PAC : quelle pérennité pour la filière?

Mise à mal ces deux dernières années par une politique de soutien chaotique, la filière des pompes à chaleur ne cache pas ses inquiétudes pour l?avenir. La baisse conséquente des mises sur le marché et la discrimination dont elle s?estime victime dans le cadre de la RT 2012, ne font qu?accentuer son désarroi.

 

Si la loi de Finances 2011 ne bouleverse pas trop le dispositif de crédits d’impôt octroyé aux pompes à chaleur (rabot de 10% et hausse du COP de référence), les fabricants et les professionnels qui installent ces équipements se disent très inquiets quant à l’avenir de la filière.

 

L’Afpac, qui a réuni un collectif rassemblant les représentants du génie climatique (Uniclima, le Gifam, l’UECF-FFB, la Capeb UNA CPC et le SNEFCCA) se prépare à livrer bataille. «Nous avons alerté les pouvoirs publics en décembre sur le contenu du rapport établi par le groupe de travail “énergies renouvelables appliquées au bâtiment” mis en place dans le cadre du Grenelle de l’Environnement», confie David Bonnet, président de l’Afpac.

 

La filière craint une exclusion pure et simple des PAC aérothermiques (hors air extrait) des systèmes de subventions. En outre, elle déplore la discrimination dont sont victimes les PAC dans le cadre de la RT 2012.

 

La R&D pénalisée


«Ces systèmes ne sont pas considérés comme fonctionnant aux énergies renouvelables, déplore David Bonnet, alors que tout le monde s’accorde à dire que les PAC rejettent beaucoup moins de gaz à effet de serre que les équipements fonctionnant au fioul ou au gaz.» Pire, les moteurs de calcul de la RT 2012 n'intègrent pas les PAC.

 

Philippe Pelletier, président du Comité stratégique du plan Bâtiment Grenelle a rencontré le président de l’Afpac début janvier pour évoquer l’avenir de la filière. Ce dernier espère notamment voir les PAC prises en compte à leur juste valeur dans les études thermiques préalables à la construction de logements conformes à la future réglementation thermique.
 

Rappelons que de 150.000 machines mises sur le marché en 2008 (hors Pac air-air), les prévisions les plus optimistes pour 2010 ne vont pas au delà de 60.000. Des chiffres qui remettent en cause la pérennité de la filière en terme d’emplois. Sans oublier l’arrêt des investissements des industriels en Recherche et Développement, pourtant indispensables à la conception d’équipements toujours plus performants.


Source : batirama.com / Céline Jappé

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