isolant entre chevrons, de réaliser un gain d’espace sur le volume habitable. La méthode consistant à appliquer une seule couche d’isolant est certes plus rapide, par contre la pose de la totalité de l’épaisseur sur les chevrons occasionne une perte non négligeable du volume habitable.

 

AVANTAGES : les découpes sont limitées et les chutes réduites ; le confort acoustique est assuré en même temps que le confort thermique ; il existe aujourd’hui des isolants à base végétale (chanvre, lin…) ou animale (plume de canard, laine de mouton…) pour remplacer les classiques isolants en laines minérales.

 

INCONVENIENTS : solution laborieuse à mettre en œuvre ; perte d’espace et de volume.

 

Cas 2 : L’isolation par l’extérieur

 

Cette technique est classée en deux grandes catégories : procédé dit “Sarking” et panneaux supports de couverture.

 

♦ La première solution, originaire d’Amérique du Nord, permet de réaliser au-dessus de la charpente d’origine une toiture à la carte avec des éléments classiques : parement intérieur vissé ou cloué sur le chevronnage, pare-vapeur, isolant rigide maintenu en place par des contre-liteaux et liteaunage pour les éléments de couverture. Une solution donc intéressante, d’une part, parce qu’elle assure une isolation continue, sans pont thermique, entre la charpente et la couverture et, d’autre part, parce qu’elle permet de conserver le volume initial des combles et la poutraison apparente. L’isolant peut être constitué de panneaux rigides en laine minérale, à base de fibres de bois ou encore en mousse de polystyrène extrudé (XPS). Les panneaux en XPS sont usinés sur les quatre chants pour s’assembler très simplement par rainures et languettes.

 

À noter que la laine minérale, contrairement aux panneaux XPS, conjugue confort thermique et acoustique.

 

♦ La seconde solution, les panneaux-supports de couverture, se posent de panne à panne (60, 82 ou 120?cm de large et jusqu’à 8?m de longueur selon les produits). Ce sont des panneaux sandwichs ou des caissons chevronnés avec lame d’air intégrée. Ils permettent de réaliser la toiture en deux opérations?: mise en œuvre des caissons ou des panneaux puis pose de la couverture. D’où un gain de temps considérable, de l’ordre de 20 à 30?% par rapport à une solution traditionnelle d’autant qu’il est possible de faire réaliser en usine une partie des découpes… Le caisson chevronné assure 3 fonctions en 1 en intégrant dans un seul produit, le parement intérieur constituant le plafond (plusieurs solutions), l’isolation thermique (mousse de polyuréthane, PSE Th 38 ou Ultra?Th, laine de roche) et les demi-chevrons traités et fixés en usine qui remplacent ceux d’une charpente traditionnelle et sur lesquels seront cloués les liteaux. Proposant une isolation plus performante, le panneau sandwich se compose d’un parement intérieur et d’une âme isolante (laine de roche ou de lin, PSE Th 35 ou Ultra Th, mousse polyuréthane ou encore granulés d’écorce de chêne-liège expansés) mais comprend, en plus, un parement de couverture (panneau de particules hydrofugé de 3 à 10 mm) sur lequel est fixé, ou non, un réseau de contrelattes qui supporteront les liteaux de la couverture.

 

À noter que le panneau sandwich peut également être chevronné.Les chevrons participant à la rigidité du panneau, un panneau ou un caisson chevronnés permettent de reprendre des entraxes de pannes à pannes plus importants, jusqu’à 4,70 m (sous charge de 150 Kg/m2) pour certains produits contre 2,10 m pour un panneau sandwich.

 

AVANTAGES : absence d’intervention par l’intérieur?; augmentation du volume habitable ; mise en valeur de la charpente ; une gamme importante de finitions intérieures pour les panneaux supports de couverture

 

INCONVENIENTS : pour les panneaux supports de couverture,  le prix d’achat est encore élevé, la reprise entre deux éléments impose de traiter les joints transversaux avec un mastic et les panneaux de grandes dimensions demandent souvent un système de levage mécanisé.

 

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