Comment surélever ou agrandir avec une ossature bois

Les constructions légères, écologiques, inscrites dans une démarche HQE® valorisent le bâti. Le marché de la rénovation en surélévation ou extension avec ossature bois devrait continuer à se développer.

 

Difficile d’obtenir des statistiques quant au marché de la rénovation en surélévation ou extension avec ossature bois. « Cette activité ne peut être mesurée car les entreprises ne sont pas identifiées en tant que telles », explique tout simplement Gilles Marmoret, responsable du pôle Service des affaires techniques et professionnelles de la Capeb.

 

Si ce marché reste encore confidentiel, le bois demeure cependant le matériau qui répond le mieux aux besoins d’agrandissement d’une maison individuelle.

 

Légèreté et filière sèche

 

« Quand l’artisan surélève, il n’est pas toujours en mesure de vérifier les fondations.Or, l’ajout d’un niveau en maçonnerie pèse lourdement sur la structure du bâtiment », poursuit Gilles Marmoret.

 

D’où l’intérêt du bois, un matériau léger, qui assure une adaptation simple sur l’existant. « Le temps de mise en œuvre peut être divisé par deux ou quatre selon le degré de préparation en atelier, tout en respectant l’environnement architectural en place ».

 

Proportionnellement, la faible épaisseur des murs permet un gain de surface habitable de 10 à 15 % par rapport aux autres techniques de construction. Autre argument très tendance et recherché par le client  « ce matériau inscrit automatiquement l’ouvrage dans une démarche HQE® ».

 

Solution 1 : Surélever avec une ossature bois

 

 

Contrairement à l’extension, la surélévation avec ossature bois permet d’augmenter la surface habitable de la maison sans modifier l’emprise au sol.

 

Un bâtiment peut être surélevé tant sur une construction maçonnée que sur une ossature bois. Cependant, il faudra établir une reconnaissance de la structure de l’existant, son historique et ses transformations. Il faut aussi repérer les grands principes de structure.

 

Ce type de travaux en rénovation nécessite de contrôler les points d’assise et de rechercher les points de fragilité. En cas de doute, autant faire appel à un bureau d’études spécialisé car les points d’appuis doivent être établis sur des bases mécaniquement saines.

 

Surélever avec une ossature bois, légère, modulable, et qui relève de la construction sèche parce que préfabriquée, permet des travaux rapides, dans des zones difficiles d’accès.

 

Engins de levage

 

Cette opération fait appel à des engins de levage pour la dépose de la toiture initiale, la mise en place des panneaux du niveau supplémentaire, puis la repose de la charpente. Entre temps, la liaison au support aura été traitée avec soin, notamment l’étanchéité au niveau de l’interface avec le sol, puis le montage d’un plancher et l’assemblage des murs panneaux qui intégrera l’isolation et les parements selon le degré de préfabrication.

 

Et comme pour tout ouvrage en ossature bois, à l’issue de la mise hors d’eau, les installations – isolation, électricité, plomberie, etc. – auront été réalisées. La repose des éléments de charpente peut entraîner des modifications selon les configurations du chantier : pose de fermettes, kits industriels de charpentes traditionnelles, poteaux, poutres…..).

Intérêts : permet d’agrandir une surface en zone urbaine en s’affranchissant du foncier limité et onéreux ; chantier rapide et propre à réaliser grâce au degré de préfabrication.

Limite : importance du support à vérifier car sur structure existante, donc s’assurer de la stabilité de la structure.

 

Solution n° 2 : Agrandir avec une ossature bois

 

 

L’extension avec ossature bois permet de valoriser une maison individuelle, rapidement et proprement, tant au niveau esthétique qu’écologique.

 

Au même matériau, les mêmes avantages : l’ossature bois pour l’extension d’une maison permet de réaliser des chantiers rapides et propres. Mais, l’utilisation du bois assure également une intégration paysagère remarquable sans dénaturer l'environnement proche.

 

L’extension se greffe à l’ouvrage existant et développe un volume en place, ou rompt avec l’ouvrage existant et développe un module annexe, enfin elle amorce ou relie l’existant. Elle est moins contraignante que la surélévation puisque s’effectuant forcément par côtés, elle s’appuie sur des fondations neuves.

 

En revanche, il faut prévenir d’éventuels tassements différentiels entre le bâti existant et le nouveau.Il convient donc de réaliser des joints afin d’absorber ces quelques millimètres. De même, attention à bien assurer la stabilité latérale avec les contreventements de la nouvelle construction.

 

On utilisera soit une structure opaque qui assurera le contreventement soit une structure vitrée avec des élément traversants qui rigidifieront l’ensemble. Comme pour la surélévation, l’interface avec le sol devra être traitée avec soin afin d’éviter les remontées par capillarité entre panneaux (dallage ou plancher).

 

Et quel que soit le type de pose choisi, les liaisons entre les panneaux et les menuiseries devront être soignées.

 

Intérêts : écologique et économe en énergie par rapport à d’autres modes de construction, l’extension en ossature bois s’intègre dans son environnement et valorise le bâti.

Limites :

l’étanchéité au sol, la stabilité dimensionnelle ainsi que les liaisons avec l’ouvrage existant doivent être traitées avec soin.


AVIS D'EXPERT

 

 

Gilles Marmoret

Responsable du pôle Service des affaires techniques et professionnelles au sein de la Capeb

 

« Un vrai savoir-faire »

 

La demande est-elle forte pour des agrandissements avec ossature bois ?

En effet, même si je suis persuadé que beaucoup de projets ne peuvent pas être réalisés à l’heure actuelle. Tout simplement parce que la demande estimée à environ 15 % devient plus forte que l’offre qui se chiffre autour de 8%.

 

Même si la filière compte 8 000 charpentiers – en notant tout de même qu’ils étaient moins de 6 000 cinq ans plus tôt - et environ 33 000 menuisiers, la pénurie de main-d’œuvre n’épargne pas ces métiers.En outre, une entreprise artisanale ne vit pas sur un produit mais sur un secteur d’activité qui s’étend rarement au-delà de son département.

 

Il ne doit donc pas nécessairement se spécialiser sur ce type de marché ?

Pas exactement. Le charpentier ou le menuisier qui se définit uniquement sur l’ossature bois peut avoir les pires ennuis. Il vaut mieux qu’il se définisse comme charpentier ou menuisier qui réalise de l’ossature bois.

 

Aujourd’hui, nous sommes sur un marché qui se développe en fonction des professionnels qui, de manière globale, doivent pouvoir réaliser le plan, la préfabrication, la fabrication et la mise en œuvre. Surélever ou agrandir avec une ossature bois, c’est à chaque fois un modèle unique qui demande un vrai savoir-faire.

 

Quel conseil donneriez-vous à un artisan positionné sur ce marché ?

De ne pas engager son client sur des transformations irréversibles.

 

Quelques conseils pour surélever ou agrandir

 

Attention : la définition du volume de maisons à réaliser doit être en conformité avec l’assurance contractée. Ce type d’ouvrage relève d’une obligation de constructeur de maisons individuelles.

 

INFOS PRATIQUES

 

Avis du professionnel

 

Benoît et Valérie Bontoux
dirigeants de Boiséa à Noisy-le-Roi, (78), www.boisea.fr

 

«  Charpentiers, mais surtout constructeurs bois » !

« En 2005, je découvre le concept de maison à ossature bois et le trouve extraordinaire. Je quitte mon poste de directeur financier au sein d’un groupe de télécommunications, pour revenir à ma première passion, le bois, milieu dans lequel j’ai grandi.

 

J’ai donc obtenu un CAP auprès de l’Afpa à Limoges, puis suivi le stage Bâtisseurs Maison Bois Outil Concept, organisé par le CNDB. Du coup, mon épouse qui travaillait dans le marketing et la communication, a décidé de me suivre.

 

Nous avons créé une entreprise en septembre 2006 qui emploie aujourd’hui quatre charpentiers. Notre objectif étant d’en recruter deux autres afin de pouvoir travailler avec trois équipes. Nous construisons selon la méthode de l’ossature bois plate-forme, livrons des ouvrages isolés, hors d’eau, hors d’air, et montés sur sites.

 

Attention à la qualité du travail en amont !

 

A ce stade du développement de notre entreprise, cette méthode nous permet de nous passer d’un atelier, ce qui allège considérablement les charges fixes de l’entreprise. Aujourd’hui, parce que l’ossature bois est idéale en termes de légèreté et de mise en oeuvre, nous constatons une demande importante en rénovation pour des surélévations et des extensions.

 

Cependant, les professionnels qui abordent ce marché ne doivent pas être seulement charpentiers. Ils sont aussi des constructeurs à même de concevoir, dimensionner, mettre en œuvre, mais aussi conseiller l’architecte sur la structure, l’isolation, les contreventements, les parements...

 

La qualité de notre travail en amont, réalisé au millimètre près, conditionne aussi la qualité des instructions que nous délivrons à notre personnel sur le chantier et donc la qualité de l’ouvrage. De plus, la maîtrise de l’étanchéité – comme de l’isolation – reste une étape primordiale, car sa mauvaise exécution a déjà porté préjudice à la maison à ossature bois ».

 

Réglementation

 

 

Autres documents

 

 

Source : batirama.com / Stéphanie Lacaze-Haertelmeyer

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