Logements en Outre-mer: "Nous n'avons pas été à la hauteur des enjeux"

"Nous n'avons pas été à la hauteur des enjeux" en matière de logements en Outre-mer, a reconnu la ministre des Outre-mer Annick Girardin, lors du lancement d'une grande concertation sur le sujet.

Evoquant "une responsabilité collective", la ministre a souligné que "les objectifs n'ont pas été atteints. Depuis 2016, nous nous éloignons des 10.000 logements neufs ou à réhabiliter que l'Etat se propose de financer" dans les Outre-mer, a-t-elle souligné.

 

"Les offres de financements de l'Etat sont toujours là, mais en face, la demande a baissé continuellement : 9.267 en 2017 et 8.508 en 2018", a-t-elle ajouté. Accompagnée du ministre du Logement Julien Denormandie, elle a lancé une "grande conférence logement", devant un parterre d'élues ultramarins, pour déboucher en juin sur un nouveau "plan logement Outre-mer 2019-2025".

 

Cette concertation aura lieu sous forme d'ateliers nationaux et locaux, organisés jusqu'en mai. Mme Girardin a mis en avant "des causes conjoncturelles"qui "ont pu retarder certains projets immobiliers, qu'elles soient politiques (mouvement social en Guyane en mars et avril 2017, à Mayotte et à La Réunion en 2018) ou naturelles (les ouragans dévastateurs de septembre 2017)", mais aussi des causes "structurelles".

 

Normes et matériaux inadaptés

 

Elle a cité "des mesures nationales trop éloignées de nos concitoyens ultramarins", dont 80% des ménages sont éligibles à des minima sociaux, "des normes et des matériaux inadaptés créant un réel surcoût", et "des problématiques de désamiantage et de normes parasismiques rendant les réhabilitations inabordables".

 

Interrogé sur la suppression en 2018 de l'Aide personnalisée au logement sur l'accession à la propriété (APL-accession), très décriée dans les territoires ultramarins, Julien Denormandie a reconnu que cette suppression n'avait "pas eu les mêmes impacts sur les territoires ultramarins que sur les autres territoires".

 

Cette APL-accession, qui bénéficiait aux ménages modestes, "permettait de réhabiliter des logements insalubres et permettait de faciliter l'accession à la propriété. On est en train de travailler pour trouver une alternative qui soit plus performante", d'ici fin mars, a-t-il assuré.



Source : batirama.com

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