Fin septembre, les sélections régionales carrelage sont reparties de plus belle. Symbole de Paris qui accueillera la finale nationale, la Tour Eiffel a été proposée aux jeunes concurrents selon différentes déclinaisons. Récit des premières compétitions qui ont eu lieu cet automne.

Rhône-Alpes : une filiation prometteuse

Imaginé par M. Strignano, formateur carrelage au CFA de Saint-Etienne, le sujet rhodanien comprend une “demie Tour Eiffel” couleur vert d’eau avec des bandes noires qui matérialisent les étages de l’édifice. A gauche, les cinq lettres bleues et rouges de Paris descendent en diagonale. Avec une géométrie constituée de 4 diagonales différentes, la Tour Eiffel ne comprend qu’un seul carreau entier. La diagonale située audessus du 2e étage converge vers le point intérieur droit du pied du monument. La base gauche de la Tour Eiffel est le point de convergence de la diagonale reliant le 1er et le 2e étage. Côté lettres, une diagonale relie le point inférieur gauche du P bleu au point inférieur droit du S rouge. Le point inférieur droit du pied de la Tour Eiffel est relié par une autre diagonale au point supérieur gauche du P bleu. La lettre A bleu blanc rouge est constituée de 20 pièces à couper soigneusement. Le I est surmonté d’un point carré à découper et à insérer au centre d’un carreau blanc.

 

Frère du candidat français arrivé 5ème à la finale mondiale de Saint Gall, le stéphanois Emeric Chalençon sort vainqueur de ce jeu de construction à exécuter sur une journée.
 

 

	1 Emeric Chalençon entre Frédéric Biaunier et Stephen Machabert : trois générations de l’école stéphanoise
	2 Un plan de travail organisé : une des clés du succès
	3 Vérification de l’alignement des joints du A formé de 20 pièces !
	4 Implantation du sommet de la Tour Eiffel

 

 

Nord-Pas de Calais : le beffroi et la Tour Eiffel

Pilotée par M. Briez, la compétition locale comprend deux motifs distincts à réaliser successivement sur deux jours. En guise de galop d’essai, les jeunes carreleurs doivent reproduire le logo de la région : un beffroi bleu posé sur un coeur jaune. Le beffroi comprend en son milieu un cercle blanc et sa base en diagonale vient contre l’anneau intérieur droit du cœur jaune. La pointe inférieure du cœur part du centre du tableau afin de lui assurer une assise harmonieuse. La maîtrise des coupes arrondies est impérative. Les affaires se corsent le deuxième jour avec une Tour Eiffel surmontée d’un drapeau bleu blanc rouge. De part et d’autre de l’édifice parisien, on trouve les 4 chiffres de 2011. En haut, les lettres de la ville étape de la finale nationale sont à coupet et à positionner au sommet du tableau. Les chiffres et les lettres demandent avant tout de la minutie. L’assise de la Tour Eiffel est constituée de deux bandes de carreaux jaunes qui viennent se rejoindre pour constituer le corps et le sommet du monument. Au terme d’une compétition très homogène, Thibault Catry, élève au Lycée Professionnel
de Saint Pol sur Mer, remporte le titre régional.
 

	1 Thibault Catry entre beffroi et Tour Eiffel
	2 Implantation du coeur autour du beffroi bleu
	3 Réalisation de la Tour Eiffel au compas
	4 Après la coupe et le jointoiement, les lettres sont soigneusement nettoyées

 

 

PACA : Paris sur la Cannebière

M. Canadas, formateur carrelage au CFA d’Avignon, a également puisé son inspiration au cœur de Paris pour mettre à l’épreuve les candidats méridionaux. Située à gauche, la Tour Eiffel présente une géométrie symétrique qui permet une conception en miroir. Le sommet est constitué d’arrondis multiples et variés demande une bonne maîtrise des coupes. Evidée en deux endroits, le monument parisien repose sur un Champ de Mars vert. A droite, un triangle isocèle matérialise la Pyramide du Louvre. Son point inférieur gauche aboutit en diagonale dans le coin supérieur gauche de la bande de carreaux verts. Les étages qui se matérialisent à leurs extrémités par des angles droits imposent aux candidats la réalisation de pièces couleur saumon aux formes inhabituelles. La base de la Tour Eiffel se matérialise par une forme circulaire qui nécessite une conception très précise. En haut du tableau, trois bandes de carreaux bleus, blancs et rouges viennent compléter l’ensemble.
Organisée au CFA de Marseille, la sélection PACA est remportée par le vauclusien Fabien
Gimaret.
 

	1 Fabien Gimaret face à son oeuvre
	2 Une Tour Eiffel à réaliser en miroir
	3 Le monument parisien prend forme
	4 Implantation du sommet de la Tour Eiffel

 

 

Un soldat anglais en Auvergne

Si la coiffe arrondie et le visage ne présentent pas de difficulté majeure, la main du soldat avec un pouce tourné vers le haut, demande une bonne habileté dans la réalisation des coupes. La baïonnette pointue exige une grande dextérité. Son extrémité pointue forme l’angle inférieur droit d’un carré au sein d’un carrelage blanc. La base de la baïonnette se positionne en angle droit par rapport à la diagonale inférieure de la coiffe. Le pantalon noir se compose de deux diagonales inversées qui sont surmontées par un corps revêtu d’un uniforme aux couleurs traditionnelles du corps de garde chargé de la protection du palais londonien de la reine d’Angleterre. La diagonale inférieure gauche finit après le joint vertical. A droite, la diagonale inférieure aboutit à l’angle du carreau blanc avant le joint vertical correspondant. Dans un cadre de carreaux blancs, le garde anglais marche au pas cadencé sur les quatre chiffres de 2011 en noir, jaune et rouge. Pensionnaire du CFA de Massiac, Damien Despeyroux représentera la région Auvergne à Paris.
 

	1 Damien Despeyroux a réalisé son sujet “baïonnette au canon”
	2 Comment gagner un temps précieux avec un gabarit en carton pour tracer toutes les pièces arrondies…
	3 Collage de la coiffe du soldat
	4 Il ne manque plus que la pointe de la baïonnette

 

Pays de Loire : le tramway manceau

Après la basilique de Lourdes, les candidats des Pays de Loire ont eu droit à un sujet local et d’actualité. En effet, M. Bordier, formateur carrelage au CFA du Mans, a mis à profit la mise en service du tramway au Mans pour phosphorer sur un sujet tout en perspectives.
Les jeunes carreleurs disposent d’une journée et demie pour réaliser une rame de tramway orange à caler selon des perspectives bien précises. Sur deux rails noirs au sein de trois bandes vertes et deux bandes grises, le véhicule semble traverser un tableau constitué de carreaux bleus avec un nuage blanc stylisé. La géométrie de base du tramway est formée d’une double ligne de fuite qui donne une belle impression de mouvement. Les deux lignes de fuite sont reprises au niveau des ouvertures de la rame et conditionnent l’ensemble des coupes à réaliser. La cabine du chauffeur comprend une vaste baie vitrée en carreaux blancs avec un encadrement noir à réaliser de façon minutieuse. Deux cercles blancs matérialisent les phares du tramway à positionner strictement en vis-à-vis dans la moitié supérieure d’un carreau orange. Au terme d’un sprint permanent, Jessy Templier, élève au CFA de La Roche sur Yon, défendra les couleurs locales à Paris. Sa première tentative à Nantes il y a deux ans lui a été bénéfique.
 

	1 Le dandy vendéen pose avec son coach Thierry Robin du CFA de La Roche sur Yon
	2 Pour gagner, il fallait être précis et minutieux
	3 La complexité du sujet impose de vérifier l’aplomb de chaque rangée de carreaux collés
	4 Concentration maximale lors de la pose

Photos : Schlüter Systems