Un point sur les isolants minéraux

La plupart des isolants sont commercialisés depuis des décennies mais ont su se renouveler pour s?adapter aux exigences actuelles de performances techniques, confort de pose et durabilité.

Les isolants minéraux ont progressé au gré des exigences réglementaires. Laines minérales, au premier chef, et dans une bien moindre mesure, verre cellulaire en granulés ou mousses, béton cellulaire sont présents en neuf et en rénovation (celle-ci tenant une part importante du marché, avec la chute de 20 % des surfaces à isoler dans le neuf ces 6 dernières années).

 

Les fabricants s’orientent de plus en plus vers des systèmes, solutions complètes pour traiter la paroi, ou vers des produits associés à des accessoires spécifiques qui sécurisent et simplifient la mise en oeuvre.

 

La tendance est au gain de performance, mais aussi au gain d’espace, ainsi qu’à une pose rapide et simple. Côté process, les bilans environnementaux se sont améliorés (moins d’eau, d’énergie et de déchets à la fabrication, moins d’émissions nocives, fort taux de matériau recyclé, conditionnement et transport optimisés, !).

 

La laine de roche gagne dans l'ITE

 

Les reines de l’isolation minérale

 

Employées depuis des décennies, les laines minérales représentent plus de 49 % des surfaces isolées l’an dernier. Les gammes de produits se sont largement renouvelées et la majorité des produits actuels sont apparus il y a moins de 10 ans. Le marché est dominé par les laines de verre (présentes dans plus de 75 % des foyers) qui continuent à prendre 1 à 2 % de part de marché chaque année.

 

Adaptées à tous les supports, elles isolent toitures, murs, sols et cloisons du froid, de la chaleur et des nuisances sonores, avec une performance thermique accrue (conductivité thermique λ entre 30 et 40 mW/m.K) et une limitation des épaisseurs.

 

40 à 80% de verre recyclé

 

Les nouvelles laines contiennent de 40 % à 80 % de verre recyclé. Elles utilisent des liants naturels peu ou pas émetteurs de COV, et se font moins irritantes. Le surcoût (+10 à 15 %/laine classique), est très limité une fois rapporté à la paroi (de 0,2 à 3 %). Il peut aussi être compensé par le gain de temps à la mise en oeuvre. Le prix reste très concurrentiel.

 

Bien qu’ayant gagné en efficacité thermique et phonique, les laines de roche restent en priorité utilisées pour leurs propriétés mécaniques et leur comportement au feu (toitures étanchées, isolation thermo-acoustique des sols, complexes d'isolation nécessitant une résistance au feu, complexes coupe-feu, ITE sous enduit, !). Elles s’installent notamment sur le marché en développement des toitures végétalisées.

 

Comment convaincre vos clients de choisir ces isolants en rénovation

 

Isoler son logement : un investissement rentable

 

En moyenne 62 % de la consommation d’énergie reviennent au chauffage. Le surcoût d’un isolant minéral performant peut être compensé, d’une part, par un retour sur investissement plus rapide (économies plus importantes sur la facture d’énergie) et d’autre part, par une baisse de la durée des travaux. L’obligation d’isoler A compter du 1er janvier 2017, une rénovation importante devra comprendre l’isolation d’au moins 50 % de la façade et de la toiture (hors ouvertures), ainsi que des planchers (des dérogations seront accordées en fonction de la faisabilité technique et économique de cette isolation).

 

Les aides possibles

 

Pour les travaux réalisés par une entreprise RGE sont proposés :

  • L’Eco PTZ : prêt remboursable sans intérêt, pour un bouquet de travaux.
  • La TVA au taux réduit de 5,5 % pour les travaux d'amélioration de la qualité énergétique des logements anciens.
  • Le Crédit d’Impôt Transition Énergétique (CITE), pour l’habitat principal (travaux réalisés et payés au plus tard le 31 décembre 2016).
  • Et des subventions des collectivités territoriales et de l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat.

 

FOCUS SUR LES ISOLANTS MINÉRAUX "ISOLÉS"

 

Granulats, mousses, aérogels :ils occupent encore une place tout à fait restreinte, mais ont beau jeu de faire valoir leurs atouts. Leur développement est en marche.

 

Les granulats minéraux

 

Apparus récemment (comme le granulat de béton cellulaire Granulège), ou anciens, les granulats cellulaires sont mal connus en France, alors que parfois couramment employés dans des pays voisins (par ex le granulat de verre cellulaire Misapor en Suisse). Leurs atouts sont multiples : pérennes, insensibles à l’humidité, aux moisissures, insectes ou rongeurs, incombustibles et ininflammables, composé de matières premières 100 % recyclables, exempts de substances nocives et légers, très résistants à la compression, !

 

Isolation sous plancher avec granulat de béton cellulaire

 

Ils sont notamment intéressants pour isoler les sols, chapes et planchers dont ils contribuent à diminuer les charges, avec à la clé une économie sur les coûts de la structure du bâtiment, un traitement efficace des ponts thermiques et une durée de chantier réduite.

 

Le granulat de béton cellulaire isole aussi combles, toitures terrasses, toits plats, conduits, etc. Tandis que le granulat de verre cellulaire se développe en rénovation, en construction neuve et en création de piscine. Livrés en vrac, en big bag ou en sacs de 50 litres, les granulats s’adaptent aux chantiers. Cependant, le manque d’avis technique et le prix élevé freinent le développement de ces produits.

 

Le verre en mousse

 

Même situation pour la mousse de verre cellulaire en panneaux, qui pâtit de son prix, de 2 à 10 fois plus élevé que les autres isolants. Idéale en étanchéité, elle résiste aux chocs et à la compression, est stable face aux variations de température, d’humidité et maintient ses qualités dans le temps.

 

Surtout utilisée en toiture terrasse depuis 20 ans (5 % du marché), elle fait lentement son chemin dans l’isolation des murs enterrés, les parois des locaux humides et se développe en ITE, ainsi qu’en isolation des sols. Enfin, elle débute en isolation de toiture par sarking (λ de 38 à 50 mW/m.K).

 

La mousse de verre résiste à la compression sans tassement, empêche la migration

d'air et d'humidité, fait barrage aux nuisibles et aux ratons

 

Les isolants des bâtiments de demain

 

Ces dernières années apparaissent les aérogels de silice, déclinés sous forme de mortier, de granulat ou encore d’acide silicique enfermé dans des Panneaux Isolants sous Vide.

 

Fruits de la nanotechnologie, ils restent extrêmement coûteux mais caracolent en tête des performances (λ de 4 à 7 mW/m.K), pour des épaisseurs minimes (25 à 50 mm). Minces, stables, résistants, ils sont encore rarement employés mais pourraient bien révolutionner l’isolation.

 

Ce qu’en dit la réglementation ?

 

Les textes

 

L’évolution des produits répond à de nombreux textes réglementaires : RT 2012, RT Bâtiments existants, réglementation des émissions de COV dans l'atmosphère, normes acoustiques, Règlement de Sécurité Incendie, etc.

 

Pour la seule partie thermique :

 

  • Dans l’existant : La RT Bâtiments Existants (ou encore RT par éléments) impose depuis le 1er novembre 2007 des performances thermiques minimales, tandis que l’Eco-PTZ et le CITE en imposent d’autres :Dans le neuf :
  • Dans le neuf : Depuis le 1er janvier 2013, les bâtiments neufs ou parties neuves de bâtiments existants doivent répondre aux exigences de performance thermique de l'enveloppe et d’étanchéité à l'air de la RT 2012.

 

Les règles de l’art

 

La mise en oeuvre des isolants est dictée par divers DTU (documents techniques unifiés) relatifs à un type d’ouvrage précis. Les DTU n’incluent pas les produits ou procédés nouveaux ni les mises en oeuvre spécifiques.

 

En leur absence, les règles sont définies par des CPT (cahiers des prescriptions techniques) présentant des dispositions communes à une famille de produits, associés aux Avis Techniques de pose, ou par des Documents Techniques d’Application, prescriptions spécifiques des fabricants. Enfin, certains produits disposent d’Agréments Techniques Européens et de certifications étrangères.

 

  Valeur R de résistance thermique pour bénéficier du crédit d'impôt et de l'éco-PTZ Valeur R de la réglementation par élément
Combles perdus R ≥ 7.0 R ≥ 4.5
Combles aménagées R ≥ 6.0 R ≥ 4.0
Murs R ≥ 3.7 R ≥ 2.3*
Plancher R ≥ 3.0 R ≥ 2.3**
Toiture-terrasse R ≥ 4.5 R ≥ 2,5

 

 

PRODUITS

 

Weber.therm XM roche par Weber.Therm

Weber.therm XM roche associe la chaux aérienne à la laine de roche dans ce système d’ITE mis en oeuvre sur le principe du calé-chevillé. 4 modèles de panneaux en laine de roche à bords droits, aux λ allant de 38 à 36 mW/m.K, disponibles en diverses épaisseurs : Rockwool panneau 431 (120x60 cm), Rockwool Ecorock (120x60 cm), Knauf PTP SO35 (80x62,5 cm) et Isover TF (120x60 cm). Large choix d’aspect et de finition organique, minérale ou organo-minérale. Classé A2 s2 d0, weber. therm XM roche répond aux exigences les plus sévères de réaction au feu (façades d’ERP). Système sous ATE.

 

Etics capatect dark side par Daw

Des couleurs très foncées sont permises en façade isolée, avec ce système entièrement minéral. Outre le panneau isolant (Capatect 149 extra, Capatect 100 Laine de Roche, Isover TF Laine de roche et Ecorock Laine de roche), il comprend l’enduit de base organique Capatect OrCa Spachtel (renforcé aux fibres de carbone), l’armature de renforcement (technologie Carbone), et une finition formulée à base de la technologie NQG (NanoQuartz) permettant de réaliser des teintes d’une luminosité supérieure à 5. Système Calé Chevillé. Ininflammable (Euroclasse Feu : A-s1,d0). Sous ATE.

 

Redart ossature bois par Rockwool

Avec Redart Ossature Bois, déclinaison de son Redart System, Rockwool propose une solution complète d’ITE des façades sous enduit des bâtiments neufs à ossature bois. Très résistant au feu (laine de roche Ecorock ou PANNEAU 431 IESE, classée A1) et perméable à la vapeur d’eau, le système est aussi très rapide à poser (panneau fixé sur l’ossature par des chevilles à visser). Les enduits (plus de 240 couleurs, revêtements minéral, silicate ou silicone, 3 tailles de grain), un régulateur de fond et les accessoires adaptés complètent l’offre. Formation, assistance et hotline. Sous ATE.

 

Ganulège par Cellumat

Avec son λ de 65 mW/mK, ce granulat de béton cellulaire 100 % recyclable permet de réaliser une couche isolante, aussi bien pour les applications horizontales que verticales. Sa légèreté permet une mise en oeuvre rapide à sec (chapes sèches, égalisation de sol à sec, isolation des combles, toitures terrasses, toits plats, remplissage de voûte) ou en application humide (chapes, égalisation de sol léger, planchers traditionnels, planchers chauffants). Granulométrie 1 à 8 mm ; densité 290 kg/m³ (+/- 15%) ; résistance à l’écrasement 40,8 T/m² ; Classé A1 au feu. Élu produit du BTP 2015.

 

Misapor par Misapor

Issu du recyclage de bouteilles de verre à 98 %, Misapor est né en Suisse en 1982. Ultra léger, ce granulat à porosité fermée est un remblai isolant pour la construction (isolation sous fondation qui remplace la couche de forme), et la rénovation (isolation sous dallage). Il est aussi adapté aux toitures végétalisées et remblais allégés (à partir de 130kg/m³). Existe en granulométrie 10-50 (λ 85 mW/mK ; Densité 160-190 kg/m³) ou 10-75 mm (λ 80 mW/mK ; densité 125-150 kg/m³). Inerte, imputrescible et anti-vermine. Haute résistance à la compression. Classé A1 au feu. Certifié ATE. Compatible avec les labels Passivhaus et Minergie P Eco (maisons passives).

 

 

Foamglas T3+ par Foamglas (Pittsburgh Corning France)

Version ultra performante d’un produit éprouvé, le T3+ obtient un de λ de 36 mW/mK qui améliore nettement ses performances thermiques. Parfaitement étanche à l’eau comme à la vapeur, il n’absorbe pas d’humidité. Très résistant à la compression (Sécurité structurale 0,29 N/mm² ; aptitude au service 0,31 N/mm²), même sous charges de longue durée, il est aussi incombustible, indéformable, résistant aux acides et aux nuisibles. Densité 100 kg/m³. 5 épaisseurs, de 50 à 150 mm. Le T3+ est disponible sur demande et entre au catalogue en 2017

 

Isoduo 36 par Isover

Contenant peu de liant et d'additifs, ce panneau allie fibre de pin Douglas (50 %) et laine de verre (40 %). Adapté à l’isolation des combles, des murs ossatures bois ou maçonnés et des cloisons, cet hybride affiche de belles performances thermiques (λ de 36 mW/m.K ; R de 1,25 à 4 m².K/W), acoustiques et mécaniques. Il permet un calfeutrement ajusté et facilité (découpe aisée au coupe-laine, émissions de poussières réduites). Classé D-s2,d0 au feu. Epaisseurs de 45 à 145 mm. Sous AT pour murs et toiture. Conditionné en 15 kg au plus.

 

Pureone par Ursa

Adaptée à l’isolation des combles perdus ou aménagés, murs, cloisons, et plafonds, la blanche PureOne se présente en rouleaux revêtus sur une face d’un papier kraft quadrillé parevapeur. Elle n’émet aucun formaldéhyde et son confort de pose fait gagner 15 à 20 % de temps sur chantier (toucher doux et peu de poussières à la découpe). La garantie de 25 ans vaut pour toute la gamme, élargie à une trentaine de références. λ 40 mW/m.K. Disponible en épaisseurs de 100 à 300 mm, posées en monocouche ou en bicouche. Contient jusqu’à 50 % de verre recyclé.

 

RT Plus par Knauf

RT Plus permet de réaliser en une opération l’isolation et l’étanchéité à l’air et à la vapeur d’eau des combles aménagés. Un pare-vapeur d’aspect aluminium est intégré en usine à la laine minérale de verre nue (de λ 32mW/m.K ou 35mW/m.K). Le panneau roulé semi-rigide utilise le procédé Ecose Technology : le liant, inerte et d’origine végétale, rend l’isolant brun, doux au toucher et contribue à la qualité de l’air intérieur (<10 μg/m³ de formaldéhyde) . Accessoires pour assurer la continuité de l’étanchéité aux jonctions (suspente, adhésifs, mastic,...).

 



Source : batirama.com / Emmanuelle Jeanson / © URSA

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