Des sénateurs enquêtent sur le site de Notre-Dame-des-Landes

Des sénateurs se sont rendus sur le site du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes pour "mieux comprendre" la pertinence des mesures prévues.

Une délégation de six membres d'une commission sénatoriale chargée d'enquêter sur la réalité de ces mesures sur quatre grands projets d'infrastructures (LGV Tours-Bordeaux, l'autoroute A65, la réserve d'actifs naturels de Cossure), dont le nouvel aéroport nantais, a visité, bottes aux pieds, deux des sites prévus à l'intérieur de la "ZAD", la zone d'aménagement différé dédiée au projet.

 

"Je crois qu'il est intéressant de venir sur le site pour écouter ceux qui sont maîtres d'ouvrage du projet, ceux qui y sont opposés. C'est important de confronter les points de vue", a expliqué Jean-François Longeot, sénateur (UDI-UC) du Doubs et président de cette commission, notamment accompagné de deux sénateurs de Loire-Atlantique, Ronan Dantec (EELV) et André Trillard (LR).

 

Une compensation par unités et non pas surface

 

"Le projet de Notre-Dame-des-Landes a une particularité, c'est le seul en France où on raisonne non pas en compensation par surface mais en compensation par unités, avec des calculs très compliqués", a souligné M. Dantec, rapporteur de la commission d'enquête et opposé à un nouvel aéroport nantais.

 

"Si sur un territoire qui a déjà des mares, vous recréez d'autres mares est-ce que vous augmentez le nombre de batraciens? (...) Est-ce qu'il y a un gain de biodiversité? On est vraiment sur cette question scientifique et on ne sort pas de ça. La commission n'est pas là pour dire oui ou non au projet d'aéroport", a poursuivi le sénateur écologiste.

 

Une vingtaine d'auditions sous serment

 

Ce déplacement intervient après une vingtaine d'auditions sous serment au Sénat, dont celle du président de la commission scientifique mise en place par l'Etat, qui avait émis en 2013 douze réserves "assez sévères" sur la compensation écologique prévue par les promoteurs du futur aéroport, et qui "à titre personnel, révèle qu'à ce stade, il ne validait toujours pas les mesures compensatoires", a indiqué Ronan Dantec.

 

Les sénateurs devaient ensuite échanger avec les maires des communes concernées par le projet d'aéroport, avant de tenir un point presse. La commission d'enquête sénatoriale doit remettre son rapport mi-avril. 

 

Déclaré d'utilité publique en 2008, l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes aurait dû initialement être inauguré en 2017. Mais le projet est au point mort, en raison notamment d'une vive contestation sur le terrain et en justice.



Source : batirama.com / AFP

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