Techniwood face à la crise : l’usine ferme, les chantiers sont livrés

Techniwood fabrique des panneaux Panobloc à Rumilly et gère des chantiers via l?entité Ecologgia : deux logiques complémentaires mais pas forcément en phase, notamment en période de crise sanitaire.

Légende : Panneaux Panobloc bruts avant incorporation des baies.© Techniwood

 

La crise sanitaire tombe mal. Selon Marc Lemaître, directeur général de Techniwood, le carnet de commandes est plein pour l’année 2020 et il dépasse de 50% celui de 2019 : « La demande de solutions constructives responsables et répondant aux défis du changement climatique était forte ».

 

Techniwood bénéficiait également de l’impulsion collective d’une nouvelle équipe, dédoublant l’offre historique en panneaux à base de plis de 30 mm par des panneaux à base de plis constitués par des tasseaux croisés de 50 mm.

 

« Désormais, 80% de la demande porte sur la gamme en 50 mm, d’autant qu’elle est couverte par les avis techniques qui précisent que l’épaisseur des tasseaux se situe dans une fourchette de 30 à 50 mm », explique Marc Lemaître. Explications : initialement, le recours à des tasseaux de 30 mm multipliait à épaisseur égale les plis, permettant d’atteindre une performance thermique supérieure à l’ossature bois classique.

 

Cependant, les tasseaux de 50 mm correspondent davantage à un standard du marché des fournitures en bois, ce qui facilite les approvisionnements, notamment en provenance de l’Allemagne ou de la Suisse, où cette section est courante.

 

« Cette section cadre également bien avec les possibilités d’approvisionnement en bois local, notamment en Bois des Alpes », précise Marc Lemaître qui ajoute : « Les ancrages mécaniques sont facilités, tandis que le Panobloc en trois plis correspond peu ou prou à une ossature bois standard de 145 mm, et le panneau en quatre plis à une ossature renforcée de 200 mm ». Du côté des isolants intercaler, le passage de 30 à 50 mm ne change rien car tout est fourni sur mesure.

 

 

Marc Lemaître, directeur général de Techniwood©Techniwood

 

Rumilly a continué de tourner

 

Le site de 12 000 m2 de Rumilly n’a pas cessé son activité depuis trois semaines, exploitant son stock dans un contexte spatial qui a permis de prendre les mesures de sécurité requises : « Nous ne travaillions pas en flux tendu et nous avons pu produire sur stock pour nos commandes, mais à présent, nous arrivons à la fin. Le goulot d’étranglement ne se situe pas sur le plan des composants de base comme les tasseaux ou les isolants, mais plutôt sur les nombreux composants d’ennoblissement comme les fenêtres, que nos fournisseurs ne nous livrent plus ».

 

Selon Marc Lemaître, Techniwood avait l’option de continuer pendant un certain temps à produire des panneaux bruts, mais cela n’aurait pas été pertinent en termes de logistique, y compris pour gérer dans un second temps sereinement une reprise de l’activité, sans compter l’inconvénient de l’immobilisation du stock. En conséquence, la fermeture du site a été décidée.

 

 

Groupe scolaire à Noisiel en arrêt (NZI Architecte) utilisant les produits de Techniwood

 

80 % des chantiers ont fermé

 

En aval, Marc Lemaître estime que 80% des chantiers de Techniwood et Ecologgia ont fermé il y a une dizaine de jours, sans qu’une réouverture ne soit intervenue depuis. Quelques chantiers continuent, cela dépend du choix des sous-traitants, notamment dans la capacité qu’ils ont de pouvoir se loger, se nourrir en ces périodes de confinement.

 

Par ailleurs, certaines entreprises générales prennent des dispositions pour organiser des livraisons sur les chantiers ou sur des dépôts afin de pouvoir gérer une reprise. « Mais on fait face à une complexité sans nom, et il n’y a pas d’autre solution que de gérer les chantiers au cas par cas. Il manque toujours des masques, du gel.

 

Parallèlement, alors que de nombreux chantiers sont fermés, se posent de nouveaux problèmes, comme la sécurité et le gardiennage sur chantier pendant ces périodes de confinement… Le casse-tête administratif de la gestion de ces situations inédites reste devant nous. Dans tous les cas, l’abondante littérature en provenance des organismes publics, des fédérations… permet aux entreprises de se conformer au jour le jour aux évolutions « réglementaires ». L’acceptation de ces règles par les effectifs des sociétés reste étonnante », estime Marc Lemaître.

 

« Actuellement, nous faisons un travail de pédagogie en direction de nos clients, et un assaut continu auprès de nos fournisseurs pour connaître leurs positions vis-à-vis d’un redémarrage », conclut un directeur général qui reste sur le pont. 

 

 

Autre chantier en cours et arrêté : le lycée Vaugelas de Chambéry qui vise une exceptionnelle performance E3C2, à l’aide d’une enveloppe en Panobloc. ©Techniwood

                 


Source : batirama.com/ Jonas Tophoven

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