Saint-Gobain s’affiche très optimiste pour 2021

Si le 1er semestre 2020 a connu une forte baisse, le groupe spécialisé en matériaux de construction relève des signes de maintien de l?activité, notamment, la rénovation.

Méthode Coué ? Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain, souligne bien que la crise sanitaire de l’an passé et ses effets économiques ont affecté les activités industrielles et de distribution du groupe au cours de l’année 2020.

 

Mais, lors de ses vœux à la presse en visio-conférence depuis le nouveau siège de La Défense, il s’est montré résolument optimiste.

 

Le confinement de la mi-mars au mois de mai en raison du Covid-19 a eu un impact important sur le volume d’affaires du groupe. L’activité du premier semestre a été réduite de moitié. Mais Pierre-André de Chalendar veut citer des aspects positifs de la pandémie. En contrepoint, «?l’activité du second semestre a été très importante?», et décembre a battu des records, résume-t-il.

 

Une organisation validée

 

Surtout, «cet événement nous a appris la grande résilience de Saint-Gobain. La nouvelle organisation qui met l’accent sur le local, a montré sa pertinence en période de crise.»

 

Benoît Bazin, Directeur général délégué du groupe, précise : «L’ organisation par pays est maintenant effective et a été testé grandeur nature : les décisions sont locales avec des équipes de terrain et des clients proches, que ce soit en termes de business ou de précautions sanitaires. Notre offre est élargie de systèmes intégrés, et la démarche Saint-Gobain Solutions multimarques contribue à étendre les efforts. »

 

« Les solutions architecturales connaissent un succès commercial aux États-Unis, les systèmes de façade au Brésil », poursuit-il. Pierre-André de Chalendar argumente sur le même thème en soulignant que Continental Building Products, entreprise acquise fin 2019 et qui compte une dizaine d’unités de production, « a permis de doubler la présence de Saint-Gobain aux USA. Notre analyse du marché américain était juste. »

 

Un portefeuille d’activités renouvelé

 

Benoît Bazin souligne aussi la poursuite du plan industriel et financier du groupe pour créer un portefeuille d’activités plus compétitif. « Nous avons tenu l’objectif de 3 Mds de cessions en 2019 et continué en 2020 avec 4,5 Mds d’actifs vendus. » Dans le même temps, récemment, Saint-Gobain a effectué treize acquisitions : « Des industriels de l’isolation thermique par l’extérieur aux Pays-Bas, un acteur de la construction à ossature bois en Tchécoslovaquie, de nouvelles implantations au Kazakstan, au pérou, en Argentine... »

 

Les investissements de Saint-Gobain se poursuivent en Russie, en Éthiopie, au Ghana… Des investissements en France sont cités, comme sur le site de production d’Isonat, en Haute-Loire, où la capacité de production d’isolants en fibre de bois va être augmentée de 50 %.

 

Ces vœux ont aussi permis de faire le point sur Pont-à-Mousson : alors qu’une cession était envisagée, l’activité devrait être abandonnée en Chine, et Saint-Gobain se reconcentrerait sur cette industrie en Europe.

 

Pierre-André de Chalendar est aussi revenu sur le sujet Lapeyre en indiquant que l’entreprise figurait dans un environnement de distribution grand-public (« B-to-C ») et qu’il ne se considérait pas comme « le meilleur actionnaire » pour cette enseigne nationale de magasins et d’usines. Les négociations avec l’Allemand Mutares se poursuivent.

 

Neutralité carbone en 2050 et digitalisation

 

La réorganisation du groupe étant considéré terminée, Pierre-André de Chalendar poursuit son projet d’entreprise avec « la mise en marche de la feuille de route pour s’orienter vers la neutralité carbone en 2050. » Les grands axes, rappelle-t-il, ont été posés en octobre dernier pour une première étape en 2030.

 

À cette date, les émissions de carbone des activités du groupe devront afficher -33 % par rapport à celle de 2007. Dès cette année, ce travail sera mené pays par pays. Cette démarche environnementale portera sur d’autres aspects. Exemples : la réutilisation de 80 % des déchets de production, la réduction drastique des rejets d’eaux industrielles, le passage à 100 % d’emballage renouvelables…

 

Pour suivre cette trajectoire, Saint-Gobain investit dans le même temps dans la digitalisation de ses activités. Le distributeur PUM a notamment équipé 300 camions de matériels de géolocalisation pour améliorer les tournées de livraisons. Autre exemple : une usine de tissu de verre du centre de l’Europe a été dotée d’appareils de mesures afin de maîtriser les consommations d’énergie en production : le bilan de la campagne d’audit et de correction se traduit par 12 % d’économies.

 

La perspective de croissance portée par la rénovation

 

S’il dit aborder 2021 « en pleine forme et résolument tourné vers la croissance », Pierre-André de Chalendar souligne, d’une part, l’incertitude sanitaire du moment, et espère, d’autre part, une activité d’un profil identique à celle du second semestre 2020. Il remarque une tendance forte pour la rénovation – une motivation de travaux aiguillonnée selon lui par le confinement. Aux États-Unis, «?les statistiques sont excellentes », qu’elles portent sur la rénovation ou sur la construction neuve.

 

Preuves définitives d’optimisme : Saint-Gobain envisage cette année quelque 22 000 recrutements à travers le monde, dont 4 800 en France et la moitié de moins de 25 ans.

 


Source : batirama.com/Bernard Reinteau

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