Développer son activité au sein d'une coopérative de construction

Ma Maison 29 est une coopérative artisanale de construction qui regroupe 46 artisans dans tous les corps de métiers et se positionne comme interlocuteur unique.

On peut être seul et bien accompagné ! Pour preuve, 46 artisans finistériens interviennent régulièrement ensemble sur des chantiers d’envergure qu’ils n’auraient sans doute jamais décrochés seuls.

 

« Aujourd’hui, un artisan qui travaille seul dans son coin ne peut plus développer son entreprise, confie Jean-Alain Le Quéré, un des 6 cogérants de la coopérative artisanale Ma Maison 29. Cet artisan couvreur à la tête d’une TPE qui compte 6 salariés, réalise aujourd’hui quelque 10% de son activité avec la coopérative.

 

Pour Philippe Louboutin, électricien, le CA annuel ne dépasse pas encore les 5%. « C’est du plus, assurent les deux hommes ! L’objectif est d’atteindre à terme les 20% au maximum. » En 2014, deux ans après sa création, la coopérative affichait déjà 1,5 millions de CA. Ses marchés ? « Le neuf pour 40% et la rénovation pour 60%, » précise Jean-Alain Le Quéré.

 

Extension-rénovation

 

« Nous pouvons nous positionner comme les Cmistes sur le marché de la construction neuve et réaliser aussi des chantiers de rénovation globale. En ce moment, nous travaillons beaucoup sur des projets d’extension réhabilitation. Le particulier qui fait appel à nous se sent sécuriser. Il n’a qu’un seul interlocuteur qui lui apporte tous les corps de métier. Nous sommes tous cautions solidaires les uns des autres. Si une des entreprises de la coopérative fait défaut, les autres s’engagent à finir le travail. »

 

Pour encore plus de sécurité, la coopérative convainc ses clients de souscrire une assurance dommage ouvrage pour leurs chantiers de rénovation. C’est le cas de Paul Denis qui vient d’investir non mois de 165 000 euros pour agrandir et rénover entièrement la maison de ses grands parents à Quimper.

 

« Certes, c’est un gros budget. Mais la maison était dans un tel état, qu’elle ne valait que le prix du foncier moins le cout de la déconstruction. C’est un bien de famille dont la valeur est surtout sentimentale. »

 

Vide de tout occupant depuis 3 ans, laissée dans son jus depuis sa construction dans les années 1950, la bâtisse souffrait d’humidité et manquait cruellement de lumière. C’est Ivan Bicrel, maître d’œuvre dont l’oncle maçon appartient à la coopérative qui a décroché le chantier.

 

Une enveloppe performante

 

« Nous travaillons surtout par le bouche à oreille, c’est notre meilleure publicité, » confie Jean-Alain Le Quéré. Ivan a proposé à Paul Denis d’ouvrir la maison au maximum pour faire entrer la lumière selon les critères bioclimatiques.

 

« Nous avons créé deux extensions en blocs de maçonnerie pierre ponce et la maison a été entièrement isolée en fibre de bois par l’extérieur. » Avec cette enveloppe performante et les apports solaires, la température intérieure de la maison ne descendra pas en dessous des 14°C.

 

« Nous avons installé un système de récupération d’air chaud sous la toiture en ardoise. Seul un poêle à bois assure la production de chauffage. Nous avons aussi prévu un emplacement en toiture pour installer à terme des panneaux solaires pour la production d’eau chaude. »

 

Perspectives d’évolution

 

Outre les particuliers, Ma Maison 29 a décroché l’été dernier un marché d’entretien rénovation du parc de logements du bailleur social le Logis Breton. « ça leur simplifie la vie. Ils disposent d’un seul numéro de téléphone et en fonction de leurs besoins nous leur envoyons les artisans compétents pour effectuer les réparations », confie Jean-Alain Le Quéré.

 

A l’avenir, la coopérative aimerait bien recruter un salarié pour gérer les tâches administratives et effectuer les chiffrages et devis. « Aujourd’hui, ce sont les artisans adhérents qui gèrent cela en plus de leur entreprise. Nous devons être plus réactifs, répondre plus vite à la demande pour développer l’activité de la coopérative, assure Philippe Louboutin.

 

Avec déjà 46 artisans adhérents, Ma Maison 29 peut encore grossir. « Le département est vaste, nous pourrions être trois fois plus nombreux qu’il y aurait encore du boulot pour tout le monde. » Mais pas question de grossir trop vite. Chaque nouveau candidat suit une période d’essai avant d’être intégré. « Nous devons absolument nous assurer de la compétence de nos adhérents », conclut Jean-Alain Le Quéré.

 

Source : batirama.com / Céline Jappé

 

Photo : de gauche à droite, Ivan Bicrel, Paul Denis et Jean-Alain Le Quéré sur le chantier de la maison de Quimper

 

Encadré

Cooptation et entraide

 

Ma Maison 29 est membre de l’Union Française des coopératives artisanales de construction (UFCAC). Créée en 2011, l’UFCAC compte déjà 43 coopératives dans toute la France. La cooptation et l’entraide sont deux valeurs qui font la force du réseau.

 

Ainsi, pour mener le projet de lancement de Ma Maison 29, les artisans du Finistère ont bénéficié du soutien de la Chaine des artisans Landais, une autre coopérative située près de Dax.

 

« Rien ne se fait sans l’implication des artisans. Il faut avoir des professionnels qui s’impliquent pour créer une coopérative de construction, assure Pascal Sicot, administrateur de l’UFCAC qui annonce deux nouvelles créations en projet, à Auxerre (89) et à Epinal (88).



 

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