Les écrans sous toiture entrent dans le domaine traditionnel

Pour répondre aux enjeux environnementaux et réglementaires en neuf et rénovation, les écrans souples de protection sont posés systématiquement. 

De plus en plus utilisés, les membranes respirantes (HPV) forment l’essentiel du marché. Techniques et peu chers, les EST sont parfois mal mis en œuvre. Pourtant, des accessoires facilitant la pose ont été développés.

 

L’utilisation d’écrans dans la conception des toitures (et des parois) contribue à une bonne performance énergétique du bâtiment. Ils protègent de la neige poudreuse, des poussières et autres pollens, recueillent les éventuelles infiltrations d’eau.

 

Ils limitent la pénétration du vent, qui soulève les éléments de couverture et pénètrent l’isolant (réduction des phénomènes de pression-dépression). Ils participent à la ventilation de la toiture. Apparus en France dans les années 70, ils sont entrés dans le domaine des travaux traditionnels. Depuis quelques années, la répartition entre les différents types de membranes reste globalement stable.

 

Les HPV : le standard actuel

 

Les écrans à Haute Perméabilité à la Vapeur d’eau (dits HPV, ou encore “respirants”) suppriment tout risque de condensation dans la charpente. Ils représentent environ 75% des produits utilisés (en réfection complète de couverture comme en neuf, le CPT 3560-v2 impose l’usage d’un HPV sous Avis technique ou homologation, en combles perdus ou aménagés, associé à un pare-vapeur sur l’isolant côté intérieur).

 

Devenus le standard de l’EST, les HPV sont posés plus aisément (sans lame d’air) et avec un prix de revient à peu près équivalent aux EST non respirants.
Les autres EST, non respirants, ne participent pas au confort thermique.

 

Membranes souples synthétiques ou bitumineuses, ou écrans rigides ou semi-rigides, ils nécessitent l’aménagement d’une lame d’air en sous face.

 

De moins en moins utilisés (3 millions de m2 en 2014, en baisse de 20% par rapport à 2013), ils répondent à des cas particuliers (pose en conditions climatiques neigeuses et venteuses, bâtiments de stockage…) ou à des habitudes de pose (notamment de la part de couvreurs posant des ardoises, dans le Nord de la France).

 

Un marché en baisse

 

 

Diffusés sur le marché français depuis plus de 25 ans, les EST ont vu leur prix baisser avec la forte augmentation des volumes de vente et l’importation de produits à bas prix et aux caractéristiques techniques parfois non avérées, en provenance d’Europe de l’Est.

 

D’après les données recueillies par le SNEST (syndicat national des écrans de sous toiture) auprès de ses adhérents, qui regroupent les 10 principaux fabricants d’écrans souples en France, le marché des EST a régulièrement progressé jusqu’en 2008 (51 millions de m2 vendus).

 

Depuis 2012, la tendance générale est à la baisse. En 2014, le ­volume des ventes chute globa­lement de 15%, mais difficile de déterminer la part liée à la baisse de l’activité de la construction et celle prise par les distributeurs, qui sont nombreux à avoir développé leur marque, avec des produits provenant généralement d’Europe centrale et de l’Est.

 

 

Des Ecrans de sous toiture plus résistants et pratiques

 

 

Si l’usage des EST est entré dans les pratiques traditionnelles, leurs qualités intrinsèques et leurs caractéristiques de mise en œuvre, notamment en utilisant des accessoires ad hoc, ne sont pas encore suffisamment prises en compte, par manque d’information et de formation des poseurs.

 

Si un HPV R2 en 60 cm d’entraxe est utilisé dans la grande majorité des cas, des écrans plus performants sont nés des dernières évolutions techniques.

 

 

Une marque exigeante en 2013…

 

 

Doc Siplast

 

Depuis une quinzaine d’années, les écrans de sous-toiture étaient sous Avis technique. Entré en vigueur en octobre 2007, le marquage CE (norme NF EN 13859-1) a unifié les méthodes d’essais des EST sans introduire de seuils de performance ni de préconisations d’emploi.

 

Sous l’égide du SNEST, le CSTB a mis au point une procédure d’homologation pour caractériser les produits et leurs domaines d’emploi. Depuis fin 2013, l’homologation de ces produits est remplacée par une certification de marque Certifié CSTB Certified EP14 “Ecrans souples de sous-toiture” proposée par le CSTB.

 

Appliquée sur l’étiquette de l’emballage du produit ou sur sa documentation, la marque “Certifié CSTB Certified” est accompagnée du classement de performances E.S.T du produit (E : résistance au passage de l’eau de l’écran souple de sous-toiture ; S : perméance à la vapeur d’eau ; T : résistance à la traction à l’état neuf et vieilli et déchirure au clou ; AT : assistance technique).

 

Celui-ci est défini par des essais réalisés en laboratoire et des contrôles continus en usine et des visites de chantier (le référentiel de certification EP14 inclut l’assistance technique, nouvelle caractéristique certifiée).

 

Jusqu’au 31 décembre 2015, une période de transition permet l’utilisation du terme “Homologation”. Au 1er janvier 2016, les attestations d’homologations seront caduques.

 

… Un DTU spécifique avant fin 2015

 

La pose des écrans de sous-toiture en­tre dans les recommandations de la série de DTU?40, qui impose de ventiler la sous-face des éléments de couverture pour éviter les phénomènes de condensation.

 

Excepté pour les HPV, la pose d’écrans souples implique de ménager une lame d’air d’épaisseur suffisante ainsi que des ouvertures hautes et basses afin de favoriser la circulation d’air, selon les DTU 40.1 et 40.2.

 

D’ici la fin 2015 (octobre au plus tôt), un DTU spécifique aux écrans de sous toiture sera publié. En cours de finalisation, le DTU 40.29 reprendra l’essentiel des Avis techniques et encadrera les critères de mise en œuvre.

 

Les marchés de travaux disposeront ainsi d’un même cadre et il ne sera plus nécessaire de demander une extension de garantie pour assurer les travaux de mise en œuvre. Les EST entrent ainsi dans le domaine des techniques traditionnelles.

 



Source : batirama.com / Emmanuelle Jeanson

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