Un "tatou" argenté lové dans une cour parisienne derrière une façade de Rodin : la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé s'installe dans un bâtiment spectaculaire conçu par Renzo Piano.

Sur sept niveaux, des espaces de conservation des riches archives de la maison Pathé fondée en 1896, une salle de projection dédiée aux films muets, des salles d'exposition et au dernier étage un centre de recherche et de documentation inondé de lumière, sous d'élégantes arches de bois.

 

L'ensemble est enveloppé dans une forme ovoïde abstraite recouverte de milliers de volets perforés, comme des "écailles de poisson", précise Renzo Piano, visiblement satisfait du résultat, lors de la présentation à la presse.

 

D'autres évoquent "une ressemblance avec un tatou". Mais "il faut se méfier des métaphores", ajoute-t-il en souriant, avant de souligner qu'il s'agissait d'abord "de ne pas enlever de droits aux riverains" - plus d'une centains de fenêtres donnent sur la cour - "ce qui explique un peu la forme du bâtiment".

 

Une "arche de Noë" couronnée par une "mongolfière"

 

"On s'est accroché là ou on pouvait s'accrocher", dit-il, et s'il faut utiliser une métaphore, il préfère une "arche de Noë" couronnée par une "montgolfière". L'accès de la fondation, située dans le quartier des Gobelins, se fait depuis depuis une façade néo-classique, ornée de sculptures de Rodin, qui fut celle d'un théâtre, transformé ensuite en cinéma avant d'être détruit.

 

Quant au coût du bâtiment, la fondation reste très discrète. Créée en 2006 et désormais ouverte au public à compter du 10 septembre, la fondation possède plus de 500.000 photographies, quelque 400 appareils et accessoires - 200 d'entre eux sont exposés au premier étage -, 4.500 affiches et environ 30.000 documents (programmes, scénarii, journaux de tournage...).

 

Pathé, qui fut avant 1914 la plus importante société de cinéma, a produit "depuis sa création 10.000 films, dont 9.000 muets, et la moitié de ceux-ci est consultable", souligne le directeur de la Fondation, Arnaud de Fontenay.

 

Une salle de 70 places dotée du nec plus ultra technologique

 

Pathé a été racheté en 1990 par le groupe Chargeurs, présidé par Jérôme Seydoux. Un premier cycle de projection sera consacré aux tout premiers films produits par Charles Pathé.

 

Lui succèdera dans la salle de 70 places dotée du nec plus ultra technologique un cycle consacré à Albert Capellani qui mit en images de nombreux classiques français (Germinal, la Belle et la Bête, Notre-Dame de Paris...), a indiqué la présidente de la Fondation, Sophie Seydoux, épouse de Jérôme. Un troisième cycle sera dévolu à la Première Guerre mondiale.

Source : batirama.com / AFP