GRDF vise un verdissement complet des réseaux gaz

GRDF s?est fixé un objectif ambitieux : fournir un gaz 100% renouvelable à l?horizon 2050. Décryptage d?un séminaire qui s?est tenu sur la question.

GRDF a retenu deux éléments essentiels du débat public sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). En premier lieu, une volonté très claire d‘accélérer le développement des énergies renouvelables et, notamment, de la géothermie et du biogaz.

 

Le second point porte sur la capacité de concilier une vision expert avec les attentes de la société dans les politiques publiques. Ce point intègre un attention très importante à porter sur la complémentarité des énergies et la gestion des coûts pour une Transition Energétique socialement juste.

 

Une Transition Energétique qui vise deux objectifs : une division par 2 des dépenses énergétiques et la neutralité carbone. Pour sa part, le gaz n’est pas hégémonique mais il est important puisqu’il représente 40% des besoins en énergie des bâtiments. Sont en effet équipés en gaz (pour le chauffage et souvent  aussi pour l’ECS) une maison individuelle sur trois, un appartement sur deux et un m2 industriel ou tertiaire sur deux.

 

Le gaz, socle du mix énergétique français

 

A l’heure actuelle, la puissance énergétique appelée en France peut aller jusqu’à 330 GW et les besoins du pays sont 4 fois plus importants en hiver qu’en été. Or, il est compliqué de répondre à ces pics avec une énergie non stockable comme l’électricité. Les infrastructures de transport et de stockage restent ainsi des éléments clés pour assurer l’équilibrage offre/demande, notamment lors des pointes de froid.

 

Cette situation rend incontournables les énergies stockables telles que le gaz, le bois, les réseaux de chaleur (le fioul ou le charbon étant voués à disparaître) dans le mix énergétique. Par ailleurs, face à ces pics de 330 GW, l’électricité ne peut fournir qu’entre 95 et 100 GW, tandis que le gaz peut livrer une puissance équivalent à 3 fois celle du parc nucléaire français, d’où la solidité de son apport dans le mix.

 

A cela s’ajoute l’obligation de la rénovation des bâtiments. En effet, les bâtiments du parc privé offrent une consommation moyenne de 240 kWh/m2/an. Or, la Transition Energétique impose que cette consommation passe à 80 kWh/m2/an, correspondant au label BBC. Or, alors que les pouvoirs publics visent 1 million de logements BBC en 2020, seuls 30 000 ont été labellisés en 2017. D’où l’importance de la complémentarité des énergies.

 

Obligation de verdissement

 

Reste que se pose le problème des émissions de carbone. D’où l’obligation de « verdissement » du gaz. Les gaz renouvelables sont issus de trois principales filières. La première est la méthanisation. La France a la chance de disposer d’un territoire agricole assez vaste permettant d’obtenir un potentiel d’environ 140 TWh, accessible facilement. Pour l’heure, l’objectif est de 24 TWh d’ici à 2030. 50 000 agriculteurs sont concernés, sur tous les territoires de l’hexagone qui voient d’un bon œil cette possibilité de valorisation nouvelle.

 

6 TWh doivent être produits en 2018, tandis que GRDF a en portefeuille des projets portant à une puissance de 8 Th.  Le gazier estime que les défauts de jeunesse des premières heures sont loin derrière et que la France est désormais en phase d’industrialisation dans ce secteur.

 

Deux autres vecteurs d’énergie gaz renouvelable sont en phase d’expérimentation : la pyrogazéification, permettant de produire à partir de matière organique un gaz appelé le syngas, qui ne génère pas de particules fines, et le power-to-gas, procédé de conversion d’électricité renouvelable en gaz de synthèse. Ces deux procédés seront considérés comme matures en 2050.


Source : batirama.com/ Michèle Fourret

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