Quelles évolutions pour les solutions d'isolation intérieure ou extérieur ?

Par l?intérieur ou par l?extérieur, les solutions techniques pour isoler les parois sont légion, et les procédés désormais bien connus.

Ce qui n’empêche pas les évolutions qui ont toutes comme objectif de renforcer les propriétés intrinsèques des systèmes. Encore légèrement atone, le marché de la rénovation énergétique devrait pouvoir se réveiller rapidement. Il faut dire que tous les voyants sont au vert pour que les maîtres d’ouvrage franchissent le pas.

 

Avec le renforcement de la réglementation et la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui a été votée en fin d’année, il n’y a aucune raison que le marché ne finisse pas par décoller. Pour exemple, l’obligation, lors de travaux de ravalement importants (50% de la surface), de réaliser des travaux d’isolation thermique par l’extérieur (décret du 10 mai 2016) devrait booster le marché de l’ITE. A condition que cela n’effraie pas les particuliers, notamment pour des questions de budget.

 

Au chapitre technique, dans un bâtiment isolé par l’intérieur, le complexe isolant est l’élément principal à la réussite du projet d’isolation thermique et souvent acoustique. Pour y parvenir, les produits et systèmes proposés sont en constante évolution. Il s’agit d’apporter une isolation continue sans trop augmenter l’épaisseur des parois – il s’agit de ne pas empiéter sur l’espace intérieur – et si possible sans pont thermique. Par exemple, l’évolution des systèmes de fixation en paroi, dans le cas de complexes de doublage sur ossature, avec des cavaliers polymères qui assurent une rupture thermique entre les fourrures métalliques.

 

Augmentation des performances

 

A l’extérieur aussi, les systèmes sont matures, qu’il s’agisse d’ITE sous enduit ou de façades ventilées. Et les professionnels constatent les mêmes évolutions qu’à l’intérieur, avec une augmentation des épaisseurs de l’isolant : 140, 160, voire 180 à 200 mm (rarement 300 mm). Pour limiter ces épaisseurs et empêcher les isolants d’empiéter sur les surfaces habitables (ITI) ou sur le domaine public (ITE), les industriels renforcent les propriétés isolantes de leurs produits, ce qui permet d’obtenir, à épaisseur égale, une meilleure performance.

 

Du coup, les laines minérales avec un lambda de 0,032 et 0,030 ne sont plus rares sur les chantiers. On constate le même type d’évolutions avec les PSE, notamment les PSE graphités dont le lambda va jusqu’à 0,030. De leur côté, les panneaux en mousse polyuréthane affichent des lambdas à 0,022. Ils sont aujourd’hui de plus en plus utilisés, leur R étant, à épaisseur égale, plus performante. Encore plus intéressants, les panneaux isolants sous vide (PIV) conjuguent, quant à eux, performance thermique (R = 5,71 m2/K/W) et gain optimal de surface (40 mm d’épaisseur). Des produits à utiliser dès que l’espace est réduit et qu’il n’est pas possible d’épaissir les parois.

 

Penser à l’étanchéité à l’air

 

Autre paramètre désormais important : l’étanchéité à l’air. Là aussi, on constate une maturité des systèmes. En rénovation, plusieurs scénarios sont possibles. Avec un complexe isolant ossature et laine minérale, la solution la plus courante consiste à recourir à une membrane d’étanchéité à l’air – le plus souvent un film à base de polyéthylène, polypropylène ou polyamide, d’une épaisseur de l’ordre de quelques dizaines de microns.

 

Les fabricants de plaques de plâtre ont, de leur côté, développé des systèmes de « membranes projetées d’étanchéité à l’air ». Celles-ci sont mises en œuvre par projection sur la maçonnerie avant la mise en place du complexe d’isolation. Ainsi, les fuites d’air éventuelles sont traitées au niveau de la maçonnerie. A réserver à des constructions en blocs béton ou briques.

 

Pas facile de passer à l’acte

 

Si les Français ont envie de réaliser des travaux d’isolation thermique, ils ont encore du mal à comprendre les systèmes d’aides mis en place par le gouvernement et les régions, voire à les sous-estimer. Ainsi malgré une capacité d’investissement conséquente de 3 000 euros en moyenne*, ils sont nombreux à renoncer aux travaux d’isolation faute, disent-ils, d’informations suffisantes sur les aides de l’Etat.

 

Sachant que plus de 40 % des personnes interrogées considèrent qu'une meilleure information sur les aides publiques les inciterait à entamer des travaux d'isolation thermique… En attendant, incitez vos clients à bien se renseigner.

 

* L’étude réalisée par Opinionway pour Monexpertisoaltion.fr auprès d’un échantillon de 1000 personnes.

 

ITE apte au feu

 

Après la campagne d’essai feu des systèmes d’ITE sous enduit menée par l’Afipeb, le SNMI et le Sipev, un guide spécifique a été mis en ligne sur le site du ministère de l’Intérieur, avec une note d’accompagnement. Il répertorie les systèmes « aptes au feu » sur la base des résultats des laboratoires qui ont conduit les essais. Il uniformise également le mode de mise en œuvre de la bande filante décrit dans l’IT 249.

 

Sachant que ce dispositif, obligatoire pour les ERP et les IGH, a été étendu au logement des 3e et 4e familles par le ministère du Logement. Le même type d’essai est en cours pour les dispositifs de façades ventilées.

 

Polémique autour de l’ITE

 

L’obligation d’isoler les bâtiments par l’extérieur en cas de travaux de ravalement importants, découlant de la loi sur la transition énergétique ne fait pas l’unanimité. Ainsi, Sites & Monuments, association nationale reconnue d'utilité publique fondée en 1901, appelle à la mobilisation contre le décret du 30 mai 2016. Pour elle : « Ce décret menace des milliers de façades d’habitations françaises.

 

Et au-delà de ces importantes conséquences esthétiques et sanitaires sur le bâti, ce texte s’avère confus, irrespectueux de la loi sur la transition énergétique, injustifié pour les constructions antérieures à 1948 et coûteux pour les propriétaires. Les fabricants n’ont pas manqué de réagir. Une affaire à suivre.

 

SOLUTIONS

 

Solution 1 : ITE sous enduit

 

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Parce qu’ils répondent à de nombreuses problématiques mais aussi parce que leur mise en œuvre est simple, rapide et propre, les systèmes d’isolation par l’extérieur (ITE) de type enduit mince sur isolant ont le vent en poupe…

 

Recommandation importante à rappeler : il faut respecter toutes les étapes de la pose. Sachant qu’en rénovation, la pose conforme au cahier du CSTB est réalisée en callé- chevillé. Ainsi l’état et les caractéristiques du support doivent être examinés de près, notamment pour s’assurer de la tenue des fixations. Il s’agit de vérifier que le système d’accrochage peut être correctement ancré et que la colle mise en place sur l’isolant accroche convenablement au mur. Il est aussi nécessaire de prévoir le fractionnement des surfaces lorsque celles-ci sont grandes et de prendre en compte le comportement au vent, au feu et aux chocs.

 

 

Solution 2 : Façade ventilée

 

©TERREAL

 

Un revêtement de façade en bardage classique est composé d’un parement fixé sur une ossature dite secondaire (bois ou métal), solidarisée à la structure du bâti par un système de fixation spécifique.

 

Indépendant du parement, l’isolant est fixé sur le gros œuvre. Un procédé qui ménage une lame d’air entre l’isolant et le dos des éléments. D’où le nom de façade ventilée. Avantage : la lame d’air en circulant entre le revêtement et l’isolant remplit une fonction d’assainissement du bâti. Un système qui permet de compenser les éventuelles inégalités de la façade. On peut faire la distinction entre les bardages à peau extérieure étanches à l’eau et ceux à joints ouverts qui n’assurent pas le même niveau d’étanchéité. Les bardages ventilés se distinguent par une très grande variété de références et de matières : aluminium, acier, bois, terre cuite, verre émaillé, composite...

 

 

Solution 3 : Deux systèmes ITI 

 

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SMIGET

 

Les systèmes d’isolation thermique par l’extérieur (ITI) se divisent en deux grandes familles.

 

Tout d’abord, notons les les doublages thermiques et acoustiques réalisés par collage sur une paroi de panneaux composites, constitués par encollage d'une plaque de plâtre (avec ou sans pare-vapeur) sur un panneau de polystyrène acoustique PSE graphite ou non. Très utilisés dans le neuf, ils trouvent cependant toute leur place en rénovation pour peu que les parois soient à peu près droites. Le second système, le plus utilisé, consiste en un complexe de doublage sur ossature avec laine minérale et plaque de plâtre. Des systèmes qui ne se conçoivent pas sans cavaliers polymères pour assurer une rupture thermique entre les fourrures métalliques et avec une membrane d’étanchéité à l’air.

 

 

PRODUITS

 

 

Biofib Chanvre par biofib : Isolant biosourcé multifonction

Plusieurs domaines d'application pour cet isolant utilisable en neuf comme en rénovation : isolation de combles (aménagées ou non), doublage des murs par l'intérieur, cloisons, plafonds et planchers, maison ossature bois et en ITE. Il se compose à 90% de fibres de chanvre, d'un liant PE et d'additifs.
Une alternative au PE est possible (PLA), il s'agit d'un liant polymère thermoplastique, issu de la transformation de l'amidon de maïs. Résistance thermique R(m².K/W) : entre 1,12 et 5 selon épaisseurs. Lambda (W/m.K) : 0,040.

 

EDIL façade par Edilteco :  Panneau isolant en polystyrène expansé

 

Spécialement conçu pour l'isolation thermique par l'extérieur (ITE), en neuf et rénovation, cet isolant est compatible avec tout type de constructions. La légèreté du matériau et la planéité du panneau en facilitent la mise en œuvre. Bien adapté aux finitions par enduit mince, il se décline en plusieurs épaisseurs, allant de 20 à 300 mm, présentant des résistances thermiques R(m².K/W) allant de 0,50 à 5,25. Lambda (W/m.K) : 0,038.

 

Pavawall Smart par Pavatex : Bloc isolant évolué en fibres de bois

 

Ce bloc isolant, à haute capacité calorifique, est un support pour enduit Etics. Il convient à la rénovation de bâtiments existants, mais aussi à la construction neuve de murs massifs (béton, maçonnerie) et de murs en bois massifs (CLT...). Composé à base de résineux issus de sous-produits de scierie, le matériau est ouvert à la diffusion, permettant une régulation du climat intérieur. Résistances thermiques R(m².K/W) pour épaisseurs de 120 à 240 : de 3,05 à 6,15. Lambda (W/m.K) : 0,039.

 

Eurowall par Recticel : Panneau pour système d'ITE

 

Une âme en mousse de polyisocyanurate rigide et un parement double face étanche composite kraft et aluminium composent ce panneau isolant. Adapté au climat de plaine et de montagne, il est compatible avec différents systèmes de pose : en bardage rapporté avec lame d’air ventilée, vêture, vêtage ou en pose simple ou double ; épaisseur jusqu’à 240 mm soit R = 10,90 m².K/W. Résistances thermiques R(m².K/W) : entre 1,35 et 3,45 selon épaisseurs. Lambda (W/m.K) : 0,022.

 

FOAMGLAS® par FOAMGLAS Building : Verre cellulaire incombustible

 

Matériau isolant rigide conservant toutes ses propriétés thermiques dans le temps, étanche et incombustible, les panneaux de verre cellulaire dédié à l’ITE sont composés de verre recyclé (à plus de 60 %) et de matières minérales naturelles. Il autorise ainsi des isolations thermiques de paroi qui peuvent être étanches à l’air, pare-vapeur et pare-pluie pour ITE sur ossature bois sans pare-pluie avec résistance thermique garantie 30 ans, des ITE sous enduit. Lambda de 0.038 W/m.K.

 

Delta-vent par Doerken : Pare-pluie pour bardage fermé

 

La mise en œuvre se faisant sur montants ou directement sur panneaux de contreventement, ce pare-pluie s'utilise comme protection de l'isolant thermique derrière les façades à parements à joints fermés. Il se compose d'une membrane tricouche PP associant deux non-tissés et un film respirant et deux bords autocollants intégrés. Il est conçu pour être résistant à la déchirure et au vieillissement.

 

Doublage Prégymax par Siniat : Doublage thermo-acoustique

 

Doublage thermique et acoustique réalisé par collage exclusivement sur une paroi de panneaux composites, constitués par encollage d'une plaque de plâtre (avec ou sans pare-vapeur) sur un panneau de polystyrène acoustique PSE-Graphite (certifié Acermi). Un produit qui se substitue aux doublages thermiques notamment pour les logements collectifs ou maisons en bande, qui réduit les transmissions latérales acoustiques et qui répond aux exigences du référentiel Qualitel.

 

© Siniat

 

Isocombo par Unilin Insulation : Isolant pour murs intérieurs

 

L'association de polyuréthanne et de laine de verre et son format de 1,20 x 2,5 m ou 2,7 rendent cet isolant facilement manipulable, d’où une mise en œuvre rapide. Laquelle est réalisée conformément au DTU 25.41 « Ouvrages en plaques de parement en plâtre, plaques à faces cartonnées ». Les plaques rainées bouvetées peuvent s’emboîter les unes dans les autres et sont ensuite plaquées contre le mur.

 

Résistances thermiques R(m².K/W)

: 3,90 à 5,70 selon épaisseurs.

 

Acoustizap 2 Réno par Knauf Insulation : Accessoire de fixation pour isolation intérieure

 

Spécialement adaptée pour l’isolation par l’intérieur des murs maçonnés existants, cette fixation permet la mise en œuvre d’une contre-cloison sur ossature métallique et de fixer des isolants de 30 à 220 mm d'épaisseur. Conçu en composite armé, il est constitué de trois éléments : un cavalier doté d’une embase avec deux trous oblongs, une tige crantée autorisant et une tête en Nylon renforcé entièrement démontable.

 




Source : batirama.com / Stéphane Miget

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