Les vainqueurs des Trophées de l’Apprenti 2012

Quatre jeunes hommes et deux jeunes femmes ont gagné en racontant leur témoignage.

 

Pour la 5eédition des Trophées de l’Apprenti, le jury a examiné un très grand nombre de témoignages envoyés par des apprentis et jeunes en contrat de professionnalisation dans tous les corps de métiers du BTP.

 

Ces témoignages sont notés en fonction des critères suivants : l’implication et la motivation du jeune dans son parcours professionnel ainsi que la pertinence de l’expérience décrite que ce soit dans le domaine technique, commercial ou de la sécurité.

 

Le jury a aussi pris en compte la reconnaissance exprimée par le jeune envers l’entreprise ou le CFA qui le forment… Six prix ont été décernés au cours de la soirée pour récompenser quatre jeunes hommes et deux jeunes femmes.

 

Le 1er Prix a été attribué à Mathieu le Morzedec, apprenti plombier chez les Compagnons du devoir ainsi que son maître d’apprentissage qui remportent respectivement un Ipad et un ordinateur portable. Les cinq autres jeunes primés ont tous gagné des lecteurs MP3 de la dernière génération !

 

 

Premier prix - Mathieu le Morzedec

 

 

Patrice Richard, président du directoire du groupe Point.P a remis le premier prix à Matthieu le Morzedec, entourés de deux formateurs des Compagnons du devoir : Anne-Sophie Demai et Thomas Guinet.

 

Son témoignage :

« Fier d’être un colleur de tuyaux ». Première rencontre avec le professionnel que l’on surnomme d’une manière moqueuse dans le bâtiment “le colleur de tuyaux”. Les premières découvertes du jeune apprenti avec la boîte à outils mais également la découverte des premières fuites synonymes d’urgence et de stress pour les non-initiés, font partie d’un rythme initiatique pour le futur plombier.

 

Le métier de plombier m’était encore inconnu, beaucoup de héros de mes séries télévisées préférées étaient des médecins, des policiers, des experts mais aucun signe de vie de ces professionnels de l’extrême.

 

Pourtant la rigueur apportée par mon tuteur dans ces tâches de façonnage, de cintrage, dans la qualité de ces emboîtures et de ces soudures sur les tuyaux de cuivre destinés aux canalisations de gaz m’amène à reconsidérer cet homme de métier. Le plombier n’est plus un technicien, il est un véritable chirurgien alliant dextérité et concentration sur des canalisations dangereuses.

 

Avec mon assistance, mon tuteur désosse, ausculte et étudie le fonctionnement et la bonne régulation du cœur de nos maisons, la chaudière.

 

« Une chaudière c’est sensible, elle ne tolère aucun point haut, aucune bulle d’air et aucune mauvaise orientation dans l’évacuation de ces fumées ! » m’explique mon mentor.

 

Cet homme m’impressionne, ce calculateur hors normes ne laisse aucune place au hasard, chaque détail doit avoir été prévu et mesuré si bien que positionner une tuyauterie me semble être une véritable épreuve, il ne faut pas empiéter sur les espaces réservés aux plinthes électriques, nos tuyauteries doivent être dissimulées, à l’abri des regards et de tous les déplacements humains quotidiens.

 

Quel dommage pour une matière si belle et précieuse que le cuivre ! L’écrivain a sa plume, le maçon a son niveau, le plombier possède son chalumeau. Cet outil fait rougir le métal, la simple brasure s’apparente à une opération culinaire : « Fais rougir le cuivre comme une cerise, à cette couleur précise, coule ta baguette de brasure pour assurer une pénétration optimale », me répète mon maître d’apprentissage avec insistance.

 

Le tuteur est colérique, lunatique et quelquefois exigeant par rapport au travail effectué mais avec l’objectif de me permettre d’acquérir des compétences utiles dans l’avenir qui seront l’héritage d’un homme de métier mais aussi le signe d’une retransmission réussie !

 

Prix Santé SécuritéYannis Harzallah

 

 

Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP (à gauche) a remis le prix Santé Sécurité à Yannis Harzallah, apprenti chauffagiste accompagné de Pierre Gomez, directeur du CFA BTP Haut de Seine et de son formateur.

 

Son témoignage :

Je m’appelle Yannis Harzallah et j’ai 19 ans. Qui aurait pu deviner que j’en arriverais ? Après deux échecs cuisants au bac ES, moi l’élève au parcours scolaire tumultueux qui ne savais pas trop quoi faire de sa vie, me voilà apprenti plombier. Et vous savez quoi ? C’est la meilleure chose qui me soit arrivée. Comment vous dire, ce sentiment d’être utile, de faire un travail valorisant et intéressant, de savoir que vous posséderez un savoir-faire concret que vous pourrez transmettre à votre tour…

 

La plomberie au début je n’en avais qu’une vision brouillonne, pour ne pas dire carrément cliché. Mais un ami, lui-même apprenti plombier, est parvenu à me convaincre de tenter l’expérience. J’ai, sans tarder recherché un patron et, après maintes lettres de motivations, l’entreprise Balas a pris la peine de me répondre… favorablement.

 

Ainsi j’ai pu faire la connaissance de mon maître d’apprentissage Daniel Robisson, qui, avec toute la modestie que je pourrais avoir, s’avère être un plombier sans égal ou du moins à ma connaissance. Il m’a fait découvrir le métier de plombier, et ce dernier est bien loin de tous les “clichés” que j’ai pu avoir et que la plupart des gens ont.

 

Il est néanmoins une facette du métier de plombier que j’adore et que je prends plaisir à exécuter, c’est le façonnage du cuivre, pouvoir modeler et façonner ce métal. Lui donner la courbe que l’on veut pour l’amener exactement où nous en avons besoin, le toucher du cuivre après l’avoir recuit et son cintrage, la brasure évidemment.

 

Mon maître d’apprentissage m’apprend à bien travailler et cela passe par des gestes basique tels que toujours nettoyer les gravats pour assurer sa sécurité, celle des autres et travailler dans un espace propre, porter ses EPI. Nous appliquons des méthodes écologiques a nos méthodes de travail, pour exemple, nous coupons l’eau dès que nous raccordons les cuivres aux baignoires, vasques et robinetterie.

 

Admirer la fin d’un chantier, une salle de bain propre et brillante, savoir que l’habitant qui logera dans cette maison y sera à l’aise et content de nos installation, me rend fier.

 

Comment ne pas également parler de mon maître d’atelier, M. Durce qui me transmet également ses savoir-faire dans le façonnage du cuivre et qui m’encourage à persévérer pour devenir un bon plombier. Ses conseils me sont précieux au même titre que ceux de mon maître d’apprentissage et j’espère qu’il me soutiendra encore pour me présenter au concours du meilleur apprenti de France.

 

Enfin, je ne suis qu’au début de ma carrière de plombier mais j’envisage déjà l’avenir avec enthousiasme, notamment une idée me trotte dans la tête, celle d’ouvrir ma propre société d’installateur sanitaire et pourquoi ne pas l’appeler “Hephaïstos, artisans Plombiers” en hommage au dieu forgeron de l’antiquité grecque, réputé pour être un excellent artisan.

 

Prix Prévention – Marie Le Roy Oclin

 

 

Daniel Lemaître, directeur à la SMABTP a remis le prix Prévention à Marie Le Roy Oclin, apprenti peintre, accompagnée de Dephine Gounant, directrice du CFA Peinture-GPPF.

 

Son témoignange :

Bonjour, je m’appelle Marie Le Roy Oclin et j’ai 18 ans. J’ai décidé de faire de la peinture en bâtiment afin d’obtenir le parcours idéal pour enfin aboutir au travail de décoratrice.

 

Voilà deux années passées sous contrat d’apprentissage en Peinture et Finition avec mon tuteur Alain. Arrivée en première année de CAP, je n’avais alors aucune expérience professionnelle ni posé le pied sur un chantier ! Etant une fille, certains “anciens”, très masculins, n’acceptaient pas. Heureusement mon tuteur qui est un homme ouvert et blagueur, a su me mettre à l’aise très rapidement en me défendant face aux paroles déplacées qui m’étaient tenues.

 

Puis, petit à petit, grâce à mon maître d’apprentissage, j’ai pris confiance en moi et je gagnais doucement le respect de mes collègues. Il a pris au fur et à mesure ses distances vis-à-vis de moi, pour me laisser prendre maturité et responsabilités.

 

Aujourd’hui, mon indépendance de jeune femme se fait sentir dès mon arrivée sur un chantier. Je ne suis plus timide et ne me laisse plus faire. Mon tuteur, Alain, ne m’a pas seulement guidée dans le cadre des relations professionnelles, il m’a aussi appris à être vigilante sur certaines règles de sécurité.

 

En l’occurrence, lors du ponçage, je ne supportais pas la poussière. Sans cesse, mon tuteur me rappelait de mettre un masque mais en vain. Je trouvais le port du masque désagréable. Alors, à chaque occasion, il me le précisait, sans me bousculer. Etait-ce pour me faire comprendre combien il était important de porter un masque ?

 

Quoi qu’il en soit, la poussière me brûlait les yeux et je commençais à avoir des problèmes pour respirer. Mon maître d’apprentissage me tendait le masque, les lunettes de protection et me parlait régulièrement des risques sanitaires que j’encourrais. S’ajoutait à tout cela des problèmes de bronches. Je toussais beaucoup, mon médecin s’inquiétait pour mes cordes vocales et me traitait d’inconsciente.

 

Un jour, enfin, j’ai accepté. Aujourd’hui, j’ai une voix cassée à cause des dépôts sur mes cordes vocales mais je n’ai plus de problèmes respiratoires, ni les yeux rouges. Grâce à mon tuteur, j’ai intégré une règle élémentaire de sécurité et d’hygiène sur le chantier. Je comprends maintenant l’importance que l’on accorde aux problèmes sanitaires liés au travail.

 

J’ai, pour mon tuteur Alain, une immense reconnaissance et une grande gratitude pour tout ce qu’il m’a apporté. Son soutien, sa patience ainsi que sa bienveillance m’ont portée jusqu’au bout du CAP et je le remercie pour tout.

 

Prix Avenir – Pierre Douceron

 

 

Paul Grasset, directeur général de PRO BTP a remis le prix Avenir à Pierre Douceron, apprenti chauffagiste au CFA BTP de Blois.

 

Son témoignage :

Je m’appelle Pierre Douceron, j’ai 24 ans et je suis apprenti Chauffagiste. A la suite de ma troisième au Collège Maurice-Genevoix, je me suis dirigé vers une seconde générale au Lycée Agricole d’Areines.

 

C’est durant cette année que j’ai pu découvrir la section ’’Animalier de Laboratoire’’. En 2004 j’ai obtenu mon BEP ’’Animalier de Laboratoire’’, et souhaitant approfondir mes connaissances, j’ai continué mes études en préparant un Brevet Professionnel Technique Recherche et Développement (BPTRD) au Centre de Formation Professionnel Pour Adulte d’Areines.

 

Etant titulaire du BAFA j’ai également travaillé en tant qu’animateur au Centre de loisirs en Sologne. C’est alors que j’ai décidé de me réorienter dans un milieu totalement différent : celui du bâtiment. Je me suis donc tourné vers le CFA BTP de Blois et me suis mis à la recherche d’un maître d’apprentissage.

 

J’ai rencontré Silvino Martins Pedro, patron d’une petite entreprise “Sarl Romo Energies” et ancien apprenti au CFA.

 

Enfin après avoir trouvé un maître d’apprentissage dans le domaine de l’électricité, la plomberie, le chauffage et la climatisation, j’ai préparé pendant un an mon CAP Préparation Réalisation Ouvrage Electrique. Après l’obtention de ce dernier, j’ai passé un CAP Installateur Sanitaire pour lequel j’ai été Major de promotion, puis aujourd’hui je suis en formation en CAP Installateur Thermique.

 

Durant ces 2 ans, Pedro m’a apporté beaucoup de choses tant en méthode de travail, qu’en organisation et à gérer un chantier intégralement afin de pouvoir donner satisfaction aux clients. Il me laisse beaucoup de responsabilités.

 

Pedro est quelqu’un de rigoureux et aimant le travail bien fait, je pense que c’est surtout pour ces deux raisons que l’on s’entend bien. Nous sommes très sensibilisés aux énergies renouvelables en mettant en œuvre des moyens de chauffage, de type chauffe eau thermodynamique, panneaux solaires, puits canadien en relève de VMC double flux, pompe à chaleur et cela dans des maisons dites BBC (Bâtiment Basse Consommation), car ce sont ces bâtiments qui feront partie de notre quotidien à l’avenir surtout en termes d’écologie.

 

Je suis content d’avoir passé ces deux années dans son entreprise, à ses côtés et de pouvoir continuer à faire équipe. A l’issue de mon CAP Installateur Thermique, j’envisage de préparer un BP Génie climatique et parfaire mes connaissances dans les énergies nouvelles.

 

Je m’intéresse particulièrement à la domotique et aux énergies renouvelables, et j’aimerais approfondir mes connaissances dans ce domaine. Je souhaite ensuite acquérir de l’expérience durant quelques années comme ouvrier dans une entreprise dynamique, ce qui me permettra de consolider mes bases et surtout d’être ’’à la pointe’’ des nouveautés. Mon but est de créer mon entreprise et ainsi de pouvoir à mon tour former des apprentis.

 

Prix Apprentissage - Thomas Rousseau

 

 

Marcel Malmartel, secrétaire général du CCCA-BTP a remis le Prix de l’apprentissage à Thomas Rousseau, apprenti menuisier au CFA de Tarbes.

 

Son témoignage :

Bonjour je m’appelle Thomas et je suis menuisier, j’ai commencé à apprendre ce métier très tôt à l’âge de 14 ans. Pour moi cela a été un véritable choix. Certes je n’étais pas forcément ce qu’on appelle “un bon élève” mais j’avais envie de faire quelque chose de mes mains.

 

Mes parents sont producteurs de fromage. Je les ai accompagnés souvent dans les marchés et à cette occasion j’ai fait la connaissance d’un client fidèle qui était menuisier-ébéniste. C’est donc tout naturellement que je me suis tourné vers lui lors de mon stage découverte en 4e. Il m’a non seulement accueilli la porte grande ouverte mais en plus il a su me donner envie !

 

Mon tuteur m’a donné l’opportunité de réaliser un petit ouvrage (banc). Au départ, je ne pensais vraiment pas y arriver. J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler la matière, la sentir, la faire vivre. Une fois l’ouvrage terminé, j’ai eu l’impression bizarre de ne plus être le même.

 

Bien sûr mon tuteur m’a accompagné pendant toute la réalisation et m’a aidé à surmonter les difficultés. Je me suis donc tout naturellement dirigé vers un BEP métier du bois. BEP en poche, à 17 ans, j’ai décidé de quitter ma région, mes parents et de me consacrer entièrement à mon métier en partant sur le tour de France des compagnons de la fédération.

 

J’avais envie de m’enrichir de ville en ville, de connaitre d’autres jeunes et de vivre une expérience humaine que je trouve maintenant à la fois rude et formatrice.

 

Il y a maintenant 2 ans que j’ai quitté mes parents, ma famille me manque. Je suis de nature timide mais je ne regrette pas mon choix pour ce métier où je me sens grandir en réalisant des pièces, c’est une construction avec des moments de doute mais beaucoup de bonheur.

 

A chaque moment difficile de ma vie je repense à mon “1er patron” à ce banc et à tout ce parcours que j’effectue, pas à pas.

 

Je prépare cette année mon CAP menuisier fabricant au CFA de Tarbes et j’ai intégré une entreprise de menuiserie à Lannemezan (Hautes-Pyrénées) où nous réalisons de beaux ouvrages. Michel mon maître d’apprentissage, le chef d’atelier, me transmet tout son savoir-faire avec générosité et beaucoup de pédagogie.

 

J’ai l’agréable tâche de participer à la réalisation d’un escalier à deux quarts tournants avec des balustres tournées en chêne massif. Quelle fierté de voir la matière s’élever devant moi jour après jour. Du dessin à la conception, le cheminement de ce projet est un véritable accomplissement J’espère pouvoir participer à la réalisation de la pose de ce chef d’œuvre et un jour pouvoir faire mon propre escalier.

 

Je remercie toute l’équipe de l’entreprise la Volute qui me permet de grandir professionnellement et de réaliser mon propre rêve. Petit à petit j’ai l’impression de m’éloigner de ce mauvais élève taciturne qui ne comprenait pas l’école!

 

Prix SpécialCélia Jouanou

 

 

Dominique Métayer, administrateur à la Capeb, et Celia Jouanou, apprenti peintre, vainqueur du prix spécial des Trophées de l’apprenti.

 

Son témoignage :

Je travaille actuellement au sein d’une entreprise qui me forme en CAP. Avant de trouver un patron pour mon CAP, la peinture était pour moi une simple hypothèse d’avenir, un métier qui, peut être, pourrait me plaire…

 

Et effectivement, le hasard fait bien les choses, car mon métier me plait beaucoup! Dès mon premier chantier, j’ai touché à tout. Luc, l’ancien de la boîte, m’a appris beaucoup de choses. Il m’a laissé prendre des initiatives, donner mon avis…

 

Grâce à cette confiance qu’il m’a accordée, j’ai pu voir que j’avais trouvé ma voie. Très vite, je me suis imposée comme le meilleur élément de ma classe, et mon apprentissage a très bien commencé.

 

Au bout de quelques mois, Luc s’est malheureusement blessé, et j’ai attaqué des chantiers avec mon vrai maître d’apprentissage, le chef de chantiers de l’entreprise. Hélas, tous les hommes de cette entreprise ne possèdent pas l’intégrité et le respect que Luc porte aux jeunes femmes.

 

J’avais souvent entendu parlé de ces hommes “courreurs de jupons", qui ne savent pas se tenir et qui n’ont pas honte de faire des avances à une jeune femme qui a l’âge de leur propre fille?! Mais je n’en avais jamais été victime jusqu’à ce jour.

 

Beaucoup de gens m’avaient dit de me méfier de cet homme . Mais il connaissait mes parents, mon petit ami et ma belle famille, il m’avait plus ou moins vu grandir… Je croyais qu’il n’oserait même pas y penser...

 

Le jour il a commencé à me faire des avances, je suis restée tellement bouche bée que je n’ai pas réagi. Il est allé jusqu’à me faire un bisou dans le cou alors que j’avais le dos tourné.

 

Ce n’est pas allé plus loin parce que mon geste de dégoût a lui faire comprendre que ce n’était pas la peine d’insister. Mais en quittant le chantier ce jour , je me sentais terriblement mal et vraiment salie par ses mots et par son geste.

 

Au début, je n’osais pas en parler. J’ai vraiment pris conscience à quel point il est difficile de parler de ce genre de choses?! Je croyais jusqu’ici que les femmes victimes de ces choses n’avaient qu’à en parler, mais ce n’est pas si simple.

 

Tout un tas de questions vous taraudent… Est-ce que je l’ai provoqué ? Si je le dis à mon patron, est-ce que la situation va se retourner contre moi ? Si j’en parle à mon copain, comment va-t-il réagir ? Après quelques jours, j’ai commencé à en parler a certaines personnes de confiance de mon entreprise.

 

Je l’ai également dis à mon copain, qui a été très dur à calmer. Mais je n’en ai parlé à mon patron que plusieurs mois après les faits.

 

A ma grande surprise, il n’a pas douté de moi une seule seconde et il m’a soutenu à 200 % ! Cette histoire s’est réglée à l’amiable et des excuses m’ont été présentées, même si l’homme qui m’a fait des avances a, comme je le pensais, essayé de se dédouaner de toute responsabilité.

 

Ce qui m’est arrivé m’a appris une chose très importante, dont je ne m’étais jamais rendue compte avant cela. On ne connaît jamais vraiment les gens, et une femme qui travaille dans un milieu d’hommes doit rester sur ses gardes et avoir une certaine retenue face à un collègue de boulot.

 

Et une femme ne doit pas subir la loi du silence sous prétexte qu’elle est “seule”, car elle trouvera forcément de très bonnes personnes pour en parler. Depuis cette expérience, une année s’est écoulée. Je suis toujours la meilleure de ma classe, mon patron est très content de mon travail, je croise cette personne tous les jours. Il sait rester à sa place.

 

Je n’ai pas l’ambition de gagner ce concours avec mon histoire, mais je voulais en parler au-delà des murs de mon entreprise, pour montrer que c’est une réalité qui est toujours d’actualité pour les femmes qui travaillent dans les milieux masculins.

 

 

Source : batirama.com

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