Décapage de la peinture : il faut remplacer le dichlorométhane !

Dans le cadre de ses réunions-débats mensuelles ?Les matins de la prévention?, la Cramif* a consacré la matinée du 26 janvier au thème suivant : ?Décapage de la peinture : et si on remplaçait le dichlorométhane ??. Sans équivoque, la réponse est oui.

 

À forte toxicité neurologique. Ces seuls mots devraient inciter tout entrepreneur à éradiquer l’utilisation dedécapant de peinture à base de dicholorométhane. Ce solvant, responsable de plusieurs décès en cas d’utilisation en espaces très confinés, est classé cancérogène par l’Europe de catégorie 3 : cancer possible pour l’homme, preuves insuffisantes. Mais faudra-t-il attendre, comme pour l’amiante ? D’où la décision du Parlement européen et du conseil du 6 mai 2009 de limiter son utilisation. Et dès juin 2012, les professionnels n’utiliseront plus les décapants de peintures contenant du dichlorométhane d’une concentration > 0,1 % du poids, après un retrait total du marché d’ici décembre 2011.

 

Présent dans 50 % des décapants pour peinture


En France, il est encore présent dans 50 % des décapants pour peinture pour volets ou en ravalement de façade, soit, pour cet usage, 4 000 tonnes de dichlorométhane par an. Et sa toxicité n’alarme pas. La preuve : la Cramif a réalisé l’étude de huit chantiers en Ile-de-France. En dépit, d’un travail réalisé en plein air, les salariés ont subi des expositions massives au dichlorométhane, et le risque chimique est peu pris en compte. « La fiche de données de sécurité est présente dans un cas sur huit, les EPI sont inexistants ou inadaptés, et un décapant utilisé ne comporte pas de nom de fournisseur, il n’y a donc pas de traçabilité », énumère Catherine Hédouin-Langlet, ingénieur conseil à la Cramif.

 

Quelles solutions alternatives ?


Certes, le dichlorométhane a une action rapide et un coût peu élevé. « Mais comme les EPI nécessaires sont difficilement supportables pour les salariés, il est nécessaire de le substituer », rappelle Catherine Hédouin-Langlet. Des solutions alternatives existent : les décapages thermique ou mécanique (gommage, ponçage), le laser ou encore le nettoyage par cryogénie. Moins dangereux, ces process sont efficaces sous réserve d’une organisation différente du chantier, pour un coût viable. Reste la question d’autres solvants moins toxiques mais souvent considérés comme contraignants ou onéreux. Pour Stéphane Carmine, vice-président du GPPF, et utilisateur dans son entreprise de produits de substitution, « ils nécessitent une autre discipline et un autre mode opératoire, mais c’est possible. Il faut des solvants respectueux de la santé et de l’environnement pour le bien de tous, et nous nous engageons à ouvrir nos chantiers pour des tests de produits de substitution, en collaboration avec la Cramif ».


* Cramif : Caisse régionale d’assurance maladie d’Ile-de-France.


** GPPF : Groupement des professionnels de la peinture et de la finition.

 

 Source : batirama.com / Stéphanie Lacaze Haertelmeyer

 

À Lire : Un guide de prévention


En attendant le déploiement de ces solvants nouvelle génération, la Cramif a édité un guide de prévention, Le risque plomb : décapage de pièces recouvertes de peintures anciennes. Il analyse les techniques de travail et repère les postes exposés aux poussières de plomb et solvants afin de mettre en place les mesures de prévention les plus adaptées. À se procurer gratuitement auprès de l’institution : www.cramif.fr
 

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