Bouyer Leroux diversifie ses activités et efface son empreinte carbone

Leader dans les briques terre cuite, la 2e coopérative industrielle de France poursuit sa stratégie de diversification durable de ses activités avec 5 métiers dans l?habitat.

« Le statut coopératif du groupe fait toute la différence en nous assurant une totale indépendance *», précise d’emblée Roland Besnard, président directeur général de Bouyer Leroux qui réalise un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros (exercice clos fin septembre).

 

Ce statut dont bénéficie 550 sociétaires salariés au sein du groupe (Bouyer Leroux compte 1500 collaborateurs dont 650 en Pays de Loire) favorise une croissance équilibrée et durable, par voie externe et organique avant tout, selon le président. « Par exemple, SPPF que nous avons acquis en 1996 avec un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros dégage aujourd’hui un volume d’activité de 44 M€ » souligne Roland Besnard.

 

Depuis, les acquisitions se sont multipliées, permettant la fusion-absorption de Bouyer Leroux Structure (ex : Imerys Structure) dans la Scop Bouyer Leroux, et votée à la quasi-unanimité par l’Assemblée générale en février 2018. En 2018, le groupe a acquis Soprofen, lui permettant d’acquérir un poids déterminant dans le secteur de la menuiserie-fermeture (avec SPPF et Flo racheté en 2016) puisqu’il occupe la 2e place en France, derrière le groupe Atrya, (Tryba).

 

Dernière acquisition : celle de Panaget, spécialiste du parquet contrecollé en chêne et hêtre français avec ses 3 sites industriels. Elle permet au groupe d’accroître la part du CA réalisée dans le secteur de la rénovation et de la décoration des logements en France.

 

Entre temps, le groupe avait racheté le spécialiste en béton Robert Thébault qui dispose de 3 sites de préfabrication.

 

Porter la part du chiffre d’affaires dans la rénovation à 60 %

 

« Il y a 7 ans, nous étions présents à hauteur de 80 % dans la construction de logements neufs. Nous avons donc rééquilibré nos activités puisque la part de la rénovation est égale à celle de la construction neuve dans le chiffre d’affaires total du groupe à fin septembre 2020 » souligne Roland Besnard.

 

Ambition du groupe dont le siège social est resté à la Seguinière (49) et qui dispose en tout de 26 sites industriels(2) (dont 2 en Belgique) : développer un chiffre d’affaires de 450 M€ en 2025 en portant la part de rénovation à 60 %. Un développement qui doit assurer la pérennité du groupe et de ses activités, en préservant son indépendance « avec des choix raisonnés ».

 

Pour ce faire, le groupe compte sur « une nouvelle acquisition de taille » lui permettant de créer un 3e pilier d’activité, outre la terre cuite et la menuiserie, afin d’éviter des phénomènes de cycle. Le président ne cache pas son intérêt pour des solutions utilisant des matériaux recyclés soit autour du bois voire autour du béton avec de l’éco-développement.

 

 

 « Le marché du neuf sera en baisse, selon les prévisions de la Fédération française des Tuiles et briques qui a tablé sur un recul de 3 % des produits en terre cuite en 2020, avec une baisse plus importante pour les cloisons et conduits de fumée » indique Roland Besnard, Pdg de Bouyer Leroux

 

60 millions d’euros pour effacer l’empreinte carbone du groupe

 

Le groupe souhaite également nouer des partenariats au sein de start-ups ou incubateurs, pour intégrer de nouveaux procédés d’éco-construction éco-performants au sein de ses usines consommatrices d’énergie, comme celles de la terre cuite. Une stratégie qui vise à effacer l’empreinte carbone du groupe.

 

Car la croissance doit s’accompagner d’une gestion des ressources exemplaire, tant en termes matériels qu’humains, selon la philosophie du Bouyer Leroux. Transition énergétique et éco-performance sont donc au programme puisque le groupe avait prévu d’investir, d’ici à 2025, 60 millions d’euros pour effacer son empreinte carbone.

 

Cette enveloppe de 60 millions d’euros comprend un montant de 35 M€ pour l’installation de panneaux photovoltaïques et 20 à 25 M€ pour la mise en place de foyers biomasse et la généralisation de biocombustibles. Au total, ce sont 41 millions d’euros qui devraient permettre de décarbonner la partie thermique.

 

55 % d’ENR dans le process de fabrication d’ici à 2022

 

Un investissement de 14,3 millions d’euros doit d’ores et déjà permettre de porter la part des énergies renouvelables à 55 % dans le process de fabrication d’ici à 2022. Il prévoit un foyer biomasse à la Séguinière (8 M€), du solaire thermique en été en complément de la co-génération en hiver à Mably (3,7 M€). S’y ajoutent la gazéification de biomasse à Saint Martin des Fontaines (2,1 M€) et enfin, l’ajout de porosant dans l’argile du site de Mably (introduction de la biomasse dans l’argile).

 

Il restera donc plus de 26 millions d’euros dans le plan pour passer de 55 % à 90 % d’energies renouvelables dans le process de fabrication. Il s’agira notamment de basculer 100 % des technologies gaz des fours de Mably et Colomiers vers des techniques de biomasse.

 

Pour conduire ces changements, Bouyer Leroux a fait évoluer le poste de directeur énergies vers un poste de directeur environnement-énergie et a créé un poste de responsable ressources, chargé notamment des réapprovisionnements en biomasse. « Nous consommons près de 200 000 m3 de sciure/ an et prévoyons d’en consommer 450 000 dans 5 ans » explique Roland Besnard.

 

Notons enfin, que le groupe a participé à l’augmentation du capital de Naoden, start-up nantaise, concepteur, fabricant et installateur de centrales bioénergétiques à hauteur de 300 000 €. Sa technologie repose sur la pyrogazéification des déchets solides, une alternative hors réseau aux énergies fossiles comme le gaz naturel, le propane ou le fioul.

 

Le groupe a d’ailleurs effectué un investissement de 2,1 millions d’euros dans 4 microcentrales Naoden, permettant au groupe Bouyer Leroux de réduire sa consommation d’énergie fossile. Le groupe confirme et prouve ainsi qu'il veut devenir un acteur référent de l'habitat éco-performant.

 

 

Un investissement de 14,3 millions d’euros doit d’ores et déjà permettre de porter la part des énergies renouvelables à 55 % dans le process de fabrication d’ici à 2022

 

(1)La Scop détient 100 % des filiales du groupe via une holding interposé, ce qui lui assure une indépendance totale (pas d’actionnaire au capital)

 

(2) 9 sites pour les solutions terre cuite, 11 sites pour le métier Fermetures pour l’habitat, 3 sites pour les Spécialités béton, 3 sites pour le métier Eco-solutions (Panaget)

 

            

  

Quelles tendances pour les nouveaux produits ?

 

Le groupe vise le marché de la préfabrication avec des murs calepinés et préfabriqués en briques pour concurrencer les solutions en béton banché avec isolation. Les systèmes sont ainsi livrés à l’avancement sur le chantier et conviennent à la réalisation de maisons individuelles. Le marché du collectif sera visé dans un second temps.

 

Dans le secteur de la fermeture de l’habitat, SPPF améliore la performance phonique de ses coffres de volets roulants grâce à une conception étudiée de l’entrée d’air tandis que Soprofen innove avec So!night, une solution qui permet d’offrir plus de lumière en journée et une meilleure occultation la nuit.

 

Chez Robert Thébault, un projet d’investissement de 5 millions d’euros dans l’une des usines permettra de lancer un appui de fenêtre allégé de nouvelle génération caractérisé par un pont thermique réduit.

   

 


Source : batirama.com/ Fabienne Leroy

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