Saint-Martin: le plan de prévention des risques naturels bientôt appliqué

A Saint-Martin, dévasté il y a deux ans par l'ouragan Irma, le plan de prévention des risques naturels ne fait pas l'unanimité mais sera appliqué par anticipation dans les prochains jours, a annoncé la préfecture.

Alors que le conseil territorial de la petite collectivité des Antilles a rejeté le 17 juillet ce plan de prévention des risques naturels (PPRN) et son application par anticipation, la préfète de Saint-Martin Sylvie Feucher a annoncé qu'elle prendrait d'ici à quelques jour un arrêté d'approbation par anticipation, afin qu'il puisse dès à présent s'appliquer aux nouvelles constructions de l'île.

 

"On ne peut plus faire attendre les gens plus longtemps", avait-elle expliqué lors d'une récente réunion publique. Lors de sa visite officielle à Saint-Martin en septembre 2018, Emmanuel Macron avait demandé que soit révisé rapidement ce PPRN, qui datait de 2011, afin de prendre en compte les effets d'Irma en termes de submersion marine notamment.

 

Le nouveau plan a notamment redéfini les zones à risques (notamment de submersion), et surtout des zones, en bord de mer, où toute reconstruction sera interdite, mais la carte de zonage notamment ne convient pas à la Collectivité. L'adoption du nouveau PPRN est prévue en décembre.

 

L'enquête publique se poursuit malgré l'avis négatif du conseil territorial

 

L'avis négatif du conseil territorial, qui est consultatif, n'empêche pas la poursuite du processus. "Maintenant on passe à l'enquête publique", qui se poursuivra jusqu'en décembre, a dit la préfète. Pour elle, "rien n'est figé, les zones peuvent être déclassées sous conditions. (...) Le PPRN protège le président de la Collectivité, l'Etat et les habitants. Il n'y aura pas d'expropriation. A chaque fois que l'on peut aider, on aide, au cas par cas", a-t-elle dit.

 

Mais pour Jean-Raymond Benjamin, élu de la majorité et président de la commission de l'aménagement du territoire au sein de la Collectivité, les conclusions et les préconisations du plan ont été élaborées sans prendre en compte l'expérience et l'histoire des familles saint-martinoises: "C'est une aberration de la part de ceux qui l'ont rédigé. Ils n'ont pas cherché à comprendre et à analyser la réalité saint-martinoise".

 

Pour le président de la Collectivité Daniel Gibbs, le document "soulève bien des questions et des inquiétudes". Il a décidé de proposer une concertation alternative. "Le but est de travailler à des solutions nourries d'avis d'experts qui maîtrisent les réalités du territoire et l'expérience du terrain".



Source : batirama.com

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