Etude : les pathologies s'accroissent sur le BBC

Une étude de l?AQC constate que les performances des logements BBC ne sont pas toujours au rendez-vous? Les pathologies sont pourtant connues des constructeurs.

 

Le 13e rendez-vous Qualité Construction, organisé à Paris La-Défense, a permis de prendre connaissance des études menées par l’AQC sur des logements BBC récemment réalisés. L' observatoire de la construction BBC a été présenté par Marc Ducourneau, directeur général de l’association Qualité Construction

 

« Les études dénoncent des problèmes d’installation, de coordination entre les entreprises, voire des travaux refaits trois fois… mais qui ne remontent jamais jusqu’aux assurances ! » explique le responsable.

 

A dire vrai, les pathologies rencontrées ne sont pas vraiment nouvelles : des moisissures dues à des bâtiments ultra-étanches dont la ventilation n’a pas été correctement réalisée, par exemple. Certes déjà existants et connus, ces sinistres sont cependant plus graves qu’auparavant.

 

Par ailleurs, on constate le rôle grandissant des utilisateurs qui traduisent les performances en résultats. « Les performances passent par la gestion, l’entretien et l’usage faits des équipements et du bâtiment par ses occupants, indique et c’est surtout cela qui est nouveau » ajoute Marc Ducourneau

 

Selon Dominique Cena, président de CICF-Construction, les attentes des occupants concernent les consommations, alors que les calculs sont faits sur un mode conventionnel, ne correspondant pas aux espérances. « Il est nécessaire de leur fournir des instruments de mesure au-delà du simple compteur afin qu’ils puissent vérifier leurs consommations poste par poste et corriger ainsi leur mode de vie ».

 

Ceci oblige le professionnel à entrer dans une culture de résultats déclinée sur plusieurs points : une nouvelle conception, une simulation des consommations en amont, une méthodologie de réalisation qui induit une surveillance de la bonne exécution des contrats de chacun, jusqu’à la mise en service.

 

« Les missions de chacun doivent être mieux définies et bien exécutées : il faut sortir du flou actuel sur ce plan, précise Dominique Cena. Il va falloir que les concepteurs et les réalisateurs rencontrent les utilisateurs, afin de leur expliquer ces nouveaux outils de mesure, ainsi que l’obligation d’entretien de leurs équipements nécessaire à la garantie des performances ».

 

Pour l’architecte Claude Bucher, tous les partenaires de la maîtrise d’œuvre sont passés d’une obligation de moyens à une obligation de performances, avant d’arriver aujourd’hui à une obligation de résultats. « L’aspect qualitatif d’un bâtiment et sa pérennité passent aussi par l’usage, ce qui implique que l’occupant ait un comportement citoyen.

 

Par ailleurs les maîtres d’œuvre font des prescriptions qui doivent être respectées par les entreprises d’exécution : le couple concepteur-entrepreneur va devoir fonctionner. Enfin, il serait temps, à l’instar de la Suisse, que nous sachions enfin fonctionner en coût global qui doit être calculé sur une dizaine d’années, comprenant l’entretien : en France on ne calcule les performances que pour le jour de la réception ! ».

 

Source : batirama.com  / Michèle Fourret

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