Chape sèche : préparez un sol rapidement !

La chape sèche est simple à mettre en ?uvre et convient bien à la rénovation de sols anciens. Elle permet de rattraper des sols inégaux.

 

Encore peu utilisée, la chape sèche s’est développée dans les années 1990 et convient surtout au marché de la rénovation. On la trouve aussi de plus en plus en neuf dans les maisons type ossature bois, elle permet d’apporter une isolation phonique et/ou thermique.

 

Ses avantages les plus importants résident dans sa mise en œuvre qui ne nécessite pas d’eau et qui est rapide. Il est possible de marcher dessus juste après la pose et le revêtement peut être mis en place dans les 12 à 24 h s’il y a eu collage.

 

Seulement 25 kg/m2

 

Cette chape est plus légère qu’une solution classique : de l’ordre de 25?kg/m2 sans la couche de ragréage. En rénovation, il faut toutefois faire attention à son épaisseur, surtout si elle inclut une couche d’isolation, ce qui peut gêner au niveau des portes et vis à vis de la hauteur sous plafond.

 

Les solutions sont ­proposées par des fabricants de plaques de plâtre, de plaques de gypse et de panneaux de particules. Ce sont des systèmes sûrs : ceux visés par un Avis technique font partie de la liste verte de la C2P* (c’est-à-dire qu’ils ne font pas partie des produits mis en observation).

 

* Commission prévention de la mise en œuvre de l’Agence Qualité Construction

 

 

AVIS D’EXPERT

 

Patrick Beaunier
Expert conseil BTP Socabat

 

« Peu de désordres constatés »



En tant qu’expert, je n’ai rencontré qu’un désordre sur une chape sèche en vingt-huit ans. La chape était posée sur un remplissage en paillettes de vermiculite enrobées de bitume, un matériau compressible, qu’il fallait étaler et compacter à la mise en œuvre.

 

Un ballon de 150 litres posé sur le plancher a provoqué un tassement du remplissage juste sous le ballon. Le ballon n’étant plus à plat, il a entraîné la rupture des canalisations d’eau qui l’alimentaient, avec un dégât des eaux à la clé.

 

Il ne faut donc pas poser de charges lourdes ponctuelles sur ce type de plancher chape sèche. Un article du DTU 51-3 sur les planchers bois précise d’ailleurs qu’il ne faut pas poser de baignoire sur une chape sèche de ce type.

 

Dans certains procédés à base de plaques de plâtre ou de fibre ciment, le remplissage se fait avec des billes d’argile expansée, de la pierre ponce ou des granulats de béton cellulaire. Ces matériaux ne sont pas compressibles et ne présentent pas le même risque que la vermiculite enrobée de bitume. Ils sont donc plus sûrs de ce point de vue là.

 

Il faut également s’assurer au préalable que le plancher ancien est stable et ne risque pas de s’effondrer ultérieurement. Il peut être déformé, les poutres peuvent présenter une flèche, mais l’ensemble doit être stable. Enfin, en cas de chape sèche sur support bois, il faut prendre des dispositions pour assurer l’étanchéité à l’eau sur la chape sèche.

 

En cas de souci, l’eau ne doit pas pouvoir aller détériorer le plancher bois en-dessous, sous risque d’effondrement par la suite.

 

Solution n° 1 : Pose sur un sol plan

 

 

En rénovation ou en neuf, la chape sèche va permettre de créer un sol prêt à recevoir le revêtement final très rapidement.

 

La chape sèche se constitue de deux plaques (plâtre, gypse, ciment, bois) préassemblées ou à poser séparément sur le chantier formant un support prêt à recevoir le revêtement de sol. Une épaisseur de polystyrène, de fibres de bois ou de laine de roche comprimée, ou une bande résiliente, peuvent venir apporter une isolation thermique et/ou phonique en plus.

 

Si le sol est en bon état et parfaitement plan, il peut recevoir directement les plaques. Dans le cas de sols maçonnés ou sur un sol en pleine terre, il faut prévoir une protection contre l’humidité (film polyane ou en polyéthylène qui remonte sur les côtés au moins jusqu’au niveau du revêtement final, traitement des murs).

 

Pour des plaques simples, la pose se fait en deux couches, collées et vissées ou agrafées, avec les joints en quinconce pour chacune des couches et entre elles. Quand les plaques sont préassemblées par le fabricant, elles présentent un débord qui forme feuillure.

 

L’assemblage se fait alors par collage et vissage sur cette feuillure. Un espace doit être prévu sur le pourtour de la pièce et recevra, selon les systèmes, une bande résiliente ou du mastic. Une fois finie, la chape peut recevoir un revêtement type moquette, dalles plastiques, parquet collé ou stratifé, carrelage.

 

En cas de revêtement souple, il faut prévoir un léger ragréage pour éviter les marques au niveau des joints.

 

Intérêts :

pose rapide. N’apporte pas d’eau. Permet la pose du revêtement dès le séchage de la colle (une douzaine d’heures).

Limites :

perte de hauteur en rénovation, surtout avec une isolation supplémentaire.

 

Solution n° 2 : Pose

avec ragréage

 

 

Si le plancher d’origine est inégal, un ragréage sec à base de granules va permettre de retrouver un niveau plan.

 

Dans certaines rénovations, le sol, notamment un plancher bois, peut présenter des déformations trop importantes pour recevoir directement les plaques de la chape sèche. Le ragréage se fait alors grâce à des granulés incompressibles, en béton cellulaire, roche volcanique ou billes d’argile expansée, selon les fabricants.

 

Si le plancher est disjoint, il faut s’assurer que les granulés ne pourront pas fuir par  des interstices, grâce à la pose d’un film non tissé, d’un papier bitumé ou au rebouchage des trous et fentes à l’aide de mortier adhésif.

 

L’épaisseur de la couche de granules doit être au minimum de 2 cm et ne doit pas dépasser une quinzaine de cm. Au-delà, des panneaux de polystyrène serviront à faire un premier comblement. Les granulés sont répandus sur le sol et égalisés grâce à deux ­règles de guidage et une règle de tirage.

 

La pose de plaques se fait ensuite comme pour le sol plan. Elle peut être également faite à l’avancement de l’égalisation. Gaines d’alimentation et de fluides peuvent être noyées dans les granules, à condition d’être recouvertes d’au moins 10 mm.

 

Intérêts :

pose sur des planchers inégaux, rapide et sans eau. Permet la pose du revêtement dès le séchage de la colle (une douzaine d’heures).

Limites :

bien s’assurer qu’il ne peut y avoir de fuites des granules. Perte supplémentaire de hauteur à cause de l’épaisseur des granulés.

 

Solution n° 3 : Quelques points singuliers

 

 


Intérêts :

permet des poses plus esthétiques, dans des conditions plus larges que le cadre strict du CPT.

Limites :

pose non réglementaire, demande une extension d’assurance pour que le chantier soit couvert.

 

 

INFOS PRATIQUES

 

La réglementation



La chape sèche n’est pas une technique dite courante, il n’y a donc pas de DTU la concernant, même si certains aspects peuvent être couverts par le DTU 51-3 “Planchers en bois ou en panneaux dérivés du bois”. Les principaux systèmes sur le marché sont couverts par un Avis technique du CSTB que l’on peut trouver sur le site www.cstb.fr.

 

 

Source : batirama.com / Corinne Montculier

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