IFA 2019 à Berlin : tout le monde veut une part du marché du Smarthome

Venu d?horizons différents ? électroménager, informatique personnelle, télécommunications, gadgets connectés, ? -, un nombre croissant d?industriels proposent des solutions domotiques complètes.

Second jour du salon IFA, avec la visite déjà effetuée de 5 pavillons : il en reste encore plus d’une dizaine. Un premier constat saute aux yeux, la plupart des exposants ont une foi inébranlable dans le développement du marché du Smarthome.

 

 

 

La nouvelle tablette Lenovo Smart Yoga fonctionne sous Android 9.0. C’est à la fois une tablette classique et un centre de pilotage d’un Smarthome équipé d’appareils connectés fournis par Medion ou ses partenaires. ©PP

 

Lenovo joue l’ouverture

 

Sur le salon, sont présentes plusieurs dizaines d’offres domotiques intégrées. Issues de divers horizons, elles n’émanent pas de spécialiste de la domotique et reposent avant tout sur des solutions de communication propriétaires ou bien sur des communications Cloud to Cloud.

 

Clairement, leurs promoteurs, sûrs de leur puissance ou bien novices dans ce domaine, n’ont pas toujours pris conscience de l’intérêt de l’interopérabilité pour satisfaire les besoins du client final et faciliter le travail des installateurs.

 

Commençons par Lenovo, qui joue plutôt l’ouverture. Ce puissant industriel chinois, connu pour avoir acheté en 2005 l’activité des ordinateurs portables ThinkPad à IBM, est également propriétaire de Medion depuis 2011 et des téléphones Motorola depuis 2014.

 

Une offre smarthome pour trois marques

 

Présentes sur un stand commun, les trois marques mettent en avant une offre Smarthome avec communication en WiFi et en ZigBee. La nouvelle tablette Lenovo Smart Yoga fait office de centrale de pilotage des appareils Medion. Elle communique en WiFi avec la box internet du logement, puis par internet avec le Cloud Lenovo.

 

Celui-ci parle avec le Cloud Medion qui renvoie les ordres vers le logement, à travers la box internet, en Wifi ver la box Medion ou directement vers des appareils Medion, comme les téléviseurs, par exemple. L’offre domotique Medion, qui n’est pas encore disponible en France, mais la marque y pense, compte littéralement des dizaines de produits.

 

Ils sont soit disponibles sous la marque Medion – ampoules, rubans de LEDs, caméra IP, prises connectées, alarmes, contacts de feuillure pour portes et fenêtres, … -, soit proposées par des partenaires de Medion. Huit des appareils Medion sont ainsi compatible avec le gestionnaire d’énergie innogy Smarthome grâce à une communication en Bluetooth entre l’app Innogy ou l’app Medion tournant soit sur un smartphone (Motorola), soit sur une tablette, dont la toute nouvelle Lenovo Smart Yoga.

 

Le nouveau robinet thermostatique et tous les appareils domotiques Medion sont compatibles avec une commande vocale Amazon Alexa ou Google Assistant. Clairement, Apple et Siri sont en retard sur leurs deux principaux concurrents. Peu d’exposants mentionnent une compatibilité avec Apple HomeKit.

 

 

 

Medion propose une vanne thermostatique, baptisée MD 93310, connectée, à piles, avec communication en Zigbee 3.0 (couche de transport + couche applicative). Son réglage de température s’étend de 5 à 28°C. Elle communique avec le thermostat connecté Medion, qui parle lui-même à la tablette Lenovo Smart Yoga en WiFi. ©PP

 

Sharp s'aventure dans la réalité augmentée professionnelle

 

Comme Lenovo, Sharp se constitue un portefeuille de marques et d’appareils de plus en plus étendu. Fin 2018, Sharp a acheté un peu plus de 80% de l’activité ordinateurs portables de Toshiba. Rebaptisée Dynabook et filialisée, cette entreprise expose sur le stand Sharp à IFA 2019, aux côtés des solutions de climatisation, des téléviseurs, des épurateurs d’air et de tout l’électroménager Sharp.

 

Dynabook présente notamment une solution de lunettes à réalité augmentée, dirigée vers les entreprises. Baptisée dynaEdge, ces lunettes connectées à Réalité Augmentée (AR pour Augmented Reality) sont destinées à accroître la productivité des entreprises.

 

Dynabook envisage notamment un scénario dans lequel un expert assiste des équipes sur le terrain. Ce qui se prête particulièrement bien aux activités de dépannage de la climatisation multisplit à détente directe de Sharp, par exemple. Un technicien sur le terrain arbore les lunettes, un expert au bureau voit la même chose que le technicien et le guide dans ses gestes.

 

Les lunettes peuvent aussi afficher la documentation technique sur leur écran de 1280 x 720 dpi de résolution. Elles peuvent aussi enregistrer un film vidéo de l’intervention pour apporter la preuve des tâches effectuées. Dynabook pousse également ses lunettes AR comme un instrument idéal de formation à des tâches et techniques complexes.

 

Des kits de développement d’application sous dynaEdge – comprenant les lunettes et le mini PC mobile – sont disponibles pour 2 899,99 ou 2 399,99 €.

 

 

Les lunettes AR dynaEdge de DynaBook (Sharp) se composent de deux appareils : les lunettes proprement dites et un mini-ordinateur dynaEdge  DE-100 sous Windows 10 Pro (boîtier blanc rectangulaire dans l’image ci-dessous) équipé de 8 GB de mémoire vice, d’un SSD de 256 GB, d’un lecteur d’empreintes digitales, d’une prise USB C et d’un port pour carte SD. Il fournit aux lunettes leur puissance d’analyse et de traitement. ©PP

 

 

 

 

Sharp est également l’un des nombreux exposants proposant des solutions d’épuration d’air à IFA. Elles se contentent d’épurer l’air intérieur ou bien ajoutent la fonction humidification et ventilation. Une bonne vingtaine d’épurateurs différents sont disponibles chez Sharp, différant non-seulement par les fonctions prises en compte, mais aussi par le débit d’air qu’ils sont en mesure de traiter. Naturellement, ils sont connectés en WiFi et préviennent lorsqu’une maintenance ou un changement de filtres est requis. ©PP

 

 

 

 

Huawei met en avant son offre Smart fonctionnant principalement à l’aide d’un protocole de communication sans fil propriétaire. La division de Huawei qui s’occupe de cette activité est toutefois capable de répondre à des appels d’offres, notamment en tertiaire, en intégrant aussi des protocoles de communication ouvert, dont ZigBee 3.0, sans que cela fasse partie d’une offre sur catalogue. ©PP

 

Et l’interopérabilité dans tout ça ?

 

Huawei, l’un des principaux industriels mondiaux des télécommunications, propose lui-aussi une offre Smart, à la fois pour le logement et pour le tertiaire. L’entreprise a commencé par développer des bornes d’accès à la 4G et des répéteurs WiFi pour les locaux mal desservis.

 

Partant de cette gamme, l’entreprise a développé des terminaux Smarts classiques : ampoules, prises électriques, des caméras IP, etc. Ensuite, elle a ouvert son univers à des partenaires capables de lui apporter les appareils qui manquent dans son offre baptisée Huawei HiLink Smart Home Solution.

 

Cette offre se compose du Cloud Huawei + Application Huawei HiLink pour iOS (Apple) et pour Android + Produits Huawei Connect + Hardware des partenaires. Les produits exposés sur le stand Huawei étaient équipés de prises électriques américaines ou britanniques. Il ne semble pas que cette offre soit déjà disponible sur le marché français. Mais ce n’était pas très clair : la division de Huawei qui développe cette offre ne communique pas, nous dit-on.

 

 

 

L’offre domotique Huawei HiLink Smart Home Solution est naturellement compatible avec les assistants vocaux de Google et d’Amazon. ©PP

 

 

Pour compléter et étoffer son offre domotique, Huawei s’entoure de partenaires auxquels il donne accès à son protocole de communication propriétaire. ©PP

 

La futilité du jour

 

IFA est un salon à la fois très professionnel, mais aussi extrêmement futile. On y trouve toutes sortes de choses, dont des imprimantes pour ongles proposées par O’2Nails. Il faut une application pour smartphone iOS ou Android et une imprimante pour ongles fonctionnant sous Android.

 

O’2Nails en propose trois de tailles et de vitesse d’impression croissante. Elles sont toutes équipées de la même cartouche, capable d’imprimer 800 ongles. L’utilisateur ou utilisatrice peut imprimer sur ses propres ongles ou sur des faux ongles. S’il imprime sur ses propres ongles, il faut les scanner au préalable pour que l’imprimante s’adapte à leur forme.

 

Ensuite, soit on choisit un dessin parmi les milliers disponibles dans la base de données O’2Nails en ligne, soit on conçoit son propre dessin : il y a un tutoriel pour ça, en 20 langues ! Il ne reste plus qu’à imprimer en insérant le doigt dans l’imprimante.

 

 

 

0’2Nails indique que, selon la nature de l’activité quotidienne de la personne qui imprime ses ongles, l’impression dure plusieurs semaines. Pour des plombiers, par exemple, leur activité sur les chantiers pourrait nuire à la tenue de l’impression dans le temps. ©PP

 

 


Source : batirama.com / Pascal Poggi

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