Grand Ouest: l'utilité publique du futur aéroport remise en cause

Une étude commandée par des élus opposés à la construction du futur aéroport Grand Ouest de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes, remet en cause de la déclaration d'utilité publique de cet ouvrage.

 

L'étude, réalisée par le cabinet néerlandais CE Delft, spécialisé dans les enjeux environnementaux, n'a abordé que la question économique, reprenant point par point l'étude réalisée en 2006 à la demande de l'Etat, avant les enquêtes publiques puis la déclaration d'utilité publique en février 2008.

 

"Un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes a été proposé parce que l'aéroport de Nantes Atlantique aurait été près d'atteindre sa capacité maximum (...) et nous avons trouvé qu'il pourrait se passer beaucoup de temps avant que la capacité maximum soit atteinte", explique CE Delft.

 

Selon eux, l'étude de 2006 s'était aussi appuyée sur des projections de prix du pétrole très inférieures à la réalité actuelle ainsi que des projections de croissance économique très optimistes. Ils avancent aussi que "la capacité de la piste n'est pas contrainte par le nombre de passagers mais par le nombre de vols" et qu'il suffirait qu'il y ait plus de gros porteurs pour s'adapter à l'évolution du nombre de passagers.

 

"Les coûts d'un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes excèdent les bénéfices", selon l'étude qui prône plutôt une adaptation de l'aéroport actuel avec de meilleurs accès et une nouvelle piste.

 

L'étude a été commandée par le CéDpa (Collectif des élus qui doutent de la pertinence de l'aéroport) dont font notamment partie le maire sans étiquette de Notre-Dame-des-Landes, Jean-Paul Naud, mais aussi le sénateur EELV Ronan Dantec et la conseillère municipale MoDem de Nantes Isabelle Loirat.

 

"Le rapport de l'Etat était pipeauté, il faut se remettre autour d'une table et abroger la déclaration d'utilité publique du projet", a estimé Ronan Dantec.

 

Le futur aéroport prévu pour 2017, dont la concession a été attribuée au groupe Vinci en décembre 2010, est soutenu par les collectivités locales socialistes, mais suscite l'opposition de plusieurs collectifs rassemblant des agriculteurs, des habitants et des militants anarchistes installés sur le site.

 

Source : batirama.com / AFP

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