Réaliser une piscine privative sur mesure

Le carrelage en piscine privative avec bassin traditionnel en béton reste le meilleur moyen de réaliser un ouvrage pérenne et une solution adaptée à l?accessibilité des personnes à mobilité réduite.

 

En dépit d’une politique avérée, les personnes à mobilité réduite continuent de rencontrer des difficultés d’accès chaque jour.

 

Si l’on ajoute à cette donne, une population vieillissante demandeuse de solutions pour mieux vivre, pourquoi ne pas intégrer l’accessibilité dès la conception d’une piscine privative ? « Parce que ces réalisations restent déterminées par le handicap du maître d’ouvrage », explique Céline Grésil, responsable communication du constructeur Diffazur Piscines. « Cette demande spécifique s’accentue pour les piscines collectives privées, tels qu’en campings, et pour des particuliers ».

 

Une tendance que peut constater cette entreprise, parce que spécialiste de piscines en béton projeté dont la souplesse permet de réaliser du sur-mesure sur tous types de terrain et avec tous types de revêtements, carrelage compris. Si « nous constatons un retour du bassin traditionnel en béton, le carrelage régresse au profit de revêtement à base de granulats de marbre ».

 

Et moins cher grâce à une mise en oeuvre simplifié à l'esthétique prisée. Résultat, le marché de la piscine, capté par quantités de techniques plus légères et plus rapides, place le carrelage dans la catégorie haut de gamme. Voire luxe quand il épouse une structure béton banché, coûteuse, mais sécurisante. La preuve : elle reste l’apanage des réalisations publiques.

 

 

AVIS D'EXPERT

 

Jacques Gautier - Membre de la Commission Technique de l’UNECB*

 

« Vérifiez votre contrat d’assurance »

 

Aucune réglementation spécifique ne régit la pose de carrelage en piscines privatives ?

Le problème aujourd’hui est que les piscines ne sont pas classées Upec. En fond de bassin la pose peut être scellée ou collée selon les prescriptions du DTU 52.1 et collée en parois conformément au CPT n°3265.

 

Dans le prochain DTU 52.2, les piscines privatives seront-elles prises en compte ?

Non. Le DTU 52.2 qui n’est pas prévu avant le premier semestre 2008 reprendra les trois CPT relatifs aux sols P3 travaux neufs, à la mise en œuvre de revêtements collés en neuf en murs et en sols intérieurs et extérieurs. Eventuellement quelques changements pourraient être apportés quant aux formats des carreaux ou la pose en P4S, mais rien n’est défini à ce jour.

 

Les piscines privées, non considérées comme ouvrages du bâtiment, nécessitent-elles donc une assurance spécifique ?

Effectivement. Comme elles ne sont pas visées par les textes qui régissent les règles de l’art pour la pose de carrelage, le carreleur doit consulter son contrat d’assurance afin de vérifier que ce type d’ouvrage est pris en compte, et dans le cas contraire prendre une assurance spécifique. Cependant, qui peut le plus peut le moins. L’artisan peut donc s’appuyer sur les recommandations spécifiques aux piscines recevant du public qui ont notamment été traitées dans une fiche spécifique** conçue par l’association Systèmes Céramiques.

 

* A consulter gratuitement sur www.systemes-ceramiques.org

 

Quelle réglementation ?

 

Si la référence reste le DTU 52.1 pour la pose scellée et les CPT dédiés pour la pose collée, aucune réglementation n’encadre à ce jour la réalisation de bassins enterrés privatifs carrelés. Une lacune que certains industriels proposant des enduits d’imperméabilisation pallie « en réalisant un Cahier des charges à partir d’une ETN*, validé par un bureau de contrôle, auquel il convient de se référer ». Un impératif minimal pour un ouvrage carrelé, qui reste le seul à combiner esthétique et durabilité… quand il rime avec qualité dès le gros-œuvre.

 

* Enquête de technique nouvelle

 

Solution n° 1 : Bassin avec enduit d'étanchéité

 

Que ce soit sur une structure béton à bancher ou blocs de béton à bancher, l’enduit d’étanchéité avant de recevoir un carrelage en pose collée devra être réalisé avec soin sur un support sain.

 

Il faut bien sûr respecter les délais de séchage du support, et vérifier qu’il soit propre, non fissuré et exempt de traces de produit, sinon supprimer ce qui nuit au bon accrochage avec un lavage haute-pression.

 

Pour les imperfections localisées – épaufrures dues aux coulées de laitance – brosser et reboucher avec un enduit de réparation. Les bas-lèvres sont éliminées par ponçage, et les joints de maçonnerie parfaitement remplis.

 

Les microfissures inférieures à 0,3 mm sont traitées avec l’enduit d’étanchéité. Au-delà, elles doivent l’être par le titulaire du lot gros-œuvre avant les travaux. Mais, comme le souligne Didier Bellefet de la société Parex Lanko, « il faut s’interroger sur la qualité d’une structure béton neuve qui présente des fissures ».

 

La réalisation des gorges arrondies s’effectue avec un mortier de réparation. Elles ont été exécutées avant de rapporter l’enduit en parois et en fonds de bassin qui vient en recouvrement de la gorge et en traitement de l’angle. Sont ensuite collées ou scellées les pièces spécifiques.

 

 

  1. L’enduit d’étanchéité

    est appliqué en deux passes au rouleau, à la brosse ou au peigne cranté V4. Les angles entrants et sortants sont traités avec une armature noyée dans la première couche d’enduit. Cette dernière permet d’absorber les efforts et variations dimensionnelles entres les parties verticales et horizontales une fois réalisées.

 

 

  1. Le collage du revêtement céramique

    s’effectue ensuite avec un mortier colle classé au minimum C2 ET en l’étalant sur le support à l'aide d'une truelle ou d'une lisseuse sur une surface de 1 à 2 m², puis régulariser l'épaisseur à l'aide d'une taloche crantée adaptée. La pose se fait dans tous les cas en double encollage (sauf mosaïques), en évitant les vides sous le carrelage et en le pressant par marouflage ou par battage à l'aide d'un maillet afin d'écraser les sillons de colle.

 

  1. Les joints

    , de largeur comprise en 3 et 15 mm selon le produit choisi en fonction du revêtement, sont réalisés le lendemain. Pour les joints époxy, la température d'utilisation est comprise entre +10°C et +30°C. Pour la pâte de verre, utiliser une colle blanche afin d’éviter une différence de teinte liée à la remontée de la colle dans les joints.

 

Avantages :

mise en œuvre encadrée pour les solutions faisant l’objet d’un Cahier des charges spécifique ; permet de répondre à tous types d’aménagement de l’ouvrage pour personnes à mobilité réduite.

Limites :

mise en œuvre longue en raison des délais de séchage inhérents aux différents produits.

 

Solution 2 : Bassins avec protection sous carrelage

 

 

  1. Cette solution, sous forme de natte, peut devenir système de protection à l’eau sous carrelage et ainsi assurer un cuvelage de bassin enterré en béton. Vérifier le séchage du support qui doit être porteur, plan et exempt de composant.

 

 

  1. La natte se posant comme du papier peint, les défauts de surface nuisent à son adhérence et donc à son étanchéité. Une fois, la natte découpée aux dimensions voulues, elle se colle sur toute la surface du support, au moyen d’un mortier colle au minimum C2 avec une taloche crantée, en la noyant pour éliminer les vides d’air en sous-face. Ensuite, un chevauchement d’environ 50 mm entre les lés doit être prévu ou l’application d’une bande de pontage après juxtaposition noyée dans le mortier colle choisi.

 

 

  1. Les points singuliers doivent être traités soigneusement pour garantir l’étanchéité. Notamment, la liaison entre le fond du bassin et la paroi, les angles rentrants et les escaliers. Mais également celles avec les turbines, les siphons et/ou les lumières dans le bassin. Les raccordements aux éléments encastrés peuvent être réalisés avec des produits d’étanchéité appropriés. Le carrelage sera ensuite mise en œuvre avec la même colle que la natte. Les joints sont ensuite réalisés selon des prescriptions du fabricant.

 

Avantages :

permet de carreler une heure après la pose de la protection à l’eau sous carrelage ; résiste aux fortes sollicitations mécaniques ; en cas de piscine avec fonds progressifs adaptés aux personnes à mobilité réduite, permet d’épouser parfaitement la forme de la pente.

Limites :

sous Avis technique mais uniquement en intérieur, nécessite donc l’assistance du fabricant ; les différents lés (mesure+coupe) doivent être préparés en amont du chantier.

 

Solution 3 : Bassins accessibles aux personnes à mobilité réduite

 

 

Les bassins carrelés accessibles aux personnes à mobilité réduite se retrouvent plus aisément avec la technique du béton projeté qui offre une liberté totale de formes. Un paramètre indispensable pour s’adapter aux types de handicap rencontrés.

 

Grâce à la technique du béton projeté qui offre le plus de souplesse puisque le béton est appliqué directement sur le ferraillage, la piscine n’est soumise à aucune limite de taille ou de forme. Cependant, le revêtement carrelé dans ce cas toujours dépendant du support – une fissure dans la structure du bassin sera visible sur le revêtement – doit recevoir une étanchéité.

 

Cette technique du béton projeté permet donc de répondre le plus souplement à la demande de réalisation de piscines privées selon le handicap. Soit en prévoyant des hauteurs de marches faisant office de plate-formes en prenant le soin dans ce cas de traiter avec rigueur les angles entrants et sortants.

 

Soit, en réalisant une piscine de formes libres comportant une plage en pente douce totalement ouverte et immergée. Soit en prévoyant un couloir de nage avec une rampe d’accès tout le long de la paroi du bassin, dans ce cas de forme rectangulaire et nécessitant tout de même d’aménager une pente douce.

 

Attention à bien adapter la hauteur de la rampe et aux traitements des points singuliers tels que le scellement de barres de maintien qui s’effectue à l’aide d’une résine époxy à prise rapide avant une éventuelle étanchéité ou avec des chevilles chimiques après l’étanchéité.

 

Avantages :

permet de répondre à toutes les formes, tailles de piscines, types de revêtements donc d’accessibilité pour personnes à mobilité réduite.

Limites :

réalisation onéreuse.

 

 

INFOS PRATIQUES

 

Quelques conseils de mise en oeuvre

 

 

Sites de fabricants

 

 

Source : batirama.com / Stéphanie Lacaze-Haertelmeyer

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