Le perforateur, un outil polyvalent indispensable

Le perforateur, sorte de grosse perceuse à percussion, reste un incontournable des travaux de second oeuvre pour les artisans et les PME.

 

Destiné aux travaux de perçage dans le béton, le perforateur peut aussi être employé pour percer le bois ou l’acier avec un mandrin 3 mors spécifique ou mandrin auto-serrant, appelé SDS-Pro, il peut ainsi perforer, percer, buriner.

 

Il permet “d’entamer” aisément des matériaux comme le béton, la pierre, le granit, et peut percer des trous de petits et grands diamètres, pour faire passer par exemple des câbles, de la tuyauterie, des vidanges, des gaines de ventilation…

 

De 500 à 1 500 euros

 

Les appareils dotés de la fonction “burinage” peuvent servir pour des petits travaux de démolition. Leur “force de frappe” s’exprime en Joules : plus celle-ci est élevée (jusqu’à 15 Joules), plus la capacité de perforation de l’appareil sera élevée.

 

Pour Clément Lay, chef de produits chez Dewalt, le 1er critère d’achat d’un perforateur est l’énergie de frappe qui se mesure en Joules, la puissance vient en second et importe donc moins.

 

La vitesse de rotation est également importante ainsi que le niveau de vibrations qui va améliorer le confort d’utilisation mais aussi préserver la santé des utilisateurs. Quant aux tarifs, les prix peuvent largement dépasser les 500€, pour grimper jusqu’à près de 1.500€.


* Source Secimpac

 

Électromécanique ou électropneumatique ?

 

 

Un perforateur ne s’achète pas à la légère. Plusieurs critères, en plus de son prix bien sûr, sont à prendre en compte, comme la nature des travaux à réaliser. Deux modes de percussion sont proposés : électromécanique (ou électroportatif) et électropneumatique.

 

Le premier, comme sont nom l’indique, fonctionne grâce à un système mécanique de lames et de ressorts : un marteau vient frapper avec force le forêt et l’addition rotation/perforation vient à bout du matériau à percer. Il est adapté aux travaux de perçage courants du second œuvre.

 

Le second utilise de l’air comprimé et des pistons. Il est idéal pour le gros oeuvre (béton armé...). Nous vous conseillons également d’acquérir un appareil doté d’un mandrin "SDS", qui peut recevoir des forets spéciaux (ou burins) dont la queue présente des cannelures prévues à la fois pour la rotation et le va-et-vient de la percussion.

 

SDS-Plus ou SDS-Max ?

 

La famille des perforateurs électroportatifs compte deux emmanchements différents, le SDS-Plus et le SDS-Max. Le premier possède un emmanchement standard et comprend des diamètres de perçage de 2 à 30mm (catégorie des 2-4kg).

 

Le SDS-Max est destiné pour les plus grosses applications de perçage qui vont de 30 à plus de 50mm, sans oublier le démolissage (catégorie 5-7-10kg).

 

Les accessoires à emmanchement SDS-Plus et SDS-Max (forets, burins, trépans...) sont compatibles avec toutes les machines concurrentes, du moment qu’elles utilisent ces 2 systèmes.

 

AVIS D'UTILISATEUR

 

Benjamin Hanotaux,
électricien, plombier et chauffagiste, dans la région
du Mans (72) utilise, depuis des années,
des perforateurs. Il nous livre quelques unes
de ses impressions sur ces machines indispensables
à son métier.

 


Batirama : Dans quel cadre utilisez vous un perforateur ?

 

Benjamin Hanotaux :

En tant qu’électricien, plombier et chauffagiste, j’utilise tous les jours des perforateurs, que ce soit dans des installations neuves ou en rénovation. Dans le neuf et pour réaliser du chevillage de 6/8 mm et des perçages 16/22 mm, j’utilise plutôt un perforateur sans fil mais avec deux batteries de 3 ampères/heure (Ah) car l’électricité est rarement installée lorsque j’interviens et pour tenir une journée de travail, c’est suffisant.

 

En rénovation, si j’ai besoin d’élargir des saignées ou d’utiliser un mode burinage, je préfère prendre un perforateur avec fil. Le filaire dans des cas de burinage est vraiment conseillé car sinon les batteries d’un sans fil sont vite à plat.Le seul inconvénient du filaire est d’avoir toujours un fil et une rallonge à tirer.

 

Quelles sont les caractéristiques d’un bon perforateur ?

 

BH :

Au niveau des performances et après avoir essayé de nombreux modèles et marques, j’ai l’impression qu’ils se valent tous plus ou moins, mais pour du travail dans le neuf, je recherche avant tout un bon chevilleur avec une batterie de bonne capacité, 3 A/h s’est suffisant.

 

Autre critère important, le confort d’utilisation. Certains industriels ont intégré des LEDS dans leurs perforateurs, une poignée confortable voire une poignée supplémentaire est aussi un élément déterminant pour un bon maintien.

 

Sachant que les performances sont plus ou moins les mêmes, ce sont les petits détails qui font aujourd’hui la différence comme un coffret de rangement par exemple. Le niveau de vibration est une chose primordiale face aux problèmes de TMS, mais malheureusement certains industriels n’en sont pas encore conscients.

 

Le prix d’un perforateur peut aller du simple au double, quel est le bon prix d’après vous ?

 

BH :

Tout d’abord je pense que dans des professions telles que les miennes, il est préférable d’acheter son perforateur que de le louer.

 

En ce qui concerne le prix, pour un modèle filaire investir à hauteur de 250/350 euros HT me paraît raisonnable et pour un sans fil, toujours un peu plus cher (à cause des batteries), une fourchette entre 500 et 600 euros HT me semble très correct.

 

Comment réduire l’effet des vibrations

 

 

Lors de l’utilisation d’un perforateur, mains et bras subissent des vibrations. Celles-ci peuvent engendrer de graves traumatismes irréversibles (douleurs dans les bras, les mains, au niveau des articulations, perte de sensation au toucher du chaud et du froid).

 

L’effet est d’autant plus accentué qu’il s’agit d’un risque différé, les effets des vibrations pouvant apparaître plusieurs mois ou plusieurs années après l’exposition.

 

Voici quelques conseils afin de réduire l’effet des vibrations :

 

Et pour palier tous ces effets nocifs, de nombreux industriels mettent en œuvre sur des perforateurs, par exemple, des poignées montées sur ressort afin d’absorber les vibrations.

 

N’oubliez pas de porter un casque anti-bruit, des lunettes de protection et des gants.

 

Comment mesurer l’énergie de frappe

 

L'EPTA (Association Européenne de l‘Outillage Électroportatif) compte 19 fabricants d'outillage électroportatif en tant que membres réguliers. Ces derniers représentent en valeur, presque 70% des ventes en Europe.

 

Pour les marteaux perforateurs, l’énergie de frappe (mesurée en Joules) est devenue l’un des principaux indicateurs. Par le passé, les performances étaient mesurées de façons différentes par chacun des fabricants.

 

Il était donc impossible de comparer ou de reproduire les caractéristiques indiquées par les industriels dans leurs données techniques.

 

Désormais, l’EPTA a élaboré une norme cohérente que tous sont obligés d’utiliser afin d’assurer qu’il soit possible de vérifier de manière objective les données fournies.

 

Cette procédure est devenue obligatoire pour les membres de l’EPTA à compter du 1er janvier 2011.

 

Attention à la VLE !

 

 

Veillez à ne pas dépasser la valeur limite d’exposition (VLE) qui représente la valeur des vibrations ramenées sur une période de 8 heures et qu’il est interdit de dépasser.




Source : batirama.com / Aude Moutarlier

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