Pont de Ré: le chantier du câble rompu s'avère "complexe"

Le chantier de restauration du pont de l'île de Ré, après la rupture récente d'un câble due à la corrosion, durera de début décembre à début février, en raison de travaux particulièrement "complexes".

La vitesse restera réduite à 50 km/h (au lieu de 80 km/h habituellement) et la circulation sera interdite aux engins de plus de 38 tonnes pendant les travaux mais en aucun cas interrompue, sur l'ouvrage de 2,9 km de long, le deuxième plus long de France, ouvert il y a 30 ans.

 

"Le risque de rupture d'un autre câble est faible mais le principe de précaution a été poussé à l'extrême" pour les travaux, a expliqué Lionel Quillet, président de la Communauté de communes de l'île de Ré et vice-président du département de Charente-Maritime, propriétaire de l'ouvrage.

 

Les ouvriers devront se construire une cage de protection en métal à l'intérieur du pont, dans le voussoir. Et ils devront attacher les câbles par paquet de six, pour limiter le risque de coup de fouet en cas de rupture.

 

Un système de surveillance acoustique

 

Un système de surveillance accoustique "écoutera" les câbles pour détecter les micro-ruptures, tandis qu'un sondage par ultrasons repérera si un ou des torons (assemblage de brins métalliques) ont déjà cédé. Il est également envisagé qu'un drone vole à l'intérieur pour surveiller l'ouvrage pendant les travaux.

 

Le changement de câble pourra commencer. Celui-ci mesure environ 15 cm de diamètre et 220 m de long. Le coût total de l'intervention, 2 millions d'euros, sera "payé par les automobilistes" via le péage, selon l'élu. Le 13 septembre, la rupture d'un des 236 câbles de tension du pont de l'île de Ré avait été constatée et la cause identifée: la corrosion.

 

Celle-ci avait attaqué de la mousse de polyuréthane, injectée "pour une raison inconnue" autour du câble avant qu'il ne soit coulé dans le béton. "Cette mousse a concentré un peu d'eau qui a corrodé le métal. C'est une malfaçon exceptionnelle, du jamais vu", a estimé Pierre-Marie Audouin-Dubreuil, directeur général des services du département.

 

"Plus de 30 ans après les travaux, il y a prescription de responsabilité du constructeur (Bouygues Travaux Publics) mais cela pose problème : y a t-il eu d'autres gaines comblées à la mousse" sur l'ouvrage ? Le département mène une étude, qui mobilisera le Réseau scientifique et technique (RST) de l'Etat, pour voir comment détecter ce type de malfaçon.



Source : batirama.com

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