Les deux premiers jours du congrès sont consacrés aux débats et présentations, ainsi qu’à la visite de l’exposition qui accompagne toujours cet évévement.
Nous conservons un souvenir ému de “PetWalk”, la chatière automatisée grâce à une puce RFID implantée sous la peau du chat, parfaitement étanche à l’air présentée lors de l’exposition de 2012 à Hanovre.
Le confort des animaux domestiques est important, mais l’étanchéité à l’air dans une construction passive est un point majeur.
On verra certainement cette année des fenêtres ultra-performantes, des isolants innovants, des solutions de ventilation double-flux dont les taux de récupération de chaleur dépassent 90%…
Le dimanche sera occupé par des visites de réalisations labellisées Passivhaus par le Passivhaus Institut de Darmstadt.
Mais la grande nouveauté de ce congrès sera certainement l’évolution toute récente du Label Passivhaus. Toute l’Europe se prépare à la généralisation des bâtiments nZEB ou near-Zero Energy Buildings que l’on traduit volontiers en français par BEPOS ou Bâtiments à Energie Positive.
Cela arrivera en deux étapes : 2018 pour les bâtiments publics neufs, 2020 pour toute la construction neuve. Le but de l’Union Européenne est de réduire très significativement les besoins d’énergie des bâtiments neufs et de couvrir le solde, autant que possible, par une production locale d’énergies renouvelables.
Le label Passivhaus évolue donc pour prendre en compte cette production locale d’ENR. Dans le standard Passivhaus actuel, un bâtiment ne doit pas dépasser une consommation annuelle de chauffage de 15 kWhEP/m².an, exprimée en énergie primaire, et une consommation d’énergie totale, tous usages confondus, de 120 kWhEP/m².an.
A l’avenir, la consommation d’énergie totale sera exprimée en énergie primaire renouvelable, notée Ep-R, et ne pourra pas dépasser 60 kWhEP/m².an. Pour comprendre comment l’Ep-R est calculé, il faudra attendre les premières conférences vendredi matin.
De plus, pour valoriser le production d’électricité sur site, deux nouveaux labels Passivhaus sont créés : Passif Plus et Passif Premium. Le label Passif classique, modifié par l’expression du besoin en Ep-R, demeure.
Label | Passif classique | Passif Plus | Passif Premium |
Besoin annuel de chauffage | ≤ 15 kWhEP/m².an | ≤ 15 kWhEP/m².an | ≤ 15 kWhEP/m².an |
Besoin tous usages confondus Ep-R | ≤ 60 kWhEP/m².an | ≤ 45 kWhEP/m².an | ≤ 30 kWhEP/m².an |
Production Ep-R | ≥ 60 kWhEP/m².an | ≥ 120 kWhEP/m².an |
Dès vendredi, nous tenterons de détailler le calcul de ces nouveaux labels Passivhaus. Nos articles suivants seront consacrés au compte-rendu des débats et à la recherche d’au moins un produit aussi drôle que PetWalk. Il n’est pas certain du tout qu’il s’en trouve un. A défaut, nous vous raconterons par le menu les autres innovations exposées.
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Les avancées promues par le Passivhaus, et son congrès annuel, sont considérés comme exemplaires en Europe. Ce 19e congrès Passivhaus a lieu à Leipzig en Allemagne aujourd'hui et demain … Il est consacré à des débats et présentations ainsi qu’à la visite de l’exposition (plus technologique et parfois anecdotique) qui accompagne toujours cet événement. On y parlera de "réduction" des consommations énergétiques de fonctionnement dans les bâtiments neufs, mais ceci augure plutôt d'une "stabilisation" en perspective des consommations dans ce secteur. Y parlera t-on : - de l'"énergie grise", celle nécessaire pour la construction même des bâtiments neufs, qui continue de croître ? - du principal même de la consommation de fonctionnement des bâtiments, celle liée aux existants qui restent entier si l'on veut parler de réelle "réduction" ? En Allemagne, comme ailleurs en Europe, les actions lancées ne restent t-ils pas extraordinairement lentes au regard de la pression exercée par l'aggravation inébranlable des consommations énergétiques polluantes ?