Lapeyre : un"redressement judiciaire quasi certain" avec le fonds Mutares

La reprise de Lapeyre par le fonds d'investissement allemand Mutares, dont le profil est "particulièrement inquiétant", présente un "risque quasi certain de redressement judiciaire".

"Le risque de redressement judiciaire généralisé est très élevé voire quasi certain", est-il écrit dans ce rapport réalisé par des experts qui ont audité l'entreprise de menuiserie à la demande des élus du personnel.

 

"Le profil de Mutares est particulièrement inquiétant et ce dernier n'a pas démontré, depuis son installation en France, sa capacité à redresser les entreprises", assènent encore les experts. "Nous démentons fermement les informations diffusées ce jour", a réagi Philip Szlang, président de Mutares en France, dans un communiqué.

 

"Nous sommes confiants dans notre capacité à redresser et relancer Lapeyre et n'envisageons en aucun cas un redressement judiciaire". L'offre de reprise "s'appuie sur une lecture et une analyse approfondies du marché et de l'entreprise.

 

700 emplois seraient menacés selon le rapport

 

Mutares entend accompagner les équipes en place pour assurer la pérennité et développer l'enseigne comme elle l'a fait récemment par exemple pour ses participations Norsilk et Cenpa, dont les redressements ont été des succès et les résultats sont aujourd'hui positifs", a-t-il ajouté.

 

Le groupe de matériaux de construction et de distribution Saint-Gobain, qui a acquis Lapeyre en 1996, a annoncé en novembre être entré en négociations exclusives avec Mutares afin de lui céder sa chaîne de magasins spécialisés depuis 1931 dans l'aménagement de la maison.

 

Le rapport indique que plus de 700 suppressions d'emplois, dont 112 dès 2021 et 583 en 2022, pourraient avoir lieu dans le groupe de 3.500 salariés : 434 emplois dans la branche production en raison de la fermeture de quatre des dix usines et 279 dans la distribution après la fermeture de 19 magasins sur les 131 du groupe.

 

Transmission des offres des candidats malheureux au CSE

 

"Les solutions de Mutares reprennent les principales recettes qui ont échoué au cours des quinze dernières années", poursuivent les experts, avant de critiquer la méthode de Mutares, dont le bilan est "catastrophique". Son "modèle de développement est basé sur la recherche de cibles à fort profits sur acquisition ("bargain purchase", ndlr): 13 entreprises reprises dont 5 ont été placées en redressement ou liquidation judiciaire et 7 sont encore en portefeuille avec des résultats déficitaires pour la plupart", assurent-ils.

 

Le tribunal judiciaire de Bobigny a par ailleurs débouté le comité social et économique (CSE) central de Distrilap, filiale du groupe Lapeyre, de sa demande de pièces complémentaires relatives à la cession, mais a ordonné à l'entreprise de transmettre les offres "non noircies" des candidats malheureux Verdoso et Cevital.

 

Le premier est un fonds de retournement qui a "prouvé sa capacité à redresser les entreprises" tandis que le deuxième est "un industriel algérien reconnu qui a réussi le redressement d'Oxxo, ex-filiale du groupe Lapeyre", indique le rapport des auditeurs. D'autres CSE des filiales du groupe Lapeyre ont jusque-là également assigné, avec des fortunes diverses, leur groupe pour "défaut d'information" dans le cadre de la cession.



Source : batirama.com

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