Colloque SMA : quels risques pour la construction bois de grande hauteur ?

Colloque SMA : quels risques pour la construction bois de grande hauteur ?

La fondation Excellence de l'assureur SMA a organisé un débat portant sur « les enjeux de la construction bois de grande hauteur, les risques et les points de vigilance ».




« Il faut penser qu'avec l'arrivée du label énergie carbone en 2020, l'enjeu va être de faire baisser le poids du carbone dans la construction, qui représente 50 à 60% du carbone de la vie de l'ouvrage. Le biosourcé va se développer et l'innovation va être stimulée », s'est félicité Alain Maugard, président de Qualibat.

 

Tout le panel des professions concernées étaient présents avec les architectes (Architecture Studio), les entreprises (Eiffage, le Bâtiment Associé, Meha Charpente), les promoteurs (Roxim), le CSTB, le FCBA, le SMA ainsi que les associations. ADIVbois était représentée par son directeur général Marcel Chouraqui et Francilbois (pour le soutien à la filière Forêt-Bois en Ile-de-France) par son dirigeant Sébastien Meha.

 

Le bois est un mode constructif propre, rapide dont les enjeux sont internationaux et où l'ingénierie joue un rôle important. « Nous sommes là pour accompagner la révolution et soutenir des projets de moyenne et grande hauteur, en levant les freins culturels et réglementaires. Ceci dans un but de démonstrateur même si la grande hauteur n'est pas le marché principal », a confié Michel Chouraqui.

 

À la limite de l'IGH

 

La première table-ronde a permis de détailler des projets emblématiques. « Près de la moitié des bailleurs sociaux se sont engagés à construire en bois. Et dans le cadre de Réinventer Paris, environ les deux tiers des projets comportent du bois », a introduit Sébastien Meha.

 

Chez Eiffage Construction, avance son président Michel Gostoli, l'heure est au démonstrateur avec la Tour Hyperion à Bordeaux de l'architecte Jean-Paul Viguier. Cette tour de logements collectifs de 17 étages et 57 mètres de haut, en CLT et poteaux-poutres et noyau central en béton, est aussi à la limite de l'IGH. « L'idée est de développer une filière sèche, avec des ensembles préfabriqués qui permettent d'aller vite sur le chantier ».

 

L'architecte Marie Caroline Piot (Architecture Studio) a fait part de son expérience sur plusieurs projets à structure bois dont la Cathédrale de Créteil où a été créé un immense dôme à 130 arcs de bois : « Nous sommes actuellement engagés pour Nexity sur le Palazzo Nice Méridia. Cet immeuble de bureaux frôle l'IGH avec ses dix niveaux et une hauteur de 35 mètres. Avec la structure en CLT, 900 tonnes de bois seront nécessaires en tout ».

 

Faire avancer la réglementation

 

La deuxième table ronde abordait l'état de l'art de la construction bois et les risques encourues. « Il est connu que le bois doit être protégé de l'eau, de l'incendie et des insectes, et il existe un retour d'expérience sur la maison et le petit collectif.

 

Avec la grande hauteur, se posent des questions sur le retrait du bois par rapport au climat chaud dans le sud, sur la résistance sismique (à Nice), sur la mixité des structures, etc. », introduit Kévin Beuze, Expert Socabat à la SMA.

 

Un autre sujet qui préoccupe en particulier les assureurs est de trouver les entreprises pour réparer après dommage, pour gérer une situation post sinistre incendie d'autant que la structure est largement humidifiée par les services de secours.

 

Prévoir une méthodologie de sécurité incendie

 

Et comment traiter un dégât des eaux qui est un dommage fréquent dans l'habitat. « La résistance au feu d'une structure bois se calcule mais comment rénover un IGH après un sinistre ? La profession doit mettre au point une méthodologie de sécurité incendie qui soit adaptée à la construction bois », a pointé Stéphane Hameury, Chef de division au CSTB.

 

De son côté Serge Le Neve, Responsable CIAT au FCBA a constaté qu'en France : « le savoir-faire existe avec le DTU 31.2 jusqu'à R+2 en ossature bois et les charpentiers ont développé une ingénierie structure jusqu'en R+3. Avec le futur DTU 31.4 en préparation pour les façades non porteuses, des réponses vont être apportées pour construire jusqu'à 28 mètres ».

 



Source : batirama.com / François Ploye

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