Murs isolés par l’intérieur : les systèmes gagnent en performance

Isoler les murs par l?intérieur apporte économies d?énergie et améliore le confort thermique et acoustique des logements, neufs et existants. La performance est au rendez-vous.

Hors pertes liées aux ouvrants, les murs mal isolés représentent 16 à 25 % des pertes de chaleur. Les isoler par l’intérieur reste la technique la plus courante. Mis en œuvre pendant des décennies dans les logements, le doublage collé laine minérale-plaque de plâtre standard est en perte vitesse, au profit de systèmes plus performants, polyvalents, aisés à poser et durables dans le temps.

 

Objectif numéro un de l’isolation, la performance thermique est au rendez-vous. Les épaisseurs d’isolants ne pouvant augmenter indéfiniment, des matériaux à hautes résistances thermiques sont utilisés couramment : polystyrènes expansés, extrudés, plastifiés, polyuréthanes en plaque ou projetés. Les isolants sous vide ne sont, quant à eux, pas encore d’actualité dans le logement.

 

De nouveaux types de fixation

 

D’autres paramètres entrent en jeu dans le choix du système d’ITI : la nature et la qualité du support (régulier ou non, sain ou humide, …), le traitement acoustique (souvent nécessaire dans le logement collectif et les maisons en bande), l’étanchéité à l’air, la qualité de l’air intérieur. Parement le plus souvent associé aux isolants, les plaques de plâtre se font techniques (hydrofuges, captant les polluants, de haute dureté) et pratiques (plaques pré-imprimées, d’épaisseurs et formats variés).

 

Les modes de fixation ont évolué : colles sans COV, fixations à rupture de ponts thermiques, accessoires spécifiques, …  Les fabricants innovent régulièrement pour adapter leur offre à tous les cas de figure possibles, en neuf comme en rénovation, et répondre aux contraintes du marché : mettre en œuvre toujours plus rapidement et plus simplement, tout en préservant un maximum de surface intérieure disponible.

 

De plus en plus d’exigences

 

Les solutions d’isolation doivent répondre aujourd’hui aux exigences de la RT 2012, de la nouvelle réglementation acoustique (NRA) et des labels de qualité du monde de la construction (BREEAM, Label E+ C-, etc.).

 

Les attentes de demain seront encore plus fortes : la loi relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte prévoit, à l’horizon 2018, une réglementation environnementale ambitieuse pour les bâtiments neufs, prenant en compte leur empreinte carbone tout au long du cycle de vie, et en 2020, la généralisation des bâtiments à énergie positive.


Documents de référence


Applicables depuis avril 2013, les DTU révisés 25.41 (ouvrages en plaques de plâtre) et 25.42 (Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches plaques de parement en plâtre et isolant) tiennent compte des évolutions du marché et des normes. La qualité et la sécurité de l’ouvrage s’en trouve renforcée.

 

Solution 1 : Des doublages collés rapides et économiques

 

Utilisé très majoritairement dans le collectif, le complexe de doublage panneau isolant -plaque de plâtre, collé en usine, reste le plus courant car le plus simple à mettre en œuvre et le plus économique.

 

Les nouvelles générations de doublage collé ont gagné en performance mais aussi en facilité de manutention et de pose, grâce à des panneaux aux dimensions adaptées au chantier.

 

Associé à une plaque de plâtre standard ou spécifique, l’isolant est :

Les plus récentes ont un maintien plus ferme que par le passé : un effet ressort, à la décompression du rouleau, est obtenu par le façonnage spécifique des fibres et réduit le risque de glissements ou de tassements au fil du temps.

 

Graphité, il est plus performant que le PSE blanc. « Elastifié », il a de meilleures performances acoustiques.

 

Plus onéreux que les deux premiers, ce matériau est plus isolant thermiquement, mais aussi plus lourd et plus rigide. « Bien que marginal par rapport au PSE, le complexe PU-plâtre a très bien marché en rénovation, où sa faible épaisseur permet de conserver une surface importante. Il convient aussi dans le neuf, notamment dans le logement collectif car dans les zones où le prix du m2 est élevé, le gain de surface lié à une faible épaisseur d’isolant compense le surcoût lié à l’utilisation de PU », indique Dominica Lizarazu, directrice du marketing chez Isover.

 

La pose se fait en priorité collée, au mortier adhésif, si la régularité des parois le permet, ou sur ossature bois ou métal, s’il est nécessaire de rattraper les niveaux.

 

L’inconvénient majeur du doublage collé reste la difficulté à intégrer les gaines techniques, sans écraser ou créer de saignée dans l’isolant, mais des solutions existent.

 

Un exemple : le Duo Pass de Placo, né en 2013, dont le PSE « en vagues » reçoit un « couvercle » après passage des réseaux. Une version optimisée de ce produit sera commercialisée au plus tard en 2018.

 

Solution 2 : Des contre-cloisons pour tous les usages

 

 

Très tendance dans la maison individuelle, où cette technique domine, la contre-cloison permet de traiter facilement l’étanchéité à l’air.

 

Particulièrement adaptée à la maison individuelle, la contre-cloison permet de rattraper les défauts de planéité des murs en rénovation et de passer tous les réseaux techniques du côté « chaud » du mur sans altérer l’isolation.

 

Sa pose s’est simplifiée : l’apparition des appuis en matériaux composites (polypropylène, etc.) a amélioré les performances, en réduisant les ponts thermiques, et simplifié la pose par des ancrages ponctuels.

 

D’autres nouveautés ont permis de réduire le temps de pose et limité les outils nécessaires. Notamment, les accessoires pour assurer l’étanchéité à l’air dans le neuf, et pour traiter l’humidité et gérer les préoccupations de vapeur d’eau en rénovation (intégration de la membrane d’étanchéité à l’air).

 

Les panneaux composent de laine minérale ou végétale, de PSE ou de PU, voire utilisent différents isolants dans le même complexe, avec ou sans pare-vapeur. Le PU, là encore assez marginal sur les murs, est la solution proposant le meilleur rapport épaisseur/résistance thermique.

 

A noter : pour les Maisons à Ossature Bois, un isolant bio-sourcé est généralement préféré, bien que souvent un peu moins performant (fibre de bois ou ouate de cellulose).

 

Solution 3 : Les isolants projetés

 

 

Rapides à mettre en œuvre, sans pont thermique, ils commencent à prendre des parts de marché. Naturels, ils sont projetés humides. L’utilisation de bétons de chaux-fibre végétale type chanvre ou lin, ou de ouate de cellulose est encore rare et généralement réservée aux projets de haute qualité environnementale.

 

Issus de la pétrochimie, il s’agit de mousse de polyuréthane résultant d’une réaction chimique entre des polyols et des di-isocyanates, en présence d’additifs divers. Le mélange s’expanse et durcit quasi instantanément, emprisonnant des microbulles d’air.

 

La projection de mousse de PU sur les murs intérieurs et des parois séparatives reste très marginale, par rapport aux deux solutions précédentes. Elle ne représente d’ailleurs que 10 % du PU projeté dans le bâtiment (l’essentiel allant au sol, dans le bâtiment neuf), mais cette part est en pleine expansion.

 

Les Plus :

 

Les moins :

 

Projeter du PU : une corde de plus à l’arc du pro ?

 

Quatre grands réseaux d’applicateurs (Europiso, Isolat France, Isotrie et Syneris) et de rares indépendants utilisent ce procédé.

 

Les avantages :

  • Devenir applicateur agréé permet d’élargir le champ de ses compétences.
  • Le principe de partenariat permet au pro de rester libre de son activité, tout en bénéficiant de l’expertise et du savoir-faire des partenaires (accompagnement technique et commercial, suivi technique du matériel, veille sur l’évolution des techniques de projection et l’injection de mousse PU, …).
  • Sous avis technique, Le procédé est garanti.

 

Les inconvénients :

  • Investissement de départ assez conséquent pour les droits d’entrée, 48 h  de formation, une fourgonnette ou remorque à dédier au procédé, l’achat des machines et équipements de protection.
  • Il faut être deux pour optimiser l’application.

 

 

PRODUITS

Doublissimo de Placo

Le panneau isolant est associé à une plaque de plâtre standard ou acoustiqueet à un pare-vapeur à haute résistance à la diffusion de la vapeur d'eau. Il est en PSE graphité et élastifié (λ 30 mW/m.K). Très rapide à mettre en œuvre, il est destiné au collectif, en priorité pour les murs séparatifs. Pour les murs donnant sur l’extérieur, les performances d’étanchéité à l’air peuvent être complétées par un revêtement technique à base de gypse projeté sur 5 mm d'épaisseur (Aeroblue).

Optima Murs de Isover

Adapté à tout type de murs, y compris en grande hauteur, ce système avait innové avec des appuis en polymère renforcé de fibre de verre. Ergonomiques et limitant les ponts thermiques, ils sont disponibles en 7 longueurs, de 45 à 200 mm, permettant un réglage fin de la planéité. Dès septembre, un rouleau de laine de verre aux performances thermiques accrues (λ de 0,030) sera commercialisé : le GR30. La performance de la contre cloison peut aussi être « dopée » par le choix d’Isovip, un isolant sous vide.

Prégymax de Siniat

La gamme est étudiée pour réduire les transmissions sonores latérales par la façade, en logements collectifs et maisons en bandes ; pour améliorer l’acoustique de cloisons ou murs séparatifs, gaines d’ascenseurs, gaines techniques, …, Et atteindre les objectifs de la NRA et de labels tels que Qualitel. Le panneau comprend en version standard une plaque Prégy BA13, avec ou sans pare-vapeur, collée sur un  polystyrène acoustique (PSE Graphité élastifié, au λ 32 ou 30, au choix). Il assure l’isolation thermique de toute paroi verticale, neuve ou ancienne (40 à 140 mm d’épaisseur).

Enairgy Isopopde de Pladur

Ce composite plaque de plâtrePladur N, H1 ou 1-PSE existe en trois versions. En Standard (R de 0,55 à 2,15), il est économique et peu encombrant. Advanced (R de 2,55 à 3,15) répond à la RT 2012. Et le plus performant, Efficient (R de 3,80 à 4,40) avec un PSE au λ 32, offre un confort thermique optimal et une éligibilité aux aides à la rénovation. Pladur fabrique l’ensemble du complexe et propose également le mortier adhésif, l’enduit pour joint et la bande à joint.

Knauf Easy click de Knauf

L’appui Knauf Easy Click permet de tenir l’isolant et de régler l’espace nécessaire au passage des câbles sans écrasement de l’isolant, un PSE gris ou un PU. Les fourrures métalliques se clipsent dessus. La vis de liaison coulisse dans la platine sur plus ou moins 10 mm, réservant une lame d’air non ventilée. Le système garantit une isolation continue, avec Knauf XTherm ULTRA 30 Mur, ou Knauf Thane Mur RB2 (λ 0,022 m W/m.K). La cheville Knauf Easy Click est disponible en 3 longueurs. Particulièrement adapté à la maison individuelle.

Eurothane G de recticiel

Collé à un BA13, le panneau isolant a une âme en mousse polyuréthane rigide (λ 0,022 W/m.K) revêtue sur chaque face d’un parement étanche composite aluminium, kraft. Le pare-vapeur évite la dégradation des revêtements muraux et accentue la sensation de confort. Mis en œuvre par collage ou vissage sur une ossature métallique ou des tasseaux bois (murs en mauvais état), le panneau est disponible en 2 600 mm afin de traiter la hauteur sous plafond avec un seul élément. La plaque de plâtre supporte l’application directe de tous les types de revêtement.

Isocombo Wall de Unilin

Alliant souplesse de la laine minérale (passage des réseaux) et performance du PU, ce panneau avec parement kraft-aluminium étanche a été primé au challenge de l’innovation 2015. Calées contre le mur, les plaques s’emboîtent les unes aux autres et sont maintenues par des clous d’isolation Combo’prefix. L’adhésif Unitape, collé sur le PU, assure la continuité de l’étanchéité à l’air. Les fourrures et plaques de plâtre sont clipsées sur les fixations Combo’fix. Disponible en 2,50 m et 2,70 m de long et 100, 120 et 140 mm d’épaisseur. Etanchéité à l’air renforcée. Pose simple et rapide. Découpe facile.

Isomur de Europiso

Ce procédé sous avis technique (DTA 20/14-338) permet d’isoler les murs en maçonnerie traditionnelle uniquement. Il est utilisé à l’intérieur de tous les bâtiments d’habitation, neufs ou en rénovation, dans le respect des DTU 26.2 , 52.10 , 65.14 , 65.7. Très efficace thermiquement, il est projeté avec une économie de temps et assure l’étanchéité à l’air. Masse volumique in situ : 35 kg/m3 ; stabilité dimensionnelle : STB 4 ; classe de compressibilité : SC1 a2 Ch ; contrainte en compression : 200 kPa ; transmission de la vapeur d’eau : μ = 60 ; réaction au feu : Euroclasse E ; COV : A+.



Source : batirama.com / Emmanuelle Jeanson

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