CEE : nouvelle obligation de contrôle pour certaines opérations de rénovation énergétique

Le contrôle par tiers est rendu obligatoire pour plusieurs opérations standardisées portant sur l?isolation thermique.

Les opérations standardisées, chacune décrite par une fiche d’opération, constituent le mécanisme qui ouvrent droit aux Certificats d’Economie d’Energie (CEE), source importante de financement de la rénovation énergétique en logement, en tertiaire, en industrie, en agriculture et dans les transports.

 

Le récent arrêté du 16 Octobre 2020, publié au Journal Officiel du 20 Octobre introduit une liste d’opérations standardisées qui doivent désormais être vérifiées par tierce partie. Toutes ? Mais non, pas toutes du tout.

 

Quelles opérations standardisées doivent être vérifiées ?

 

L’article 1er de l’arrêté du 16 octobre indique la liste des opérations standardisées devant faire l’objet de contrôle par tiers. Il s’agit des opérations correspondant aux fiches :

 

 

 

 

 

 

Le même article précise que « Les contrôles conduits sur le lieu des opérations conformément au premier alinéa de l’article 8-5 sont menés par un organisme de contrôle choisi par le demandeur et accrédité sous les conditions fixées au I de l’article 8-2 en respectant les dispositions des articles 8-6 et 8-8 ».

 

Allons donc voir à quoi correspondent ces dispositions. Il faut pour cela revenir au texte précédent, soit l’arrêté du 29 décembre 2014, parce que le site Legifrance n’a pas publié de version consolidée.

 

Le I de l’article 8-2 de l’arrêté du 29 décembre 2014 est assez long et confus. Mais, après quelques efforts, sa traduction est simple : les organismes de contrôle sont ceux que l’on appelle d’habitude les Bureaux de Contrôle.

 

Quelles sont les modalités des contrôles ?

 

Toutes les opérations ne sont pas contrôlées. Mais les modalités de contrôle diffèrent selon les fiches d’opérations standardisées et selon la population qui bénéficie des travaux.  Les vérifications par l’organisme de contrôle ou directement par le demandeur de CEE :

 

 

 

La rédaction de l’arrêté n’est pas parfaitement claire, les vérifications par contact sont « cumulées » aux contrôles sur le lieu de l’opération. Est-ce que cela signifie, lorsque des ménages en grande précarité ou précarité sont les bénéficiaires de l’application des fiches BAR-EN-102 ou BAR-EN-107, que les 10% du contrôle sur site sont inclus dans les 30% de contrôles « par contact », donc 30% des opérations au total sont contrôlées d’une manière ou d’une autre ?

 

Ou bien faut-il additionner et contrôler au total 40% des opérations ? Nous avons posé la question au Ministère de la Transition Ecologique et vous communiquerons la réponse dès que nous l’aurons.

 

Sur quels points portent les contrôles ?

 

L’alinéa III de l’article 2 de l’arrêté fixe la liste des points à contrôler. Elle est longue et différentes pour les contrôles sur site ou « par contact ».

 

Par exemple, pour la vérification sur site des systèmes d’isolation thermique par l’extérieur, il faut s’assurer que :

 

 

 

 

 

 

D’autres prescriptions de vérification sur site portent sur l’isolation par l’intérieur. À l’issue des vérifications est établi un rapport qui signale tout manquement manifeste aux règles de l’art. Pour tout manquement ou non-qualité manifeste, l’organisme de contrôle classe l’opération en non satisfaisante.

 

Dans le cas d’une vérification « par contact », il faut vérifier que les travaux ont bien été effectués, que le bénéficiare a reçu le devis, la facture, le montant et la répartition des CEE, qu’il n’a pas constaté de non-qualité manifeste.

 

L’essentiel de ces dispositions nouvelles s’appliquera à compter du 1er janvier 2021. Elles vont toutes dans le sens d’un renforcement des contrôles pour éviter que les ménages ne soient victimes d’éco-délinquants attirés par la manne des CEE.

 


Source : batirama.com / Pascal Poggi

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