France Relance: les énergies renouvelables sont encouragées selon André Joffre

André Joffre, Président de Qualit?ENR, livre ses réflexions sur la prise en compte des ENR dans le Plan de Relance

 

André Joffre possède de multiples casquettes. Connu en tant que fondateur, il y a une quarantaine d’années, du BE Tecsol, spécialisé en solaire thermique et photovoltaïque, il est également président de la Banque Populaire Sud, Président du Pôle de compétitivité Derbi qui développe toutes sortes de projets ENR en Occitanie, … ©André Joffre

 

En 40 ans, André Joffre est devenu l’homme du solaire en France. Il a soutenu et continue d’encourager tous les développements du solaire. Il est activement impliqué dans les premières expériences d’autoconsommation collective en photovoltaïque, par exemple.

 

Mais, c’est en sa qualité de Président de l’organisme de certification des entreprises actives en énergies renouvelables, qu’il a livré ses réflexions, plutôt positives, sur la place des ENR dans France Relance, le plan de relance économique présenté par le gouvernement la semaine dernière.

 

Peu de mention des ENR dans le texte du France Relance

 

Pourtant, les ENR ne sont guère mentionnées dans le document France Relance. Les pompes à chaleur pour la décarbonation des procédés industriels figurent page 20, tout comme les chaudières biomasse en remplacement des chaudières charbon ou fioul dans l’industrie. Les mots solaire, photovoltaïque ou « énergie renouvelable » ne figurent pas dans le document.

 

Mais, assure André Joffre, il faut aussi écouter ce que disent les ministres. Tout d’abord, fait-il remarquer, les 30 milliards d’euros affectés à l’écologie dans le cadre du plan de relance vont permettre de parachever le financement de la Loi sur la transition énergétique et la croissance verte de 2015. Ségolène Royale disait alors qu’il fallait 15 milliards d’euros pendant deux ans pour financer la transition énergétique. Les voici, un peu tard, mais les voici tout de même.

 

Ensuite, souligne André Joffre, Barbara Pompili, ministre de la Transition Ecologique, a confirmé la trajectoire esquissée par la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie) pour le photovoltaïque : doublement de la capacité du parc installé d’ici 2023, puis doublement à nouveau en 2028.

 

4 Milliards d'euros pour les bâtiments publics

 

André Joffre se félicite que le France Relance prévoit 4 milliards en deux ans pour la réhabilitation des bâtiments publics. Il souligne en effet, premièrement, que les bâtiments publics n’étaient pas éligibles aux aides publics, et, deuxièmement, que depuis la création du Fonds Spécial Grands Travaux en 1982, aucun autre financement d’envergure n’a été dégagé pour la rénovation des bâtiments publics. Presque 40 ans plus tard, les besoins sont importants.

 

Selon lui, Jean Castex qu’il connaît bien – Prades, c’est tout près de Perpignan – veut s’appuyer sur les territoires. Il faut donc que les relais locaux se mettent en action et choisissent les investissements les plus efficaces dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

 

Le photovoltaïque et le solaire thermiques – qui sont éligibles dans le cadre de France Relance – conviennent particulièrement bien aux besoins d’un grand nombre de bâtiments publics.

 

Lutter vigoureusement contre les écodélinquants

 

L’ouverture d’un énorme marché risque d’aiguiser l’appétit des éco-délinquants, mais Qualit’Enr les traque et les poursuit en justice. Ces actions ne sont pas aussi efficaces qu’il le souhaiterait : la justice est lente à rendre ses décisions, les entreprises ont le temps de disparaître et de renaître sous une autre raison sociale. Mais Qualit’ENR fait de la lutte contre les éco-délinquants l’une de ses missions prioritaires.

 

La réforme du dispositif RGE mis en place par les Pouvoirs publics pour lutter contre les éco-délinquants aura un faible impact sur les entreprises qualifiées par Qualit’Enr. Certaines verront le nombre d’audits augmenter sur les technologies de prédilection des éco-délinquants.

 

« L’essentiel de la guerre contre l’éco-délinquance, explique André Joffre dans son éditorial du n°53 de Qualit’ENR Infos se réalise avec des échanges de données maintenant permis entre les acteurs des CEE et les organismes qualificateurs, afin de resserrer les mailles du filet et de sortir du marché les « margoulins » qui desservent la profession. Des malins qui tentent de s’infiltrer par le moindre interstice. Ainsi, en recoupant plusieurs signaux faibles, Qualit’EnR a démasqué de faux centres de formation aux EnR, qui délivraient de fausses attestations pour que des éco-délinquants puissent entrer dans le dispositif RGE ».

 

Les progrès spectaculaires du photovoltaïque

 

Enfin, André Joffre souligne que les objectifs de décarbonation de l’économie française vont être puissamment aidés par les progrès spectaculaires du rendement, de la puissance et de la fiabilité dans le temps des panneaux photovoltaïques.

 

Les meilleurs constructeurs mondiaux proposent désormais des panneaux dont la puissance unitaire atteint 600 Wc, voire 700 Wc avec des panneaux bifaciaux. Selon André Joffre, les panneaux photovoltaïques de 1000 Wc sont attendus d’ici 3 à 5 ans.

 

Par exemple, Longi Solar a produit le 8 septembre les premiers exemplaires de sa nouvelle gamme de panneaux HI-MO 5. Ce sont des panneaux verre/verre bifaciaux de 2256 x 1133 mm, utilisant des cellules M10 de 182 mm. Ils atteignent une puissance de 540 Wc en monofacial, dépassent 600 Wc en bifacial.

 

Solaire thermique : simplifier les procédures

 

En ce qui concerne le solaire thermique, André Joffre souligne qu’il existe une industrie française du solaire thermique. Le gouvernement veut aller vite, l’industrie française peut répondre rapidement et participer à une forte réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). A une condition, toutefois.

 

Il faut, demande André Joffre, considérablement simplifier les dossiers administratifs demandés par le Fonds Chaleur pour les projets solaires thermiques. Si le Fonds Chaleur est le véhicule administratif et technique utilisé pour évaluer les projets solaires thermiques dans le cadre de France Relance, le calcul du temps de retour, notamment, sera un obstacle au développement des projets.

 

Il faut, selon André Joffre, accepter une simplification pour débloquer les aides financières en faveur du solaire thermique dans les bâtiments publics et les bâtiments collectifs.

 


Source : batirama.com / Pascal Poggi

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