3 études de cas : quelle démarche énergie à prévoir

3 études de cas : quelle démarche énergie à prévoir

Comme pour le neuf, chaque démarche énergie doit prendre en compte, de façon interdépendante, les éléments de base d’une maison : la toiture, le plancher intermédiaire, le plancher bas et les murs.





En rénovation énergétique, les solutions proposées pour chacun des ouvrages et équipements doivent améliorer le DPE et rendre l’ensemble du bâtiment moins énergivore. Pour rappel, le DPE, Diagnostic de performance énergétique, permet d’évaluer et de classer les bâtiments en fonction de leur consommation d’énergie et de leur émission en gaz à effet de serre. Deux étiquettes sont alors attribuées à la construction, l’une correspondant à la consommation en énergie primaire (Cep), l’autre aux émissions de gaz à effet de serre (GES) avec, pour chacune, une échelle notée de A à G, A étant le niveau le plus performant. L’un des objectifs avoués de ce DPE est, bien entendu, d’encourager les propriétaires à engager des travaux de rénovation. Réalisé par des experts agréés, ce diagnostic s’effectue à l’aide d’un logiciel conventionnel reconnu par les pouvoirs publics et se base sur un descriptif du logement et de ses équipements : situation du logement (climat, exposition, altitude…), catégorie de bâtiment (maison ou appartement), nature de l’isolation thermique au niveau des murs et en toiture, nature des planchers, des menuiseries et des systèmes de chauffage et de production d’eau chaude, type de ventilation… sont autant d’informations à entrer dans le logiciel.

 

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Les exigences de la RT Existant varient selon la zone climatique dans laquelle se situe la construction.

 

Des logiciels “multimétiers”

 

Parallèlement à ces logiciels de DPE se développent d’autres logiciels, véritables outils “multimétiers”, comme CAP Energy ou Cube de la Capeb ou encore le BAO pour “Boîtes à outil” de Promodul. Ils vont également permettre d’évaluer les performances et les besoins des ­bâtiments à rénover mais, contrai­rement à un logiciel de DPE qui donne une valeur théorique et conventionnelle, ces logiciels prennent en compte des données comportementales permettant de proposer des solutions en adéquation avec le mode de vie des habitants. Aux professionnels, ensuite, de conseiller leurs clients en sachant hiérarchiser les travaux à envisager d’une part, en fonction de l’amélioration énergétique qu’ils vont entraîner, d’autre part en tenant compte, à la fois, du confort d’hiver et du confort d’été et en intégrant, chaque fois que cela est possible, les énergies renouvelables.

 

Source : batirama.com/V.B.

 

* Merci à Laurent Beaugiraud, codirigeant de la société Rénovert, société spécialisée dans la rénovation énergétique, pour ces trois chantiers.

 

 ETIQUETTES ENERGIE ET CLIMAT POUR LE CHAUFFAGE,L'EAU CHAUDE ET LE REFROIDISSEMENT

 

LOGEMENT ECONOME                     

LOGEMENT

kWhep/m².an

 FAIBLE EMISSION DE GES              

LOGEMENT

kgéqco2/m².an

                                                                         etude2.jpg

LOGEMENT ENERGIVORE                                       

 FORTE EMISSION DE GES

ENERGIE PRIMAIRE(kWh/m².an

 EMISSION DE GAZ A EFFET DE SERRE (kgéqco2/m².an

Le DPE permet d’attribuer deux étiquettes à une construction, l’une correspondant à la consommation en énergie primaire (Cep), l’autre aux émissions de gaz à effet de serre (GES).

 

 

Sommaire RT 2005




 

Cas 1 : Une maison construite avant 1970 classée F

 

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Ni le plancher du rez-de-chaussée donnant sur une cave non chauffée, ni le plancher des combles ne sont isolés. De nombreux défauts d’étanchéité ont également été observés en particulier au niveau des liaisons menuiseries/gros œuvre. Les fenêtres sont en menuiseries bois et à simple vitrage. Concernant les équipements, une chaudière fonctionnant au gaz assure à la fois l’eau chaude sanitaire et le chauffage. Elle date de 20?ans et la tuyauterie n’est pas calorifugée. Les radiateurs sont en fonte, équipés de robinets thermostatiques. Cette installation n’est accompagnée d’aucun appareil de programmation pour assurer la régulation de son fonctionnement. Le Diagnostic de performance énergétique (DPE) a permis d’évaluer la consommation d’énergie primaire à 333 kWhep/m².an ce qui correspond à la classe F de l’étiquette “Énergie”. Le taux d’émission de gaz à effet de serre est de 78?kg eqCO²/m².an donnant une classe F sur l’étiquette “Climat”.

 

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En rénovation, le couplage d'un système solaire avec une installation en place est envisageable pour la production d'eau chaude sanitaire avec ou non soutien au chauffage.

 

Solutions préconisées

 

Les travaux envisagés vont toucher aussi bien le gros œuvre que les équipements.

 

♦ Le plancher bas est isolé avec des panneaux composites de 60 mm d’épaisseur ayant une âme en polyuréthane. Ces panneaux, offrant une résistance thermique R de 2,05 m².K/W, sont collés en sous-face du plancher.

 

♦ Les parois verticales sont isolées par l’intérieur avec 10 cm de laine de verre (l de 0,0035) posée sur ossature métallique pour obtenir une résistance de 2,85 m².K/W.

 

♦ Les combles sont isolés avec 30 cm de laine de verre en flocons soufflés sur le plancher (R = 6 m².K/W). La chaudière gaz est remplacée par une pompe à chaleur (PAC) couplée à un ballon solaire thermodynamique raccordé à deux capteurs solaires situés en toiture.

 

♦ Toutes les menuiseries en bois sont remplacées par du PVC (Uw = 1,30?W/m².?°C) avec un double vitrage 4/16/4 à faible émissivité et à lame d’Argon.

 

Résultat des travaux : les performances attendues après travaux sont une étiquette “Énergie” B avec une consommation en énergie primaire estimée entre 80 et 100 kWhep/m².an : soit un bon de 4 classements sur l’échelle du DPE et des factures énergétiques réduites de plus de 70?%. L’étiquette “Climat” se situe dorénavant en A.

 

 

Sommaire RT 2005




 

Cas 2 : Une maison construite avant 1980 classée E

 

Seul le plancher bas sur terre plein n’est pas isolé.Les murs périphériques de la partie la plus ancienne sont en blocs de béton creux de 20 cm isolés par l’intérieur avec 10 cm d’un doublage polystyrène + plaque de plâtre. L’extension a été réalisée en monomur de terre cuite de 30?cm d’épaisseur à isolation intégrée. Les combles sont isolés avec 20 cm de laine de verre déroulée sur le plancher. Les menuiseries sont en PVC avec un double-vitrage 4/10/4 à lame d’air. Il existe une ventilation mécanique contrôlée simple flux auto-réglable. Le chauffage est assuré par une chaudière fioul basse consommation. L’eau chaude sanitaire est fournie par un cumulus électrique installé récemment. Une étude approfondie a permis de mettre en évidence d’importantes déperditions au niveau des murs (30?%) et du plancher bas (27 %). En conséquence, les étiquettes “Énergie” et “Climat” obtenues sont classées E avec une consommation en énergie primaire évaluée à 311 kWhep/m².an et un taux d’émission de GES d’environ 62 Kgeq CO²/m².an.

 

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La laine minérale en flocon permet de résoudre les problèmes de ponts thermiques : grâce à leur très petite taille, les flocons s'infiltrent dans tous les interstices, garantissant une parfaite homogénéité de l'isolation.

 

Solutions préconisées

 

♦ Au niveau des combles, la laine de verre est remplacée par 30 cm de ouate de cellulose soufflée pour obtenir une résistance thermique de 6?m².K/W. À pouvoir isolant équivalent, la ouate de cellulose est dotée d’une capacité thermique plus importante qu’une laine minérale, ce qui va ralentir la vague de chaleur traversant la paroi et assurer ainsi un  phénomène de déphasage* de 9 à 12 heures contre 3 h avec la même épaisseur de laine minérale. Le confort d’été est donc amélioré.

 

♦ Le plancher bas n’a pas été isolé, compte tenu des importantes contraintes (diminution de la hauteur sous plafond, réfection du revêtement de sol, réajustement des portes intérieures…). Les équipements fournissant le chauffage et l’ECS ont tous été renouvelés. La chaudière fioul est remplacée par une pompe à chaleur. Les radiateurs sont changés et équipés de robinets thermostatiques. La production d’eau chaude sanitaire est désormais assurée par un chauffe-eau solaire thermique (ballon de 400?l couplé à 4 m² de capteurs en toitures).

 

Résultat des travaux : la consommation est estimée à 235 kWhep/m².an et la facture énergétique réduite de 43?%. Pourtant l’étiquette “Énergie” du DPE reste inchangée : un résultat qu’il n’est pas rare de retrouver, sur plusieurs chantiers, lorsque l’on passe d’une énergie fossile dont le coefficient entre énergie primaire/énergie finale (correspondant à l’énergie consommée) est 1, à un système fonctionnant à l’électricité dont le coefficient énergie primaire/énergie finale est 2,58. L’étiquette “Climat”, quant à elle, a gagné quatre échelons et se situe désormais en A.

 

*Laps de temps entre le moment où la température a été la plus élevée à l’extérieur et celui où elle est la plus élevée à l’intérieur, l’objectif étant d’atteindre un déphasage de 10 à 12 heures entre 14 h et 2 h du matin.

 

 

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Cas 3 : Une maison construite après 1990 classée C

 

isolation250_250.gif Située dans le département de la Drôme (zone H2), cette maison des années 1994 présente une surface habitable de 155 m².

 

Ses murs extérieurs sont montés de façon traditionnelle en blocs de béton creux de 20 cm d’épaisseur isolés par l’intérieur par 10 cm d’un doublage isolant en polystyrène expansé recouvert d’un parement en plâtre, complexe ayant une résistance thermique de 2,70 m².K/W. Le plancher bas sur terre plein a également été isolé lors de la construction de la maison avec des panneaux en PSE de 50?mm d’épaisseur posés en sous-face du dallage et offrant une résistance thermique de 1,4?m².K/W. Sous les combles, un matelas de laine de verre de 20?cm est déroulé sur le plancher. Les fenêtres sont composées de menuiseries PVC à double-vitrage 4/16/4 avec lame d’air. Il existe une ventilation mécanique contrôlée simple flux auto-réglable. Le chauffage et l’eau chaude sanitaire sont assurés par une chaudière fioul basse température équipée d’un ­programmateur et raccordée à un plancher chauffant fonctionnant à eau chaude basse tem­pérature équipant la totalité de la surface habitable. Après état des lieux, le DPE affiche une étiquette “Énergie” C avec une consommation en énergie primaire de 106 kWhep/m².an et une étiquette “Climat” D (32 kgeqCO²/m².an).

 

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En mode chauffage, pour 1kWh éléctrique consommé, une pompe à chaleur restitue jusqu'à 4 kWh de chauffage en récupérant l'énergie venant de l'air, de la terre ou de l'eau de la nappe phréatique. Depuis le 1er Janvier 2006, un crédit d'impôt de 50 % est alloué par l'état pout tout achat d'une pompe à chaleur dédiée à une résidence principale.

 

Solutions préconisées

 

Aucun travaux d’isolation supplémentaire n’ont été envisagés, la ­maison étant déjà isolée très correctement. Il aurait, toutefois, été possible de remplacer les panneaux de laine de verre existants, très légèrement tassés avec le temps, ce qui diminue leurs performances, par de la laine de verre soufflée sur le plancher des combles. La chaudière fioul est remplacée par une pompe à chaleur basse température pour alimenter le chauffage par le sol. Un chauffe-eau solaire (ballon de 400 litres) est raccordé à 4 m² de panneaux solaires installés en toiture pour assurer la production d’eau chaude sanitaire.

 

Résultat des travaux : l’étiquette “Énergie” est B avec une consommation en énergie primaire estimée à 72 kwhep/m².an et l’étiquette “Climat” est A avec une émission de GES estimées à moins de 4 kgeq CO²/m².an.

 

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