Deux évènements sur la construction passive en Mars

Voici deux évènements à suivre concernant la construction passive : le Congrès Passivhaus à Munich les 8 et 9 Mars, cet le congrès Passi?Bat à Paris les 20 et 21 Mars

Le mois de Mars sera activement passif. Deux des principaux évènements annuels concernant le standard Passivhaus se déroulerons en Mars. Les reporters de Batirama couvriront les deux évènements. Dès le  8 Mars, commence le 22e Congrès international Passivhaus. Organisé par le Passivhaus Institut de Darmstadt et l’Université d’Insbruck, il se tient cette année au Centre des Congrès de Munich en Allemagne.

 

Il dure deux jours, 8 et 9 Mars, suivis le 10 Mars d’une journée de visites de chantiers en cours et de bâtiments passifs livrés et occupés. A Paris, les 20 et 21 Mars, Passi’Bat aura lieu cette année Porte de Versailles. Comme à Munich, ces deux journées seront suivies le 22 Mars par trois circuits de visites de réalisations passives en Île-de-France.

 

 

Le standard Passivhaus s'est exporté jusqu'en Chine. ©PP

 

L’internalisation du standard Passivhaus

 

Les thèmes des conférences présentées à Munich reflètent l’internationalisation croissante du standard Passivhaus. Il a été adapté pour des climats chauds et humides, chauds et secs, très froids, … Des conférences présenteront des réalisations passives en Amérique du Nord, de la Louisiane au Canada.

 

Le but est toujours le même : réduire considérablement la consommation d’énergie et les coûts d’exploitation annuels des bâtiments. Mais, selon les lieux et les types de bâtiments, les moyens employés ne sont pas les mêmes. Historiquement, le standard Passivhaus a été développé pour le climat sec et froid d’Europe central. Minimiser les consommations de chauffage était le but essentiel et, en logement au moins, la question du rafraîchissement l’été ne se posait pas.

 

En Lousiane, il faut climatiser et déshumidifier, sans avoir besoin de chauffer. Le standard et son outil de calcul, le PHPP, se sont révélés suffisamment souples pour s’adapter à ces situations contrastées. Le standard Passivhaus s’est aussi étendu à de nouveau types de bâtiments, notamment les tours de bureaux.

 

 

L'un des attraits principaux de la démarche Passivhaus est qu'elle se traduit, programme après programme, par des coûts d'exploitation très réduits. ©PP

 

Le standard Passivhaus en rénovation

 

Deux autres thèmes sont très en avant lors de ce 23e Congrès : le développement du passif en rénovation et l’approche investissement/coût d’exploitation. En ce qui concerne la rénovation, la méthode défendue par le Passivhaus Institut de Darmstadt consiste à mettre en œuvre des « composants passifs » certifiés par le Passivhaus Institut pour réduire les consommations, en prenant grand soin de ne pas « tuer le gisement ».

 

Les concepteurs de l’approche EnerPhit – le passif en rénovation - ont en effet tenu compte que des travaux de rénovation lourds sont coûteux et doivent pouvoir être conduits par phases pour parvenir à un résultat final de grande efficacité.

 

Deux méthodes ont été développées pour la démarche EnerPhit, soit l’approche par composants passifs, soit l’approche par besoins énergétiques. Si, comme c’est souvent le cas en rénovation, l’épaisseur possible de l’isolation thermique est limitée, la méthode EnerPhit recommande d’utiliser des isolants thermiques très performants, dont la conductivité thermique λ ≤ 0,025 W/ (mK) …

 

 

Tradionnellement, le Congrès Passi'Bat à Paris est l'occasion de remettre aux Maîtres d'Ouvrage les certificats attestant le respect du standar Passivhaus dans leurs bâtiments. ©PP

 

Modérer les coûts d’investissement

 

Troisième grand thème du congrès de Munich, maintenir des montants d’investissement raisonnables. Depuis l’origine, le Professeur Wolfgang Feist, fondateur du Passivhaus Institut de Darmstadt, a insisté pour que la démarche passive soit financièrement raisonnable. Il est toujours possible, selon lui, de parvenir à une performance thermique élevée si on investit sans compter, mais ce n’est pas le but.

 

Le standard Passif doit être atteint avec un temps de retour raisonnable, inférieur à dix ans. Une bonne douzaine de communication porteront sur ce thème. D’autres rendront compte des coûts d’exploitation très réduits atteints par les bâtiments passifs de toutes sortes. Le samedi 10 mars, par exemple, une communication présentera le bilan d’un million de logements rénovés au standard passif et équipés de photovoltaïque en toiture et/ou en façade.

 

Dernier thème très présent dans les communications, enfin, la comparaison entre le standard Passivhaus et les démarches nZEB initiées dans divers pays d’Europe. nZEB signifie near-Zero Energy Buildings ou Bâtiments à Energie quasi nulle. C’est l’exigence de la Directive sur l’Efficacité Energétique des Bâtiment à l’horizon 2021 pour la construction neuve. La France a traduit cette notion par celle, plus sévère, de Bepos ou Bâtiment à Energie Positive. Est-ce qu’un bâtiment nZEB ou Bepos est d’abord un bâtiment passif auquel on ajoute une production photovoltaïque ?

 

Passi’Bat, Passivhaus et label E+C-

 

Ce même thème sera largement abordé au Congrès Passi’Bat porte de Versailles, mais adapté au contexte français. Plusieurs communications compareront les méthodes et les résultats de bâtiments passifs et de bâtiments labellisés E+C-. La matinée du mercredi 21 mars commencera, Porte de Versailles, par la comparaison de ces deux démarches sur 5 cas concrets de bâtiments réalisés.

 

Cette présentation sera assurée par Tugdual Allain (Equipe Ingéniérie) et Alexandre Pécourt (Energelio), deux prophètes du passif en Terre de France. Naturellement, le Passif n’échappe pas aux grandes tendances du moment, comme le développement du BIM et du numérique. Plusieurs communications porteront sur l’utilisation du BIM en conception de bâtiments passifs.

 

D’autres présenteront des réalisations passives en France faisant appel à des matériaux biosourcés. Plusieurs communications montreront que le Passif ne bouleverse pas nécessairement les démarches constructives traditionnelles, à travers notamment l’exemple d’une maison de soin passive en isolation par l’intérieur et structure en pierres massives, construite dans le Finistère.

 

Des matériels avancés

 

Dans les deux cas, le Congrès est accompagné d’une exposition de composants du bâtiment très performants. A Munich, Lamilux présentera, par exemple, ses nouvelles solutions d’éclairage naturelle et ses propositions deux-en-un : ventilation naturelle + éclairage naturel. Schöck sera présent à la fois à Munich et Porte de Versailles à Paris avec ses rupteurs de ponts thermiques.

 

Les sytèmes de ventilation seront particulièrement bien représentés, avec, à Munich, plusieurs marques de double-flux individuel et collectif peu connues comme Pichler, plus les ténors du secteur comme Systemair et Zehnder. Zehnder exposera aussi porte de Versailles. Il sera intéressant de vérifier si les matériels présentés sont les mêmes.

 

A Paris, GAC MyDatec viendra avec sa ventilation thermodynamique connectée. Helios sera présent avec ses gammes de ventilation individuelle, pour le collectif et le tertiaire. Batirama vous racontera, dans le détail, les deux manifestations.


Source : batirama.com / Pascal Poggi

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