La menuiserie française se bat sur tous les fronts

Outre la crise, les fabricants de menuiseries doivent affronter une sévère concurrence européenne dont polonaise. L?heure est au regroupement des troupes pour l'UFME.

Le Pôle Fenêtre devrait accueillir un nouveau membre en 2016, juste avant le salon Equip’Baie : l’UFME. Une information révélée, lors d’un point presse relatif au bilan d’activité annuel, par le président de l’UFME, Patrick Bouvet, réélu à la tête du syndicat le 29 octobre 2015.

 

Rappelons que le Pôle Fenêtre a été créé à l’initiative de 5 syndicats membre de la Fédération française du bâtiment (FFB Métallerie, FFB Union des métiers du bois, SNFA, FFPV et SNFPSA) et regroupe 7800 entreprises et 40 000 salariés.

 

Bientôt, il comptera un nouvel adhérent, conscient plus que jamais que l’union fait la force : l’UFME (145 adhérents, 60 % du marché des menuiseries extérieures, environ). Il faut dire que le marché de la menuiserie a sérieusement dévissé depuis la crise.

 

9 millions de fenêtres installées en 2015

 

Alors qu’en 2006, quelque 12 millions de fenêtres étaient installées, en 2015, le total de menuiseries n’excèdera pas 9 millions, selon les estimations de l’UFME. « L’année 2015 sera en tout cas meilleure que 2014, grâce au marché porteur de la réhabilitation » précise le président.

 

Les grandes tendances se confirment encore cette année avec 60 % de part de marché pour le PVC (en baisse), 25 % pour l’aluminium (en hausse) 12 % pour le bois (en baisse) et le reste pour les menuiseries mixtes (en baisse également).

 

Les fabricants de menuiserie nourrissent surtout de vives inquiétudes à l’égard de la concurrence venue de l’Est depuis quelques années, et particulièrement, celle de la Pologne qui exporte aujourd’hui près d’un million de fenêtres. 

 

Les fenêtres polonaises perturbent toujours le marché

 

« Avec des charges salariales inférieures aux nôtres, les fabricants polonais peuvent proposer des produits dont les prix sont inférieurs de 15 à 20 % par rapport aux nôtres » rappelle le président. Et de préciser, que ce sont surtout les subventions européennes (ndlr : aides à l’exportation de l’Union européenne) qui permettent aux Polonais de « perturber » les marchés européens.

 

« Il nous reste la qualité de nos produits, que nous défendons avec nos marques, le service et la proximité » ajoute M. Bouvet. C’est le cas de la marque NF que le syndicat continue de promouvoir car « il est très lisible et il s’agit d’une véritable certification ». L’UFME poursuivra ainsi en 2016 sa campagne de communication relative aux fenêtres certifiées NF.

 

Autre cheval de bataille de la profession, le label Origine France Garanti (OFG), qui concerne déjà 5 adhérents de l’UFME, à ce jour, et qui vient en complément de la certification NF. L’heure est donc au lobbying pour l’UFME décidée à promouvoir plus que jamais les atouts de la menuiserie française.

 

L’Europe veut tout étiqueter !

 

Car les sujets ne manquent pas, à commencer par l’étiquette énergétique que les instances européennes veulent apposer sur tous les produits, en exigeant des niveaux de performances drastiques pour les classes élevées (ndlr : les classes A et A+++ se multipliant pour nombre de produits électroménagers, la commission europénne veu revoir la classification et exiger des performances plus difficiles à atteindre). Le domaine du chauffage est également concerné.

 

En effet, le projet d’étiquette européenne, proposé pour les fenêtres, ne convient pas aux fabricants des pays européens, affirme l’UFME. « Ainsi la classe A, correspondrait dans un premier projet, au triple vitrage, un produit qui n’est pas adapté à l’ensemble de notre territoire ni aux bâtiments à construire ou à rénover… » souligne le syndicat qui estime que le recours au double vitrage convient dans 90 % des cas.

 

« Par ailleurs, la fenêtre, n’est pas un produit déperditif car elle contribue à isoler le bâtiment tout en apportant le bénéfice des apports solaires, ce qui n’est pas, aujourd’hui, pris en compte par l’étiquette » poursuit le président de l’UFME. Le projet n’est donc pas prêt de voir le jour et les actions de lobbiyng des fabricants devraient se poursuivre en 2016. Leur objectif : faire établir une étiquette réaliste et la proposer aux fabricants, sur la base du volontariat, (pas d’obligation) pour le marché de la rénovation…



Source : batirama.com / Fabienne Leroy

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