Services bancaires : les artisans mécontents

Absence de dialogue, augmentation des frais bancaires, restriction de l?accès au crédit? le torchon brûle entre les artisans et leurs banquiers?

 

Selon une étude*, 23% des entreprises artisanales du bâtiment ont rencontré des difficultés de trésorerie en 2011… et 22% d’entre-elles ont été laissées sans solution par leur banque principale pour répondre à ces difficultés. Des chiffres qui affolent la Capeb, organisation professionnelle des artisans du bâtiment. Et selon le président Patrick Liébus « un quart des entreprises qui ont rencontré des difficultés n’avaient besoin que de 10 000 euros. »

 

Globalement, le syndicat constate la dégradation des relations entre ses adhérents et leur banquier. L’étude révèle un manque d’écoute et de dialogue. « Les banquiers ne jouent pas le jeu, martèle Patrick Liébus. Ils ignorent la situation de nos entreprises et ceci n’est pas tolérable. » Selon lui, la réduction des délais de paiement a contribué à dégrader la trésorerie des entreprises artisanales.

 

« Cette loi concerne le commerce inter entreprises. Mais les clients de nos entreprises, ce sont principalement des particuliers, lesquels ne sont pas soumis à des contraintes de délais de règlement des factures. Ils nous paient à 90 jours alors que nous devons régler nos fournisseurs à 30 jours. »

 

L’étude révèle aussi des augmentations de frais bancaires notamment des agios plus élevés en 2010 qu’en 2009 (24% des répondants), la palme revenant aux banques mutualistes dans ce domaine… et dans la plupart des autres (hausses des tarifs, exigences de garanties supplémentaires, dégradation de la qualité d’écoute). La Capeb a en effet poussé jusqu’à comparer le comportement de trois types de banques : commerciales, Postales et Caisses d’Epargne et mutualistes.

 

« Nous allons rappeler aux banquiers qu’ils doivent faire leur travail correctement. Qu’il n’y a pas si longtemps que cela, lorsqu’eux mêmes ont traversé une période délicate, des solutions ont été trouvées pour les en sortir. Nous le rappellerons aussi au Premier ministre que nous devons rencontrer prochainement, précise Patrick Liébus. Ce dernier n’exclut pas de trouver un moyen de mettre les banques en concurrence pour s’assurer de l’amélioration du service. « Nous pouvons envisager de communiquer à nos adhérents un comparatif des prestations, menace t-il précisant que « toutes les pistes seront exploitées. »

 

Pour sa part, la Capeb va poursuivre les actions auprès des artisans pour les aider à mettre en place des outils simples afin d’améliorer la gestion de leurs entreprises (meilleur calcul du prix de revient par exemple). « Les TPE doivent aussi faire preuve de bonne volonté pour rassurer les banques », estime Patrick Liébus qui assure faire de l’amélioration du dialogue entre les artisans et leur banquier un « vrai challenge pour 2011 ».

 

Source : batirama.com / Céline Jappé

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