Des sans-papiers bientôt embauchés après deux mois de grève

Vingt-cinq ouvriers sans-papiers, employés illégalement sur un chantier parisien par un sous-traitant, seront embauchés par le donneur d'ordre, après deux mois de "lutte".

Les 25 travailleurs sans-papiers s'étaient mis en grève début septembre au lendemain de l'accident d'un ouvrier malien travaillant sur un chantier du groupe mutualiste Covea (GMF, MAAF, MMA), avenue de Breteuil à Paris (en photo).

 

La grève faisait suite au refus de l'employeur MT BAT Immeubles, un sous-traitant du groupe Capron, d'appeler les secours malgré la fracture à un bras subie par la victime, tombée d'un échafaudage.

 

Les grévistes avaient occupé le chantier pendant trois semaines avant d'en être évacués, à la demande de Covea Immobilier qui a ensuite entamé une "médiation" avec les différentes parties.

 

Des démarches en vue de la régularisation administrative

 

"La lutte et la détermination des salariés ont payé", s'est félicitée la CGT, assurant que "la société Capron s'est engagée à recruter ces 25 personnes" et que "les démarches en vue de la régularisation administrative sont en cours auprès des autorités compétentes".

 

Ce dénouement est "très positif" puisque "c'est la première fois qu'un donneur d'ordre finit par s'engager positivement au nom d'un sous-traitant défaillant", écrit le syndicat, très actif auprès des ouvriers sans-papiers.

 

"Nous n'envisagions pas de ne pas aider les salariés de la société MT BAT Immeubles, dont nous condamnons totalement et fermement les agissements", a indiqué la direction de Capron, dans une déclaration commune faite avec la CGT et Covea Immobilier.

 

Embauche des salariés sans papier

 

"Nous avons donc oeuvré, en lien étroit" avec ces deux organisations, "à la mise en place d'une solution permettant le déblocage de cette situation en embauchant les salariés concernés". Ces derniers ont repris le travail "mais, cette fois-ci, dans le respect du code du travail et des conditions de sécurité", a poursuivi le syndicat.

 

Dénonçant les méthodes de MT BAT Immeubles, le syndicat affirme qu'il accompagnera les salariés aux prud'hommes et "se portera partie civile au pénal afin d'obtenir le paiement des salaires, l'établissement des bulletins de salaire, 6 mois de salaire pour travail dissimulé, des dommages et intérêts pour mise en danger d'autrui, conditions de travail indignes et discrimination".



Source : batirama.com / AFP

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