Pénurie de matériaux : pourquoi un promoteur de logements bois garde espoir

Valoptim, l?un des acteurs de la promotion de logements biosourcés de l?Ile-de-France, subit les difficultés actuelles d?approvisionnement et de prix mais il ne s?inquiète pas outre mesure.

Légende : Les dix logements de la Canopée au Chesnay dans les Yvelines devraient être livrés au deuxième trimestre 2022. Le prix de vente est d’envion 1 million d’euros pour des T5 de plus de 110 m2. © Valoptim

 

Valoptim est un promoteur immobilier un peu paradoxal. Dirigée par Edouard Pellerin, issu d’une grande famille de la promotion immobilière, la société reste de taille humaine avec un effectif de 15 personnes pour un chiffre d’affaires en promotion de 30 à 35 millions d’euros pour 150 à 200 logements, et ne fait pas de vagues.

 

Evoluant de sa fonction première de foncière, elle se positionne vers le segment des logements urbains bas carbone, le recours au bois dans 50% des opérations actuelles étant envisagé non pas comme une fin en soi mais comme un moyen pour atteindre des objectifs en matière d’émissions et de retour à la nature.

 

« Nous construisons en bois où nous pouvons, et à performance E3C2 dès que possible – et à défaut E2C2 -, mais selon les situations, il nous arrive également de construire en béton », explique Mohamed Dahrouch, le directeur opérationnel qui n’a rien d’un opportuniste de la construction biosourcée.

 

Parier sur les concepts intelligents et les nouvelles sources d’énergie

 

Ancien de Bouygues, Eiffage et Vinci, il a déjà construit plusieurs bâtiments en bois avec l’agence basque Arotcharen. Manier le bois est quelque chose d’acquis pour lui, synthétisé dans la démarche « My Woodloft » avec une construction 100% en bois, la certification NF Habitat HQE, le label E+C- et BiodiverCity.

 

Le principal effort de conception se situe maintenant ailleurs, dans les concepts intelligents, la connectique, la mobilité et bientôt le recours à de nouvelles sources d’énergie. Sans oublier la nature !

 

Ainsi, l’opération des Jardins de la Canopée porte bien son nom, les aménagements extérieurs respectent tous les grands arbres et y ajoutent un budget de 200 000 euros pour planter de nouveaux arbres d’au moins 4 mètres de haut.

 

Le participatif ? « Nous opérons entre le collaboratif et le participatif, les habitants ont le droit de bouger les cloisons et ils sont mis en situation de réaliser eux-mêmes des travaux collectifs pour permettre par exemple une bonne implantation de la microfaune ».

 

 

Mohamed Dahrouch, directeur opérationnel de Valoptim ©Valoptim

 

Pas de remise en cause des orientations

 

Cette poussée d’innovation ne risque pas d’être bloquée par les tensions actuelles du marché des matériaux et systèmes de construction. « Sur les chantiers en cours, nous subissons des retards », explique Mohamed Dahrouch.

 

 « Depuis un an, l’acier a augmenté de 50%, le bois de 25%, les résines et peintures de 10%. Les matériaux habituellement livrés en 3 jours sont livrés avec 15 jours de retard ». Sur les opérations à venir, ces augmentations font grimper le coût des travaux de 3%. Il s’agit là de la marge de négociation habituellement négociée, et qui ne pourra plus l’être » poursuit-il.

 

Toutefois, le promoteur n’est pas trop inquiet de la suite. En juillet, la situation va se rétablir. Nous sommes confrontés à un problème de logistique suite à la pandémie, mais pas à une pénurie ».

 

 

 

Chantier Sorita à Montreuil, actuellement en cours ©Valoptim

 

Il faut travailler avec des entreprises "solides"

 

Pour analyser la situation de la sorte, le directeur opérationnel de Valoptim a d’abord consulté les partenaires de la construction, notamment les charpentiers avec qui ils travaillent, et qui sont sur la même longueur d’onde : « Dans la situation actuelle, il vaut mieux travailler avec des entreprises solides, qui ont la capacité d’encaisser les augmentations et les délais ».

 

En conséquence, les nouveaux projets immobiliers devraient se poursuivre sur la même voie : « D’une part, nous évoluons en permanence vers les nouvelles mobilités, les nouvelles énergies, les nouveaux modes de vivre ensemble. De l’autre, ce courant d’innovation inspire des architectes renommés, comme Roland Castro et surtout son associé Gérald Heuluy qui va travailler avec nous sur de nouveaux projets biosourcés ».

 


Source : batirama.com/Jonas Tophoven

↑ Allez en Haut ↑