Le mur de soutènement flanche

À la fin du premier hiver suivant son édification, le mur de retenue des terres de la rampe d?accès au sous sol d?un pavillon présente d?importantes fissurations. Par ailleurs, d?inquiétantes crevasses apparaissent dans les terres de remblai. Que se passe t-il ?

 

L’ouvrage litigieux est de dimensions conséquentes. Le mur a près de 18 mètres de long, et soutient une hauteur de terre qui varie de 1 m à plus de 2 m le long de la rampe.
Les désordres sont impressionnants avec d’importantes fissures pluri millimétriques, en escalier, affectant la maçonnerie de parpaings non encore enduite. L’expert constate également des dévers du mur de plus de10 cm avec un bombement général déformant le parement. Enfin, des crevasses affectent les terres de remblai à l’arrière avec un affaissement significatif le long du mur.

Utilisation de parpaings creux

 

L’entreprise indique avoir réalisé le mur en maçonnerie de parpaings de ciment creux de 0,20 m d’épaisseur, édifiée sur une semelle béton armé de 0,50 m de large x 0,30 m d’épaisseur, axée sous le mur. L’entrepreneur précise avoir renforcé le mur maçonné par des raidisseurs verticaux espacés de 2 m, coulés dans des parpaings alvéolés. Un chaînage coffré en béton coiffe l’ensemble.

Une semelle de faible largeur

 

L’ouvrage sinistré a été conçu et réalisé comme un mur ne recevant pas de sollicitations horizontales dues à la poussée des terres. Si le resserrement de l’espacement des raidisseurs verticaux partait d’une intention louable, la liaison de ceux ci avec une semelle de fondation de faible largeur ne pouvait s’opposer efficacement aux sollicitations de basculement. La semelle, de surcroît peu lestée du fait de l’utilisation de parpaings creux, a « tourné » sous l’effet de la poussée horizontale, générant le faux aplomb constaté et l’apparition d’un glissement des terres soutenues, d’où les crevasses en tête de remblai.

Un remblai fait de matériaux argileux


Fait aggravant, le remblai arrière a été réalisé avec les matériaux argileux extraits du site, non drainant. Aucune barbacane n’a été prévue pour éviter que la poussée de l’eau ne s’ajoute à celle des terres. La stabilité du mur n’étant pas assurée, dés la fin de la période humide hivernale, la poussée cumulée des terres et de l’eau a provoqué le basculement  du mur. Compte tenu des constatations faites et du diagnostic réalisé, l’Expert a immédiatement interdit l’utilisation de la rampe de sous sol et le passage sur le remblai, avant de faire dégager les terres à l’arrière du mur à titre conservatoire. Le risque d’effondrement de l’ouvrage était en effet avéré.

 

 

 

 

Ce qu’il aurait fallu faire

 

Cet ouvrage de maintien des terres est un mur de soutènement. Il doit s’opposer à la poussée du sol et des terres mais aussi aux effets de l’eau qui peut s’accumuler à l’arrière. Des charges diverses peuvent exister sur les terres soutenues comme la circulation des engins de chantier lors du remblai ou encore les véhicules s’approchant de la construction en usage normal. Il s’agit donc d’un véritable ouvrage technique dont il faut évaluer avec soin les sollicitations puis les dispositions permettant d’y résister. Le recours à un bureau d’études, même à titre de simple conseil, apparaît indispensable.
Il ne débouchera pas forcément sur un ouvrage techniquement sophistiqué. En liaison avec l’entreprise, il sera défini les dispositions minimales permettant d’assurer la sécurité de l’ouvrage et des personnes circulant à proximité.

 

Quelles réparations ?

 

Dans le cas présent, l’inadaptation de l’ouvrage de soutènement a obligé sa démolition puis sa reconstruction avec appel à un bureau d’études “béton’.
La réparation a pris en compte :

 


Une solution de semelle béton large avec mur en blocs à bancher a été retenue.

 

Le coût de la réparation a été de l‘ordre de 9 000 € HT. L’entreprise étant intervenue en dehors de toute maîtrise d’œuvre ou mission d’un bureau d’études, elle et son assureur supporteront la totalité de ce coût.

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