Décorer avec les enduits ou le bardage ?

Si l'ITE offre d'importantes perspectives de marchés, enduits et bardages pour décorer les façades se plient à une exigence : celle de l'esthétique avant tout.

©SCB

 

C’est acté. « Sur le marché de la rénovation, l’isolation thermique par l’extérieur va se développer dans les années à venir, et le décor de la façade va profiter de ce mouvement », augure Guillaume Papic, chef de produit marketing chez Saint-Gobain Weber. D’où l’émergence d’une alternative aux enduits et bardages en façades maçonnées que souligne Frédéric Doucet, directeur commercial et marketing chez FP Bois, « celle de vêtures et de la technologie des panneaux. Collées directement sur la paroi, leur mise en oeuvre est plus rapide et esthétiquement, elles sortent des standard ».

 

En tous cas, elles confirment que façade rime de plus en plus avec décor. Conséquence : si le critère économique prime, l’esthétique propre à chaque matériau fait aussi la différence. Mais pas seulement. « Ceux qui optent pour le bardage bois le choisissent aussi pour sa dimension environnementale », rappelle Manel Cheour, chef de produits rabotés chez Silverwood.

 

Des façades de plus en plus personnalisées

 

De plus, les matériaux ne s’opposent pas forcément : « On assiste par exemple, à l’utilisation d’enduit sur polystyrène, mixé à un bardage intermédiaire en bois et complété par un bardeau terre cuite. Ce type d’ouvrage permet d’équilibrer le budget d’un projet tout en apportant du rythme à la façade », note Marc Bellair, directeur national des ventes façades et prescription chez Wienerberger.

 

Car aujourd’hui, l’heure est « à l’hyper personnalisation à l’image du mouvement qui touche l’industrie de l’automobile », ajoute Manel Cheour. Que ce soit avec l’enduit décoratif qui par exemple chez Weber se décline aussi en matrices à la demande pour des entreprises qui veulent proposer des solutions originales à leurs clients. Chez Wienerberger, le calepinage des bardeaux en terre cuite se conçoit aussi à la demande. Et chez Siverwood en plus de la couleur contretypée, on lance une offre de profils sur-mesure! Jusqu’au toucher.

 

Solution 1 : Enduit décoratif

 

De la myriade de couleurs aux décors infinis, l’enduit caméléon apporte une réponse économique aux finitions variées.

 

©Parexlanko

 

Aspects et modénatures de pierres de taille, imitation bardage bois, appareillages de briques, ou embellissement par la couleur grâce à des nuanciers aux centaines de teintes, les enduits décoratifs ou matricés offrent une variété infinie de solutions esthétiques. Certes, cette dernière technique demande une précision plus fine qu’un enduit gratté pour éliminer les imperfections.

 

Mais elle permet de décorer autour d’une fenêtre, d’une porte d’entrée, de réinterpréter des décors traditionnels ou modernes en apportant la différenciation la plus économique, ITE associée ou non. Si la mise en oeuvre d’enduit matricé est encadrée par des formations dispensées par les industriels, elle comporte les mêmes points de vigilance qu’un enduit classique. Comme éviter de venir en compression contre un matériau qui va travailler, au risque de voir apparaître ensuite des fissurations. Et bien sûr, rester vigilant sur les conditions climatiques du chantier avec ce mortier hydraulique base ciment. Les températures d’application doivent aussi être respectées.

 

 

Solution 2 : Le bardage bois

 

Écologique, renouvelable, naturel, le bois s’est débarrassé de son principal inconvénient : l’absence de durabilité.

 

©Norlisk

 

Si la couleur rapportée par la peinture reste tendance avec le bardage bois, il surfe aujourd’hui sur des finitions saturées, et un aspect pré-grisé qui en plus joue la carte de la longévite. Un atout à faire savoir, surtout quand certains industriels le garantissent 15 ans. En rénovation, la mise en oeuvre sur ossature secondaire rattrape tous les défauts de façade. La résistance mécanique du bardage bois protège l’isolant thermique s’il y a lieu contre les chocs et les aléas climatiques. Il se met aussi désormais en oeuvre conformément au règlement de sécurité contre l’incendie relatif aux ERP.

 

Reste une contrainte à ne pas éluder : celle de la ventilation. Cette dernière doit être effectuée en conformité avec le NF DTU 41.2 révisée en août 2015. La lame d’air doit être ventilée, en haut et en bas de l’ouvrage. A ne pas oublier non plus, un bardage bois se démarre à 20 cm du sol. Car son plus grand ennemi reste l’humidité. Bien identifier les attentes du clients d’un point de vue du vieillissement et de l’entretien reste un prérequis.

 

 

Solution 3 : Le bardage terre cuite

 

Sur un marché très confidentiel, le bardage terre cuite apporte une alternative esthétique moyen de gamme.

 

©Wienerberger

 

Imputrescible, sans souci de variations de coloris car teinté dans la masse, le matériau terre cuite fait aussi valoir ses atouts en bardage pour décorer les façades. En version simple peau, il est plus léger. De fait il devient plus rapide à installer, les coûts par rapport à un ouvrage double peau sont rationnalisés. Il devient ainsi une alternative économiquement plus proche d’un bardage bois composite avec un atout intrinsèque : un gain en confort d’été propre à son inertie.

 

Ainsi, combiné avec un isolant en ITE sur ossature secondaire métallique – toujours en pose ventilée avec lame d’air - il devient avantageux pour protéger des façades très exposées au soleil, limitant du même coup l’échauffement de l’isolant. Mais pour décorer les façades en maison individuelle, le bardage terre cuite reste réservé à des réalisations très contemporaines. Il s’oriente plutôt vers les marchés du tertiaire et du collectif qui apprécient sa résistance aux chocs, et sa durabilité prouvée. Ou encore sa capacité à créer des reliefs en façade ou à intégrer des brise-soleils.

 

 

Sites internet à consulter

 

 

 

 

Réglementations

 

NF DTU 41.2 « Travaux de bâtiments – Revêtements extérieurs en bois » : totalement révisé et publié dans sa nouvelle version en août 2015, ce NF DTU a apporté des évolutions notables dont la mise en oeuvre de bardage sur murs béton ou en maçonnerie avec ou sans ITE, mais également la pose obligatoire d’un film pare-pluie ou encore l’intégration dans le domaine traditionnel des systèmes de bardage à claire-voie.

 

NF 15.201 – DTU 26.1 « Travaux d’enduits de mortiers minéraux » : depuis 2008, ce NF DTU a fixé de nouvelles règles de l’art pour tous les travaux d’enduits de mortiers.

Plusieurs avis techniques régissent la mise en oeuvre des bardages en terre cuite (simple peau, brise-soleils!). Il convient de s’y référer.

 

 

PRODUITS

 

Aigis par SCB : Renforcé de fibre de verre

40 % plus dense qu’un bardage PVC, cette gamme co-extrudée a été renforcée par des fibres de verre. D’où une meilleure résistance aux chocs et aux agressions extérieures. Ce matériau bénéfice d’un classement au feu bS3,dO (M1). La lame double avec cannelure est pré-percée en partie haute et dotée d’une languette de positionnement au dos pour une mise en oeuvre simplifiée. D’une épaisseur de 7 mm, ces clins se posent par emboîtement sur bâtiment à ossature bois ou maçonnerie. À décliner dans six teintes avec gamme d’accessoires de finition associée.
Argelit par Wienerberger : Terre cuite certifiée par le CSTB

100 % terre cuite, teinté dans la masse (16 coloris disponibles), ce bardage simple peau protège durablement la façade des intempéries et des salissures en préservant qualités et performances thermiques des isolants. Sous Avis techniques (n°2/12 – 514) qui valide de larges zones d’emploi, il se pose sur supports verticaux en maçonnerie enduite ou en béton, ainsi que sur ossatures bois et métallique. Économique grâce à sa mise en oeuvre sur rails horizontaux, il est proposé en plusieurs formats et coloris.

Parex Déco Design par Parexlanko : Effets matières

Ce procédé de mise en œuvre, par projection et façonnage d’un enduit minéral spécialement formulé, permet de créer des textures contemporaines et design en façade. Monocouche, il est proposé dans 24 teintes et six finitions contemporaines qui imitent le bois, la pierre ou le métal. Quatre finitions traditionnelles imitent les appareillages les plus courants des pierres de France. Plusieurs joints – joint fin, creux en V ou creux droit – personnalisent les finitions et donnent forme à la matière.

Accoya par Norsilk : Bardage très durable

Ce bardage quasiment imputrescible affiche une durée de vie supérieure à 50 ans selon son fabricant. Il se caractérise par une surface rabotée et des finitions naturelles ou teintées. Proposé avec deux formats de 125 mm et 175 mm utiles calepinables entre eux à l’aide de fixations invisibles, un autre profil baptisé Multi est à la fois compatible pour la mise en oeuvre de bardages et de terrasses. Deux-en-un, il se pose à l’aide de clips sur l’ossature ou sur la lambourde pour créer des espaces harmonieux.
Infinity par Rabovert / FP Bois : Comme du bois vieilli

Cette gamme de bardages à la finition grisée argentée avec rainage en bout de lame, reproduit de manière homogène le résultat d’une exposition prolongée aux intempéries et aux UV. Classé 3A (sauf Red Cedar), et conçu avec une grande longueur de lame pour une pose facilitée, le profil est épais pour assurer sa stabilité et sa durabilité. Avec ou sans noeuds selon l’esthétique souhaitée, cette gamme est déclinée en quatre essences certifiées PEFC : Douglas, Mélèze, Red Cedar, et Épicéa.
Protect.s par Silverwood : La matière au naturel

Raboté brossé sur un profil de 19 x 122 mm, ce bardage est fabriqué en Sapin du Nord. Préservé Classe 3A, il a reçu deux couches de saturateur en phase aqueuse non filmogène pour une protection optimale. La gamme se décline en quatre coloris : Cendre, Fusain, Havane et Calfat. Pour un effet matière naturelle, la finition est mate, semi-transparente. Ce bardage écocertifié et marqué CE et aussi certifié CTB B+. Il bénéficie d’une garantie de cinq ans sur la finition et 10 ans sur la préservation du bois.
Weber.Terranova Print par Weber : Sous matrice

Cet enduit minéral matricé ouvre à la créativité. Breveté, il conjugue effets de couleurs, de reliefs et de textures en façade. Aux traditionnels décors de bois, briques et pierres de taille, d’autres matrices plus contemporaines permettent de concevoir des façades bambou, du colombage bois, du panneau bois, du carré froissé, de la mosaïque, du martelé ou encore du drapé. Grâce à une technique inspirée de la boucharde, il est aussi possible de réaliser des aspects veinage bois, froissé, bouchardé fin ou grain moyen.
Cédral par Eternit : Modulaires

Ses lames de bardage se posent à la verticale ou à l’horizontal, et offrent une grande possibilité de personnalisation. Avec 31 teintes unies ou lasurées, elles permettent d’animer les façades. Cette gamme se décline aussi en deux finitions : Cédral Classic et sa structure nervurée qui rappelle l’authenticité du bois de cèdre, et Cédral Smooth, pour une surface lisse au grain léger et un design contemporain. Enfin, Cédral Lap autorise une pose à recouvrement quand le système Cédral Click assure une pose à emboîtement.
PRB Ozé par PRB : Plus de 100 teintes

Cet enduit monocouche à grain fin pour l’imperméabilisation et la décoration des façades est proposé dans un blanc neige très pur et dans plus de 100 teintes. À employer en neuf comme en rénovation, il est compatible avec les maçonneries de type RT2, RT3 et sur joint de 8 mm minimum de parement brique, de pierres, ou de céramique posée en façades. Il s’applique par projection mécanique et reçoit tous types de finitions : grattée fin, rustique, rustique écrasée, talochée, frotassée). Conditionnement : sac de 25 kg.

 



Source : batirama.com / Stéphane Lacaze Haertelmeyer

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