Le Père des Dragons est un artisan breton !

Yann Hoccry, artisan couvreur breton, lance un pari fou : réaliser sur son toit un dragon en cuivre grandeur nature.De quoi rendre jalouse Daernerys Targaryen de la saga Game of Thrones ?

Artisan couvreur résidant à Saint Michel-en-Grève (Côtes d’Armor), Yann Hoccry, 33 ans, n’a pas attendu la série Game of Thrones pour faire germer son projet. Un projet qui consiste à recréer sur son toit un dragon de 5 m d’envergure et 2,50 m de haut, doté de 4300 écailles de cuivre.

 

Avec une particularité : ce projet collaboratif permet aux particuliers d’acheter et de réaliser eux-mêmes les écailles de la bête dans l’atelier du couvreur, le dernier week-end de chaque mois !

 

Des écailles de 4 formats différents* (à partir de 10 euros) qui seront numérotées, emballées dans du carton et assemblées en février 2017 pour réaliser le dragon. Petit bonus : le particulier peut aussi (et pour la moitié du prix en sus) repartir avec une copie de l’écaille réalisée…

 

 

  1. Les particuliers peuvent venir réaliser et décorer leurs écailles dans l’atelier de Yann Hoccry.

 

L’archange Saint Michel et son “lézard”

 

C’est en effet un concours de circonstances et l’amour de son métier qui ont amené ce Compagnon du Devoir à lancer ce pari impressionnant. Et c’est en faisant visiter, à ses amis, l’église de sa ville, dédiée à l’archange Saint-Michel, que son idée a germé.

 

« J’ai remarqué que dans les représentations de l’archange, il n’était pas accompagné d’un dragon monumental mais plutôt d’une sorte de lézard. Et l’idée, de lui adjoindre un dragon plus important m’est venue, explique Yann Hoccry.

 

« Mais avant tout, mon but était de montrer qu’il y a un savoir faire dans notre domaine de la couverture et du cuivre », précise le jeune artisan en compte depuis 2005 et qui travaille seul depuis 2012.

 

Un vrai savoir-faire dans le façonnage du cuivre

 

« Nous sommes en bord de mer, et le cuivre est l’un des meilleurs alliés pour résister à l’air salin » explique-t-il. Egoûts, rives et faîtages en cuivre demandent en effet un vrai savoir-faire en termes de pliage, agrafage et de soudure, des techniques que l’artisan maîtrise grâce à une solide formation et un Tour en Europe riche en découvertes.

 

« J’ai notamment amélioré mes méthodes d’agrafage des gouttières en Suisse et j’ai inventé un système de pliage innovant pour les raccords d’étanchéité » précise Yann Hoccry. « Ce sont des produits pérennes dans le temps, esthétiques, sans raccord, sans vis apparente, et qui assurent un démoussage naturel des toitures.

 

Mon idée était donc de former les couvreurs à ces techniques voire de réaliser les accessoires de toiture pour leurs chantiers de couverture… » reprend-il.

 

 

  1. Le dragon doit devenir mobile à terme et cracher du feu !

 

“Un truc gigantesque” pour promouvoir le métier

 

Pour bien faire connaître son métier et les avantages des solutions en cuivre, il fallait “un truc gigantesque” qui a finalement pris la forme du dragon. Et le dragon est devenu un projet à part entière…

 

Après la réalisation des écailles, décorées par les donateurs, Yann Hoccry devra démonter son atelier (il ne gardera que 4 colonnes) et s’attaquer à la réalisation de la charpente, à l’isolation thermique par l’extérieur, avec une toiture en bardeaux de bois, pour y accueillir le dragon.

 

Une entreprise complexe et coûteuse qui nécessite des fonds que Yann Hoccry ira solliciter grâce au crowfunding mais aussi auprès des collectivités locales et d’autres partenaires industriels. Le dragon deviendra en effet mobile, crachera du feu et sera doté de yeux soufflés en verre…

 

Ce projet devient en effet exponentiel, accorde l’artisan, qui a prévu des visites d’écoles pour sensibiliser les jeunes aux métiers de l’artisanat et au dépassement de soi…

 

* 7,5 x 7,5 ; 10 x 10 ; 15 x 15 et 20 x 20

 

 

Source : batirama.com / Fabienne Leroy

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