Coopératives d'achat : pour une économie sociale et solidaire

Pour célébrer ses 25 ans, l?Orcab a réuni fournisseurs et adhérents pour un grand salon à Nantes. L?occasion de faire le point avec les directeur et président des coopératives d?achat.

8000 visiteurs en deux jours, 4500 invités à la soirée anniversaire, c’est un gros événement que l’Orcab a organisé début mars au parc des Expositions de Nantes Beaujoire. Pour célébrer les 25 ans des coopératives d’achats des artisans du bâtiment, les dirigeants ont souhaité regrouper tous leurs fournisseurs et clients adhérents aux même dates et un seul lieu.

 

Pôle Bois, équipements techniques (chauffage, plomberie et électricité) et Gros Œuvre, 450 industriels sont venus présenter leurs produits et nouveautés aux entreprises artisanales regroupées au sein des 50 coopératives réparties dans toute la France.

 

Avec un chiffre d’affaires 2014 consolidé à quelque 720 millions d’euros (50% bois, 45% plomberie, chauffage, électricité et 5% gros œuvre), stable par rapport à celui de 2013, les dirigeants de l’Orcab admettent toutefois ressentir un vrai ralentissement de l’activité.

 

Fort contraste entre les entreprises

 

« Nous sentons aussi que certaines de nos entreprises adhérentes souffrent vraiment, précise Denis Schoumacher, directeur général de l’Orcab. Avec le président Thierry Jamin, ils partagent la même analyse.

 

« Nous constatons un gros contraste entre les entreprises qui ont carnet de commandes remplis à 6 mois et celles qui n’ont pas de visibilité à plus de 6 jours ! Les artisans qui ont su évoluer vers l’offre globale s’en sortent mieux que les autres, assure Denis Schoumacher.

 

« Aujourd’hui, plus que jamais, les artisans doivent être des commerçants, estime Thierry Jamin. Le client final attend des solutions complètes et clé en main. Le plombier qui a embauché un carreleur pour se positionner sur le marché de la salle de bain parvient à tirer son épingle du jeu. » Et les autres ? « Ils vivotent ou jettent l’éponge, confie Thierry Jamin.

 

On voit beaucoup d’artisans travaillant seul et proches de la retraite cesser leur activité sans même chercher de repreneur. Chaque année, quelque 200 entreprises de notre réseau disparaissent ainsi. »

 

Economie sociale et solidaire

 

Pour autant, l’Orcab enregistre a minima + 5% d’adhérents chaque année.  « Les artisans ont besoin de plus de proximité, plus d’accompagnement. Nos clients sont nos actionnaires. Il n’y a pas de « cost-killer » chez nous, ironise Denis Schoumacher.

 

Bien sûr, nous constatons des difficultés de règlement comme dans tous les négoces. Mais nous les accompagnons, nous cherchons ensemble des solutions et les budgets de nos coopératives tiennent compte de ce risque. L’Orcab pratique une économie sociale et solidaire. Nous n’appartenons pas à un fonds de pension… même si quand il faut dire stop, on dit stop ! ».

 

Une philosophie qui paie visiblement alors que la conjoncture du secteur reste bien dégradée. Pour preuve l’Orcab prévoit plusieurs créations en 2015 et 2016. « Ce sont les artisans qui nous sollicitent pour créer des coopératives d’achat.

 

Chez nous, rien ne se fait sans une demande du terrain et sans réelle implication des artisans locaux, » assure Denis Schoumacher. Ainsi une coopérative bois ouvrira près d’Orléans au second semestre 2015. D’ici fin 2015, deux nouvelles salles expo verront le jour en Haute Savoie et en Mayenne ainsi qu’une autre dans le Jura en 2016.

 

Source : batirama.com / Céline Jappé

 

Légende : Thierry Jamin (à gauche) et Denis Schoumacher, respectivement président et directeur général de l’Orcab (© C.J)

 

Encadré

 

Artipôle, un repère pour le client final

 

L’Orcab lance Artipôle, pour regrouper ses 30 salles d’exposition sous la même marque.  « L’idée est de donner un vrai repère au client final, confie Denis Schoumacher. Un sondage réalisé en Loire Atlantique (44) et en Vendée (85) révèle que quand on demande à un particulier qui souhaite réaliser des travaux à qui il s’adresse, celui ci cite majoritairement le nom de la grande surface de bricolage la plus connue.

 

Autant dire que cela nous interpelle et nous incite à réagir. » La marque Artipôle va donc se déployer progressivement sur tout le territoire : enseignes des coopératives mais aussi marquage des véhicules des adhérents, catalogues bains & carrelage et bois & aménagement, totem, campagne publicitaire…

 



 

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