Métropole du Grand Paris : 100 000 arbres et du solaire sur les toits existants

A deux mois de la fin du premier mandat du Conseil de la Métropole du Grand Paris, celui-ci lance trois projets : OpenData métropolitain, lutte contre la pollution atmosphérique et développement massif du photovoltaïque

 Annoncés lors des vœux de la Métropole du Grand Paris par son président Patrick Ollier, le 22 janvier, ces trois projets orientent l’activité de la prochaine assemblée de la Métropole du Grand Paris.

 

Née des articles12, 13 et 14 de la Loi 2014-58 du 27 janvier 2014 de Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles – dite loi MATPAM -, puis profondément modifiée par l’article 59 de la loi NOTRe (loi portant Nouvelle Organisation Territoriale de la République) du 7 août 2015, la Métropole du Grand Paris rassemble Paris et 131 communes des départements de la petite couronne, soit plus de 7 millions d’habitants.

 

A peine élu en mai 2017, Emmanuel Macron annonçait vouloir réformer la Métropole du Grand Paris dès 2018, après une concertation lancée à l’automne 2017. Il n’en a rien fait, mais la vague menace d’une réorganisation aux contours indéfinis plane toujours sur la plus importante Métropole française, la seule de rang mondial. Elle rassemble autant d’habitant que les 10 autres métropoles françaises. Le projet de fusion des départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine, auquel le gouvernement n’a toujours pas donné son accord, vise à constituer objectivement une antimétropole.

 

Depuis janvier 2016, la Métropole du Grand Paris (MGP) existe tout de même et agit efficacement dans quatre domaines principaux : l’amélioration du cadre de vie, la réduction des inégalités, le développement d’un modèle urbain, social et économique durable et le renforcement du rayonnement de la métropole.

 

Inventons la Métropole

 

La MGP est principalement connue pour son appel à projets « Inventons la Métropole du Grand Paris ». La première mouture, lancée en Octobre 2016, associait aménageurs, architectes, promoteurs, investisseurs, exploitants et start-up. Elle a débouché sur 77 projets lauréats, qui devraient à terme, générer 70 000 emplois, près de 11 milliards d’Euros d’investissements privés pour aménager 2,6 millions de m² et construire 18 000 logements.

 

Les 23 lauréats de la seconde itération du concours « Inventons la Métropole » ont été désignés en juin 2019. Les 27 sites présentés par les maires avaient suscité des réponses de 224 équipes candidates. Cette seconde version débouchera sur la construction de 3200 logements, 66 000 m² de bureaux, 47 000 m² de commerces et 63 000 m² de locaux d’activités.

 

 

Avant / Après : Certains des projets lauréats portent sur le réaménagement de lieux historiques protégés, comme la gare Lisch, construite en 1878 au pied de la Tour Eiffel pour l’exposition universelle, puis démontée et rebâtie à Asnières. Aujourd’hui inoccupé, le bâtiment devrait devenir la « Cité du Voyage et de l’Entreprenariat », selon le projet lauréat présenté par Nacarat et Morning Coworking, assistés de CAWA Architectes, JAAG Architectes, Antoine Monnet et Martin Brunelle (Architecte du Patrimoine). ©MorningCoworking / Eiffage

 

 

D’autres projets lauréats valorisent des sites ingrats, comme le Pôle Gallieni à Bagnolet, à proximité immédiate de l’échangeur de l’autoroute A1. Baptisé Plan Large, le projet lauréat du Groupe Giboire, avec les architectes ARCHI5 et une série d’associations de Bagnolet, envisage la construction d’un lieu consacré à la création audiovisuelle.

 

D’autres encore, comme le site de la Faïencerie à Bourg-la-Reine, à 5 minutes à pieds de la gare du RER B, correspondent davantage à des opérations immobilières classiques : un peu de démolition, puis construction, en l’occurrence par Altarea Cogedim, de logements haut-de-gamme, d’un pôle médical et de commerces autour d’un parc d’un hectare.

 

Dans tous les cas, ce qui a assuré le succès des deux phases de l’appel à projets « Inventons la Métropole » est la sécurisation du foncier. Les municipalités n’ont proposé que des sites, dont elles maîtrisaient le foncier et pour lesquels les droits à construire étaient acquis.

 

Dernière ligne droite

 

La MGP a mené à bien plusieurs autres projets exemplaires, mais dans les deux derniers mois d’exercice de l’actuel Conseil de la MGP, trois nouveaux programmes sont lancés. L’idée est de les faire progresser suffisamment pour qu’ils puissent être repris par le Conseil qui sera issu des prochaines élections municipales.

 

Le premier projet – Massifier le déploiement du Photovoltaïque – va fonctionner sur le même principe que le concours Inventons la Métropole. Les Maires vont choisir des sites, sur des toitures, au sol, des copropriétés et des propriétaires privés pourront également proposer leurs propres toitures. Les sites seront examinés et sélectionnés par la MGP qui lancera alors un AIP (Appel à Initiative Privée) pour équiper ces emplacements de centrales photovoltaïques. La MGP espère deux à trois réponses par site. Le but est d’accélérer la solarisation – photovoltaïque, mais aussi thermique – du patrimoine immobilier existant dans le périmètre de la MGP.

 

Le second projet envisage la structuration des données publiques produites dans la MGP en un format OpenData, puis leur mise à disposition à travers des API (Interface de programmation d’applications) ouvertes pour que des entreprises les utilisent, proposent des services, etc.

 

Troisième projet enfin, dans les zones les plus polluées, la MGP veut créer des puits de carbone pour résorber la pollution. Cela devrait prendre deux formes. Tout d’abord, la MGP envisage de planter 100 000 arbres, une méthode low-tech, mais éprouvée, d’absorption et de stockage du carbone. Ensuite, elle lancera un appel à projet pour faire émerger des solutions plus rapides de captation et de stockage des polluants : particules fines, NOx, CO2, etc.

 

 

Il existe déjà quelques idées, comme l’utilisation d’oxyde de titane sur le revêtement des façades, trottoirs et chaussées pour capter et transformer les polluants en composants inoffensifs ou encore l’arbre à mousse de la start-up allemande Greencity Solutions qui filtre les polluants. Le projet de la MGP fournira l’occasion de les expérimenter de manière massive. ©GreenCity Solutions


Source : batirama.com / Pascal Poggi

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