Sika-Saint-Gobain : le dossier toujours bloqué

L'assemblée générale de Sika, le groupe suisse dont Saint-Gobain veut prendre le contrôle, a de nouveau fourni une tribune aux actionnaires pour réaffirmer leurs positions.

Les actionnaires, qui étaient convoqués à Baar, où se trouve le siège de la société, s'affrontent depuis 16 mois autour de l'offre faite par Saint-Gobain aux héritiers du fondateur de Sika, ce que refusent résolument ses dirigeants.

 

Paul Hälg, son président (en photo), a ouvert l'assemblée en réaffirmant que cette transaction allait donner lieu à des conflits d'intérêt, au détriment de Sika.

 

"Elle aide seulement à enrichir les héritiers de la famille Burkard et donne la possibilité à Saint-Gobain de gagner pleinement le contrôle de Sika ce qu'il utilisera probablement à son propre avantage", a-t-il déclaré.

 

Proposition de rachat par Saint-Gobain en décembre 2014

 

En décembre 2014, le groupe français de matériaux de construction avait proposé aux héritiers 2,75 milliards de francs suisses (2,5 milliards d'euros) pour racheter leurs parts.

 

Celles-ci se montent à 16,1% du capital mais représentent 52,4% des droits de vote, ce qui permet de prendre le contrôle de la société sans avoir à lancer d'offre publique d'achat. Urs Burkard, qui représente les actionnaires familiaux, est lui à son tour revenu faire valoir le droit de la famille à vendre sa participation.

 

"Dans Saint-Gobain, nous avons trouvé le bon propriétaire pour notre participation familiale", a-t-il de nouveau défendu. Les dirigeants de Sika bénéficient pour leur part du soutien d'investisseurs internationaux, dont la fondation Bill & Melinda Gates ou le fonds Cascade (également contrôlé par le fondateur de Microsoft).

 

Demande de "respect des protections pour les actionnaires"

 

"S'il s'agissait uniquement d'argent nous aurions pu vendre nos actions et passer à autre chose", a expliqué Justin Howell, leur représentant. "Mais il ne s'agit pas d'argent. Il s'agit de la primauté du droit sur l'avarice individuelle et de s'assurer du respect des protections pour les actionnaires mises en place par les générations précédentes", a-t-il argumenté.

 

Cette répartition des parts et des droits de vote avaient été mise en place pour protéger Sika d'une OPA hostile, mais ce mécanisme a pris une tournure inattendue lorsque les héritiers ont décidé de vendre.

 

Le dossier est pour l'instant suspendu à une décision des tribunaux, attendue pour l'été concernant les droits de vote de la famille qui avaient déjà restreints l'an passé, les dirigeants de Sika s'appuyant sur les statuts de la société pour défendre ce choix.

 

Paul Hälg vient d'être reconduit dans ses fonctions par 87,61% des voix alors que les droits de vote de la famille ont de nouveau été limités sur certains points.



Source : batirama.com / AFP

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