Un concours inédit pour les immeubles bois multi-étages

Un concours inédit pour les immeubles bois multi-étages

Le lancement simultané et inédit de sept concours en conception-réalisation d'immeubles en bois multi-étages fait entrer AdivBois dans une nouvelle phase.




Salle comble le 27 février au Pavillon de l’Arsenal à Paris, pour le lancement des concours ©JT

 

Frank Mathis a eu le nez creux. Lorsqu’il s’est agi de hisser l’industrie française du bois au rang de marché d’avenir dans le cadre du Plan de relance industrielle, le représentant d’une illustre entreprise alsacienne et familiale de la charpente et de la construction bois a proposé de mettre l’accent sur la construction bois de grande hauteur.

 

A l’époque, l’agence TWA avait déjà montré comment bâtir en CLT un immeuble de 10 niveaux, à Londres. Record finalement battu d’un étage à Melbourne, quelques années plus tard. Cependant, on était encore loin de l’accélération actuelle de la compétition mondiale en la matière.

 

Les Norvégiens sont montés à 14 étages (R+13), mais l’immeuble Treets n’a pas tardé à être détrôné par un R+17 à Vancouver, livrable pour la rentrée prochaine, qui culmine à 53 mètres. Les annonces de projets bois de vingt étages, voire plus, se multiplient, même si l’expérience montre qu’elles sont sujettes à caution.

 

Protection contre le feu : le bois disqualifié

 

A Vancouver, c’est du concret, et on arrive là à un niveau classé Immeuble de Grande Hauteur (IGH) en France. Or, pour l’instant, les dispositions en matière de protection contre le feu disqualifient de fait la structure bois pour ce type d’ouvrage.

 

Pour rappel, un immeuble d’habitation est IGH à partir de 50 mètres, et de 28 mètres pour tous les autres types d’immeubles. En attendant une réforme de cette réglementation, l’objectif du groupe de travail dirigé par Frank Mathis dans le cadre de l’association AdivBois est de baliser le terrain qui mène aux IGH par la réalisation de quelques immeubles expérimentaux de moyenne hauteur.

 

Ce projet a suscité un engouement inattendu, puisque l’association AdivBois dénombre actuellement en France pas moins de 24 projets d’immeubles en bois de hauteur exceptionnelle.

 

François Consigny, et Dominique Klimine, respectivement présidents de la commission technique et de la commission architecture-design-marketing, présentent leurs travaux. ©JT

 

La tour bois tendance

 

Les immeubles en bois multi-étages séduisent, même si les projets actuels sont très frustes sur le plan architectural, que les coûts de production sont loin d’être maîtrisés et qu’il reste dans de nombreux cas à convaincre des investisseurs immobiliers à se lancer dans l’aventure.

 

Au moins, pour nombre d’édiles, l’accueil d’un projet de tour en bois est perçu comme un gage de modernité et d’ouverture sur la ville durable de demain.

 

La dynamique semble bien lancée. Le 27 février dernier au Pavillon de l’Arsenal à Paris, sept concours en conception-réalisation ont démarrés simultanément, pour une date butoir très (trop) courte, fixée au 30 mai, et une annonce des résultats dans le cadre du congrès Woodrise à Bordeaux à la mi-septembre.

 

Avance sur le calendrier des projets

 

En octobre 2016, il était encore question de neuf projets faisant partie du concours national AdivBois piloté par le PUCA, soit l’agence interministérielle Plan Urbanisme Construction Architecture.

 

Qu’à cela ne tienne, la soirée du 27 février a été marquée également par l’annonce des équipes de conception-réalisation présélectionnées pour six opérations partenaires qui sont donc un peu en avance sur le calendrier des projets « officiels ».

 

D’autres concours vont suivre, ce qui justifie amplement un travail technique autour de la faisabilité de ce types d’ouvrages encore pionniers. La première étape a été atteinte avec la parution, à l’occasion de la journée du 27 février, d’une compilation réglementaire désignée comme le Vade-Mecum des immeubles à vivre bois.

 

Une route longue et rude

 

Ce document technique renvoie notamment à des calculs plus poussés effectués pour trois types d’hypothèses constructives-types : la structure en poteau-poutre, la structure en panneaux CLT et l’exostructure ou squelette extérieur en bois.

 

La route sera longue et rude, mais le défi technologique est palpitant et l’initiative lancée par Frank Mathis contribue déjà à replacer la France au cœur de l’actualité mondiale en terme de construction bois.

 



Source : batirama.com / Jonas Tophoven 

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