Reconstruire une charpente (presque) à l’identique

Reconstruire une charpente (presque) à l’identique

Dans le Dauphiné, la couverture d’une maison du XVIIIè siècle cachait une charpente fatiguée par les ans et les infiltrations. Après inspection détaillée, le charpentier décide d’une reconstruction à l’identique.




 

La couverture de cette maison du XVIIIè siècle est composée de tuiles écailles typiques de la région, tout comme la toiture à quatre pans. A la suite d’infiltrations, le propriétaire contacte Yves Chesneau, un charpentier couvreur qui constate le mauvais état des tuiles, mais également le niveau de dégradation avancé des linteaux, des chevrons et même des éléments principaux de la charpente, des infiltrations régulières et anciennes ayant réussi à venir à bout de nombreux assemblages. Une étude un peu poussée montre que la seule orientation sérieuse consiste à remplacer l’ensemble.

 

Prémontage en atelier

 

Afin de limiter au maximum le temps de découverture de la maison, l’entrepreneur relève sur place toutes les cotes des éléments de charpente, pour une refabrication à l’identique en atelier. Ce travail concerne essentiellement les deux fermes principales, qui seront entièrement débitées et assemblées en atelier. Puis, elles seront transportées par la route et mises en place à l’aide d’une grue d’une capacité de 800 kg en bout de flèche à 22 m. Les deux fermes sont positionnées à leur emplacement définitif, le reste de la charpente est ensuite assemblé sur le site. Enfin, la charpente est liaisonnée au gros œuvre constitué de pisé, par le biais d’un chaînage périphérique. Dernier travail avant la pose de la couverture, la mise en place, en partie basse, de coyaux, ces éléments  moins inclinés qui permettent d’éloigner l’eau des murs et adoucissent l’esthétique de la toiture. Si les formes et les sections de la nouvelle charpente sont comparables à l’ancienne, le sapin remplace, pour des raisons de coût, le chêne et le peuplier de l’ancienne charpente.

 

Une couverture plus actuelle

 

Pour des raisons également budgétaires, les tuiles écailles laissent place à des tuiles à emboîtement, des 18 au mètre de chez Lambert, dont l’aspect se marie bien avec cette toiture. Les anciennes tuiles écailles étaient aussi en mauvais état. Par ailleurs, la couverture avait été « bricolée » par endroits avec le rajout de tuiles mécaniques. L’usage de tuiles à emboîtement a permis de contenir le budget. Des tuiles écailles esthétiquement proches des anciennes, avec 60 éléments au m² et des linteaux tous les 10 cm, auraient généré un prix fourni-posé beaucoup plus élevé. Les arêtiers et le faîtage sont traités avec les tuiles spécifiques fournies par le fabricant, toutes les gouttières et les descentes pluviales sont réalisées en zinc.

 

Source: batirama.com / Gérard Guérit.

 




 

 

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La dépose de la couverture montre des linteaux et des chevrons très dégradés.

 

 

 

 

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Même les fermes principales sont économiquement irréparables.

 

 

 

 

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La charpente est déposée et descendue à l’aide d’une grue.

 

 

 

 

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Opération inverse pour les deux fermes neuves qui prendront la place des anciennes.

 

 

 

 

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Le positionnement définitif des deux fermes nécessite quelques calages dans les murs périphériques

 

 

 

 

 

 

 

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Une fois l’ensemble de la charpente en place, l’entrepreneur installe le coffrage et les armatures nécessaires à la réalisation du chaînage périphérique.

 

 

 

 

 

 

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Le coulage du béton, amené par une unité de béton prêt-à-l’emploi, est réalisé en une seule opération.

 

 

 

 

 

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La pose de l’écran pare-vapeur, des linteaux et de la couverture peut débuter.

 

 

 

 

 

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Les gouttières et des descentes pluviales sont entièrement réalisées en zinc.

 

 

 

 

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Les tuiles écailles ont laissé la place à des tuiles à emboîtement « 18 au mètre ». L’esthétique de ces grandes tuiles s’accorde bien avec cette toiture aux dimensions plutôt généreuses.

 

 

 

 

 

 

 

FICHE CHANTIER 

Lieu : Heyrieux (38)

Entreprise : Yves Chesneau - 38 Charantonnay

 

 

Quelle isolation ?

 

La mise en place de deux fenêtres de toit facilitera à terme un aménagement des combles programmé. Préalablement à une isolation qui reste à définir, l’entreprise met en place un isolant mince réfléchissant, en précisant bien au propriétaire qu’il ne s’agit que d’une première phase, ces matériaux étant classés uniquement comme des compléments d’isolation. Yves Chesneau reste prudent, et tout en reconnaissant des qualités à ces matériaux, il estime que 20 cm de laine verre ou d’un autre isolant épais représentent une garantie réelle d’économie d’énergie.

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