Ardoises naturelles : une production française limitée mais très prisée

Si la production française d?ardoises naturelles est devenue confidentielle, notre pays reste le premier consommateur au monde de ce matériau de couverture.

 

©Ardoisières d'Angers


Au début du XXe siècle, la France produisait plus de 100 000 tonnes d’ardoises. Les fermetures de carrières se sont ensuite succédées et la production française représente désormais moins de 15 000 tonnes par an. Avec un leader dans le secteur, les Ardoisières d’Angers, qui magnifient nombre de Monuments Historiques, mais également des demeures de caractère et autres maisons de particuliers.

 

Selon Talal Soweif, le directeur commercial de cette entreprise, basée à Trélazé dans le Maine-et-Loire, la production angevine comptabilise 90 % de la production française avec une production annuelle de 11 000 tonnes pour 200 salariés.

 

Une petite dizaine d’ardoisiers se partagent les 10% restant, notamment en Bretagne, dans les Alpes, dans les Pyrénées et en Corrèze. À titre d’exemple, les ardoisières de Plévin (29) de Daniel Corvellec ont une production annuelle de 30 tonnes d’ardoises mordorées. En Haute Savoie, au sein des Ardoisières des 7 pieds à Morzine, Franck Buet déclare produire 30 à 40 tonnes par an de son ardoise grise. Avec quelques centaines de tonnes et 11 salariés, Jean-François Bugeat des Ardoisières de Corrèze s’impose comme le deuxième producteur du pays.

 

Pour pérenniser leur activité et répondre à la demande, les ardoisiers fabriquent également des plaques pour les dallages, des poudres, des granulés, des blocs décoratifs et importent des ardoises de couverture, majoritairement d’Espagne, et souvent moins chères.

 

L’Espagne, premier importateur

 

En effet, selon les chiffres du commerce extérieur de la France élaborées et publiées par la Direction générale des douanes et droits indirects*, le volume d’importation d’ardoises pour toitures ou façades représentaient 261 598 tonnes en France en 2009  dont 233 198 tonnes provenaient d’Espagne, 11 567 tonnes d’Allemagne, 8 478 tonnes du Canada, puis de Belgique, du Brésil, d’Italie mais aussi de Chine. Ce dernier marché est en progression, passant de 263 tonnes en 2007 à 1 642 tonnes en 2009. Selon les mêmes sources, la France affiche, au niveau des exportations, un volume de 741 tonnes en 2009, principalement en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.

 

De son côté, l’Espagne compte encore beaucoup de carrières. Cupa qui en possède dans le Nord-Ouest de l’Espagne, confirme. « Nous produisons 150 000 tonnes par an, détaille Erwan Galard, responsable communication et marketing France chez Cupa. Et la moitié est destinée à la France. » Et côté qualité ? « L’ardoise espagnole a souffert d’une mauvaise image qui était justifiée, explique-t-il, mais aujourd’hui elle est de qualité et répond aux exigences françaises et à la norme européenne EN 12326.»

 

La concurrence est rude… Mais l’ardoise angevine jouit d’une belle réputation. Elle est reconnue à l’international pour la haute qualité de ses ardoises et leur exceptionnelle longévité. Les châteaux de la Loire peuvent encore en témoigner…

*(données brutes, source : douanes, résultats de novembre 2010)

 

Source : batirama.com / Delphine Després

 

En Savoir Plus

 

Les Ardoisières d’Angers : un savoir-faire séculaire

 

« Extraite jusqu’à une profondeur de 480 mètres au cœur d’une roche d’une incomparable pureté dont la formation remonte à plus de 450 millions d’années, la composition chimique et minéralogique de l’ardoise Angers-Trélazé est unique », précise la société angevine. Si les premières traces d’exploitation de carrières remontent au VIIIe siècle, ce n’est qu’au XVIe et au XVIIe siècle que cette ardoise devient un « matériau de couverture de référence sur l’ensemble des demeures royales et seigneuriales, comme les châteaux de la Loire, le château de Versailles, etc. » Avec, « depuis une centaine d’années, une méthode d’extraction souterraine, permettant d’atteindre directement la roche la plus pure ».

Fusion des plus gros producteurs d’ardoise, la Société des Ardoisières d’Angers sera constituée à la fin du XIXe siècle et produira la fameuse ardoise Angers-Trélazé. Filiale du groupe industriel Edlians, elles exploitent à ce jour une seule carrière, celle des Grands Carreaux à Trélazé, la mine des Fresnais ayant fermé en février 2009, à cause de la conjoncture économique.Reconnue pour sa longévité, sa régularité d’épaisseur, sa belle épaufrure et sa planéité, l’ardoise Angers-Trélazé continue de séduire une clientèle (couvreurs, architectes et particuliers) qui loue ses performances mais aussi sa beauté. 

 

www.ardoise-angers.fr

 

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