La trésorerie des entreprises du BTP continue de se dégrader

La trésorerie des entreprises du BTP continue de se dégrader

Fin 2015, la trésorerie des entreprises reste extrêmement fragile et le recours aux crédits de trésorerie demeure indispensable pour financer leur activité, selon une étude.




La santé économique et la profitabilité des entreprises du BTP s’érodent selon l’étude (1) annuelle de BTP Banque, filiale du Crédit coopératif. La valeur ajoutée des entreprises du BTP, reflet de leur santé économique, a subi une baisse importante entre 2008 et 2014.

 

Si elle diminue encore en 2015 dans le gros-oeuvre, elle se stabilise dans le second oeuvre et connait une légère hausse dans les travaux publics.

 

Les difficultés dans le gros-oeuvre s’expliquent notamment par l’augmentation du prix des matières premières, par une forte concurrence liée à la main d’oeuvre étrangère, mais aussi par une activité sous tensions-selon les régions-qui favorise une concurrence vive entre les entreprises.

 

La structure financière mise à mal

 

Les frais de personnel impactent directement cette santé économique et sur la période 2008 – 2015, la charge augmente de 8 points pour les activités de gros-oeuvre (presque 88 % de la valeur ajoutée), de 6 points pour le second oeuvre (89 %) et les travaux publics (82 %).

 

La profitabilité des entreprises exprimée (ratio du résultat net et chiffre d’affaires) a été fortement mise à mal par les conditions économiques. La faiblesse des résultats ainsi constatée sur les quatre dernières années empêche les entreprises de renforcer leur structure financière et devient un frein à la politique d’investissement.

 

Après une période de creux entre 2009 et 2010, pendant laquelle les entreprises n’avaient pas pu adapter leur outil de production et donc leurs effectifs à leur activité, la productivité (c’est-à-dire la production propre que génère chaque collaborateur) s’est redressée pour retrouver des niveaux supérieurs à ceux de 2008.

 

Le coût de la main d’oeuvre stable

 

Pour la première fois, l’étude BTP Banque intègre les éléments sur le coût de la main-d’oeuvre. Depuis 2009, le coût de la main-d’oeuvre par rapport au chiffre d’affaires apparait relativement stable et l’intérim ne semble pas être une réelle variable d’ajustement.

 

Cette stabilité confirme que la dégradation se situe au niveau de la valeur ajoutée sous le double effet de la pression sur les prix et de la hausse des matières premières. Si la part des entreprises en pertes a diminué entre 2009 et 2013, elle ne cesse désormais de croitre.  

 

Entre 2009 et 2012, les entreprises ont connu une baisse régulière de trésorerie et pâtissent d’une diminution significative depuis 2013 (4 points dans le gros-oeuvre, de 2,5 points dans le second oeuvre, et d’environ 1 point dans les travaux publics). Une situation qui s’explique par l’érosion de la structure financière des entreprises mais aussi par des difficultés pour encaisser les créances.

 

Retards dans les délais de paiement clients

 

Les délais de paiement moyens restent toujours très élevés : 85 jours dans le gros-oeuvre, 90 jours dans le second oeuvre et 91 dans les travaux publics. Une analyse spécifique fait apparaître un délai client moyen de 52 jours en marché public et de 60 jours en marché privé (analyse réalisée sur 50 000 factures). Ces retards de paiements côté client influent sur les délais fournisseurs.

 

Après une baisse significative entre 2008 et 2014, suite à l’application de la loi LME, ces derniers sont repartis à la hausse pour 2015 (environ 2 jours pour le gros-oeuvre, et le second-oeuvre et 5 jours pour les travaux publics.)

 

« Dans ce contexte de reprise des volumes, mais de prix et de marges encore faibles, les entreprises doivent plus que jamais rester vigilantes sur la gestion de leur trésorerie qui demeure le « nerf de la guerre » pour accompagner leur croissance d’activité » résume Claude Lavisse, Président du directoire de BTP Banque :

 

A propos de BTP Banque

 

BTP Banque, filiale du Crédit coopératif, est un établissement bancaire créé en 1919 à l’initiative des chambres syndicales du Bâtiment et de celles des travaux publics. Elle intervient exclusivement sur les entreprises et institutionnels du BTP et accompagne les dirigeants d’entreprise pour leurs besoins professionnels et privés.

 

Son rattachement au groupe Crédit coopératif depuis 1996, lui-même affilié au groupe BPCE, lui permet de poursuivre sa mission de banque spécialisée au service des entreprises du BTP.

 

(1) L’étude se fonde sur un échantillon de 4 000 entreprises : 1 055 entreprises de Gros-oeuvre, 2 280 entreprises de second oeuvre et 660 entreprises de Travaux Publics, et permet d’appréhender l’évolution de la situation financière des entreprises du secteur et de mesurer l’impact de la crise et de la nouvelle Loi de Modernisation de l’Economie (LME).

 

©F. Leroy



Source : batirama.com

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